Châsse (Marie-Catherine de Saint-Augustin)
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Autre(s) nom(s) :
- Châsse-reliquaire
- Reliquaire
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Date :
- 1717 (Production)
- 1985 (Restauration)
- 2009 (Restauration)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet de dévotion
Patrimoine immobilier associé (2)
Patrimoine mobilier associé (2)
Fait partie de :
Autres biens associés :
- Piédestal (Marie Catherine de Saint-Augustin) - Composante d'un même ensemble arbitraire
Groupes associés (1)
Personnes associées (3)
- Levasseur, Noël (1680 – 1740) - Artiste / artisan(e)
- Simon de Longpré, Marie-Catherine de (1632 – 1668) - Inhumé(e) en ce lieu
- Carrier, Jules A. - Artiste / artisan(e)
Inventaires associés (1)
Description
Grande châsse recouverte de feuilles d'or avec trois faces à vitres encastrées et trois autres fenêtres sur le toit. La base, qui est supportée par douze pattes sphériques, est décorée d'une bande d'instruments de la Passion : tenailles, échelles, croix, lances et calices sculptés en bas-relief. Au centre de la bande se trouvent des lettres sculptées en relief qui se traduisent ainsi : « Précieuse dans l'esprit de Dieu la mort de ses saints ». Les deux côtés de la partie centrale sont ornés de volutes feuillagées sculptées.
De chaque côté de la fenêtre du centre se trouvent une guirlande végétale sculptée en bas-relief et trois colonnettes corinthiennes surmontées de trois pots à feu. Les fenêtres placées sur chaque côté sont oblongues et rectangulaires. Deux autres colonnettes corinthiennes se trouvent à la droite de la fenêtre de gauche et à la gauche de celle de droite. Trois pots à feu sont également placés au-dessus des deux côtés.
L'intérieur est tapissé de tissu rouge décoré de galons en fil doré et de paillettes, au fond, et de tissu blanc, dans le bas. Déposé sur la face du bas, se trouve un coussin en tissu blanc bordé d'un galon de dentelle métallique dorée sur lequel sont fixés deux fémurs. Les reliques sont ornées de cordons et de trois glands en fil doré.
La jonction entre les faces antérieures et le toit est ornée d'une guirlande de motifs végétaux (une fleur au centre avec des feuilles de chaque côté). Le toit est sculpté de longs motifs de godrons. Au centre, sur le devant, et sur les deux côtés se trouvent trois fenêtres en forme de trapèzes arrondis. Celles-ci sont entourées de cadres sculptés en trois dimensions à motifs de godrons. L'intérieur est tapissé de tissu rouge décoré de galons en fil doré et de paillettes, dans le fond, et de tissu blanc, dans le bas. Déposé sur la face du bas se trouve un coussin en tissu blanc bordé d'un cordon doré sur lequel est fixée une vertèbre cervicale. Celle-ci est maintenue en place avec un cordon doré et est ornementée de deux glands en passementerie dorée.
Un pot à feu sculpté surmonte le reliquaire. En dessous de celui-ci se trouvent cinq ornementations en forme de feuilles d'acanthe en trois dimensions. L'arrière est en bois non peint et les deux parties qui s'ouvrent sont refermées par des plaques de métal vissées qui sont scellées par un long ruban vertical, qui scelle les deux plaques de métal avec quatre sceaux de cire rouge. Deux autres rubans, placés à l'horizontale, traversent chaque plaque. Ceux-ci sont maintenus en place avec deux sceaux aux extrémités et un au centre à la jonction du ruban vertical. Plusieurs anciens sceaux sont encore présents sur l'arrière de la châsse.
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 2018.46.1
- Numéro précédent : 2001-1217
Lieu de production :
- Amérique du Nord > Canada > Québec > Québec
Dimensions :
- Hauteur (Mesurée / intégral) : 82,5 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / intégral) : 93,4 centimètre(s)
- Profondeur (Mesurée / intégral) : 30 centimètre(s)
Matériaux :
- Bois (Noyer)
- Métal (Or)
- Fibre
- Bois (Tilleul)
- Bois (Pin)
- Bois (Ébène)
- Verre
- Métal
- Os (Humain)
- Cire
- Vernis
Type de fabrication :
Artisanal
Représentation iconographique :
- Instruments de la passion
Inscription :
à l'avant, b.c. : PRETIOSAINCONSPECTVDOMINI / MORS SANCTORVM EIVS
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Partie d'un objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2003-11-13 |
Informations historiques
Marie Catherine Simon de Longpré de Saint-Augustin naquit le 3 mai 1632 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en basse Normandie, et entra au monastère des Augustines de Bayeux à l'âge de douze ans. En 1648, alors qu'elle a 16 ans, Marie Catherine quitte la France pour entrer au monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec, fondé moins de 10 ans auparavant. Elle y mène une vie d'hospitalière exemplaire et décède le 8 mai 1668 à l'âge de 36 ans seulement.
Suite à son décès est révélée la richesse de sa vie mystique, jusqu'alors insoupçonnée. En 1671, le père jésuite Paul Ragueneau rédige et publie « La vie de la Mère Catherine de Saint-Augustin », se basant sur un journal que celle-ci avait tenu à la demande de ses directeurs et confesseurs. Y sont révélés les détails de sa vie et ses tourments mystiques, et la vénération de son souvenir franchit les limites du cloître. En 1689, les Augustines procédèrent à l'exhumation du corps de Marie Catherine, avec l'approbation de Monseigneur de Saint-Vallier, évêque de Québec. Les ossements furent recueillis et placés dans une petite châsse, que les religieuses placèrent au pied de la croix d'un oratoire, à l'intérieur du cloître. Quelques ossements furent également envoyés au monastère des Augustines de Bayeux, où Marie Catherine avait fait son noviciat et d'où elle était partie pour le Canada. D'autres ossements furent distribués « [...] à plusieurs personnes qui ont demandé de ses précieuses reliques avec de grandes instances ». (Acte du Conseil, 1717)
La châsse actuelle fut commandée au sculpteur Noël Levasseur (1680-1740) en 1717, les religieuses voulant faire « [...] faire une plus belle chasse pour mettre les reliques de cette grande servante de Dieu [...] » (Annales de l'Hôtel-Dieu de Québec 1636-1716, p. 244). Cette châsse et les ossements furent sauvés de l'incendie qui détruisit l'hôpital et le monastère en 1755. En 1757, ils réintégrèrent le monastère nouvellement reconstruit.
En 1923 débutent les démarches de béatification de Marie Catherine de Saint-Augustin. Le procès de Non-culte se déroule de 1927 à 1928. La châsse est alors scellée par l'ordinaire. Les ossements de Marie Catherine ne peuvent plus être altérés pour en faire des reliques. Suite à une recommandation de la Congrégation des rites (chargée de l'examen des causes de canonisation), émise en 1955, un vernis opaque est appliqué sur les vitres de la châsse, pour dérober temporairement les ossements à la vue, comme il est exigé pour la période du travail postulatoire. Puis, en 1958, la châsse et les ossements sont placés dans un coffret de métal et emmurés dans l'avant-choeur, afin qu'ils ne soient pas exposés à des manifestations de culte non admises par la Congrégation des rites.
Le 9 juin 1984, le pape Jean-Paul II ayant reconnu l'héroïcité des vertus de Catherine, la déclare Vénérable. La châsse est retirée du mur le 18 avril 1985 pour être restaurée. Les ossements sont placés dans un boîtier de métal scellé et demeurent emmurés. La châsse est restaurée d'avril à juin par l'ébéniste Jules-André Carrier, de l'atelier Le Cagibi, et dorée par le doreur Jean-Charles Paquet. Le 17 décembre, les ossements sont retirés de leur boîtier pour être identifiés par deux médecins de l'Hôtel-Dieu, les docteurs Louis Bouchard et Louis Bonnenfant. Les fémurs et une vertèbre cervicale (l'atlas) réintègrent la châsse, là où reposaient auparavant le crâne et l'humérus droit. Le reste des ossements est placé dans le piédestal de la châsse, scellés dans une boîte en marbre. Le 23 avril 1989, Marie Catherine de Saint-Augustin est béatifiée par le pape Jean-Paul II. Plusieurs Augustines de Québec se rendent à Rome pour la cérémonie. À l'occasion de ces célébrations, un humérus est envoyé au monastère des Augustines de Bayeux. Le 27 février 2013, la châsse de Marie Catherine quitte le Centre Catherine, oratoire public créé à son intention, pour entrer processionnellement dans l'église, où elle se trouve encore actuellement.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- JUCHEREAU DE SAINT-IGNACE, Jeanne-Françoise. Les Annales de l'Hôtel-Dieu de Québec, 1636-1716. Québec, Les Augustines de l'Hôtel-Dieu, 1984. 444 p.
- RAGUENEAU, Paul. La vie de la mère Catherine de Saint-Augustin, religieuse hospitalière de la Miséricorde de Québec en la Nouvelle-France. Québec, 1977. 227 p.