Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église des Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Chapelle conventuelle de l'Hôtel-Dieu
  • Chapelle de l'Hôtel-Dieu

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1800 – 1803 (Construction)
  • 1829 – 1834 (Décoration intérieure)
  • 1839 (Rénovation)
  • 1931 (Rénovation)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (42)

Groupes associés (1)

Personnes associées (10)

Inventaires associés (2)

Carte

Description

L'église des Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec est une chapelle conventuelle publique construite de 1800 à 1803 dans l'enceinte du monastère des Augustines. L'édifice en pierre présente un plan en croix latine comprenant une nef à un vaisseau, un transept à pans coupés et un choeur à chevet plat. La porte centrale est ornée d'un portail et surmontée de deux oculus. L'édifice est coiffé d'un toit à deux versants droits sur le faîte duquel repose un clocher en façade. L'église des Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec est située dans l'arrondissement de La Cité, dans la ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

L'église jouxte le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec. Le choeur des religieuses du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, aussi classé, s'ouvre sur le choeur de l'église, du côté est.

L'église est située dans le site patrimonial du Vieux-Québec. Trente-trois biens mobiliers de l'église sont également classés.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-07-06

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 9 - Terrain notable
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

L'église des Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Les Augustines de la Miséricorde de Jésus sont l'une des communautés religieuses fondatrices de la Nouvelle-France. À leur arrivée de Dieppe en 1639, ces religieuses avaient pour mission de pourvoir la colonie en soins hospitaliers. Elles se sont implantées définitivement à la haute-ville de Québec en 1644, où elles ont créé l'Hôtel-Dieu, premier hôpital établi en Amérique du Nord, qu'elles ont administré jusqu'en 1962. L'Hôtel-Dieu de Québec est le premier et le plus important des douze établissements de soins de santé qu'elles ont fondés au Québec. L'église des Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec est une chapelle conventuelle qui a desservi, outre les religieuses cloîtrées, les malades ainsi que les citoyens. Bâtie de 1800 à 1803, grâce à une souscription appuyée par l'évêque de Québec Pierre Denaut (1743-1806), elle rappelle une époque durant laquelle des chapelles monastiques servaient de succursales aux églises paroissiales de Québec. Elle compte parmi les plus anciennes chapelles qui subsistent au Québec. Le lieu de culte évoque, de plus, un épisode marquant de l'histoire de l'art du Québec, soit la venue d'un ensemble d'oeuvres de maîtres confisquées dans les églises de Paris lors de la Révolution française, connu sous le nom de fonds Desjardins. En 1817, les tableaux religieux envoyés de France par Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833) à son frère Louis-Joseph (1766-1848), qui ont tous deux été aumôniers des Augustines, seront restaurés et exposés pour la vente dans la chapelle. Ces tableaux orneront plusieurs églises et serviront à former des générations d'artistes. Cette église détient donc un triple intérêt historique : comme reflet de la présence ininterrompue des Augustines en ce lieu depuis 1644 et du rôle essentiel qu'elles ont joué auprès de la population pendant plus de 300 ans, comme témoin de l'histoire religieuse après la Conquête et comme rappel d'un événement marquant de l'histoire de l'art du Québec.

L'église présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale, notamment au regard de sa représentativité par rapport aux chapelles conventuelles publiques. L'église évoque cette fonction par sa situation entre l'Hôtel-Dieu et le choeur des religieuses. En continuité avec l'architecture religieuse d'inspiration française par son volume et sa composition architecturale, elle témoigne également de l'influence du néoclassicisme par l'ornementation de sa façade, réalisée en 1839 par l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859). Il s'agit de l'une des deux églises québécoises dotées d'un transept à pans coupés.

L'église présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Le décor intérieur est conçu en 1829 par Thomas Baillairgé et constitue l'une de ses oeuvres les plus accomplies. Le mobilier liturgique, à l'exception du tombeau du maître-autel, est également une réalisation de Baillairgé ou, dans les cas des autels latéraux, de son élève Raphaël Giroux (1815-1869), qui les exécute d'après ses plans, de 1845 à 1850. L'ensemble illustre l'esthétique néoclassique développée par Baillairgé pour orner les intérieurs d'église. Il en est représentatif par la concordance des ornements classiques, leur traitement hiérarchique et leur subordination à l'architecture. Ce décor aux proportions équilibrées forme un tout empreint de monumentalité et de rigueur qui respecte les normes du classicisme. Il s'agit de l'un des rares décors où Baillairgé a lui-même travaillé comme sculpteur. Par ailleurs, le tombeau à la romaine du maître-autel, réalisé en 1803 par un sculpteur de l'atelier des Écores, évoque la production ornemaniste typique de cet atelier. Au décor s'intègrent 17 tableaux de la fin du XVIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle exécutés par des peintres de renom.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église des Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation dans l'enceinte du monastère et dans le site patrimonial du Vieux-Québec;
- sa relation avec les différentes composantes du monastère et avec l'Hôtel-Dieu;- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept à pans coupés et d'un choeur à chevet plat, ainsi que le toit à deux versants droits surmonté d'un clocher sur le faîte en façade;
- les matériaux, dont la maçonnerie en moellons crépie, la couverture en cuivre et le revêtement en planches à clins du mur droit de la nef et du bras droit du transept;
- sa façade d'inspiration néoclassique, dont le portail en bois (composé d'une porte à deux vantaux, d'un tympan cintré et vitré, de pilastres ioniques et d'un entablement avec des urnes), les deux oculus ainsi que le pignon découvert reposant sur des corbeaux en pierre de taille et souligné d'une corniche denticulée avec retours;
- les murs de la nef et du transept percés de fenêtres en bois cintrées et à petits carreaux;
- l'ouverture cintrée grillagée donnant sur le choeur des religieuses;
- le décor intérieur, dont la fausse voûte en arc surbaissé (ornée d'arcs doubleaux et de gloires), le retable en arc de triomphe d'ordre corinthien du choeur (composé entre autres d'un entablement, de pilastres et de colonnes à cannelures supportant un fronton en segment de cercle orné d'une gloire représentant un nuage, trois angelots et des rayons couronnés d'une croix rayonnante), les retables latéraux, la corniche de la nef et du transept, ainsi que les ornements dorés;
- le maître-autel (composé d'un tombeau à la romaine très ouvragé et d'un tabernacle couronné d'un dôme à lanternon et muni, à l'étage de la monstrance, de niches portant des statuettes), les autels latéraux (composés d'un tombeau à la romaine et d'un tabernacle muni d'une monstrance couronnée de volutes et portant une statuette), la chaire (ornée de bas-reliefs et adossée au mur ouest du choeur face au choeur des religieuses) ainsi que la table de communion;
- le vestibule néoclassique et les lambris à caissons des murs de la nef et du transept;
- les plaques commémoratives;
- les vitraux du transept.

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Informations historiques

Les Augustines de la Miséricorde de Jésus constituent l'une des communautés religieuses fondatrices de la Nouvelle-France. À leur arrivée de Dieppe en 1639, ces religieuses avaient pour mission de pourvoir la colonie naissante en soins hospitaliers. Elles se sont implantées définitivement à la haute-ville de Québec en 1644, où elles ont créé l'Hôtel-Dieu, premier hôpital établi en Amérique du Nord, qu'elles ont administré jusqu'en 1962. Le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) le gère maintenant. L'Hôtel-Dieu de Québec est le premier et le plus important des douze établissements de soins de santé qu'elles ont fondés au Québec.

La première chapelle de l'Hôtel-Dieu, ouverte au culte en 1658, disparaît dans l'incendie qui détruit en 1755 la quasi-totalité du monastère, à l'exception des ailes du jardin et du noviciat. En 1799, l'évêque de Québec Pierre Denaut (1743-1806) appuie le projet de reconstruire, par souscription, l'église, le choeur des religieuses et la sacristie.

L'église est érigée de 1800 à 1803, grâce à la générosité des hommes de métier et aux matériaux récupérés de bâtiments détruits, notamment du palais de l'Intendant. Pierre Émond (1738-1808), maître menuisier et sculpteur, dirige les travaux et fait don du grand oculus de la façade. Cette façade rappelle alors celle de la cathédrale Holy Trinity. Elle est modifiée en 1839 par l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859), qui lui donne son apparence actuelle. Le clocher qui couronnait le monastère depuis 1756 est placé sur le faîte de la sacristie en 1810, puis installé au sommet de la façade en 1931.

En 1817, l'église reçoit des tableaux religieux acquis par Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833), qui les envoie de France à son frère Louis-Joseph Desjardins (1766-1848), alors aumônier des Augustines comme l'a été son aîné. Confisqués dans les églises de Paris lors de la Révolution française, ces tableaux de maître sont destinés à orner les églises du diocèse de Québec. Ils sont retouchés, exposés et vendus dans l'église des Augustines, qui renferme toujours l'un d'eux, « La Vision de sainte Thérèse d'Avila » (1787) de François-Guillaume Ménageot (1744-1816). Le décor comporte plusieurs autres oeuvres peintes, dont la « Descente de croix » (1840) réalisée par Antoine Plamondon (1804-1895) d'après celle de Pierre Paul Rubens (1577-1640), « La Vision de saint Antoine de Padoue » et une série de quatorze tableaux de Louis Dulongpré (1759-1843) représentant les apôtres, thème rarement traité en peinture au Québec, et les évangélistes (1805).

À l'instigation du vicaire général Jérôme Demers (1774-1853), les Augustines demandent à Thomas Baillairgé de revoir l'intérieur de l'église. En 1829, il conçoit les plans d'un nouveau décor comprenant entre autres la fausse voûte et les retables du choeur et des chapelles. Terminé en 1832, il constitue l'un des rares décors où Baillairgé a lui-même travaillé comme sculpteur. Baillairgé réalise de plus en 1833-1834 le tabernacle du maître-autel, qui repose sur un tombeau à la romaine fabriqué en 1803 par un sculpteur de l'atelier des Écores. Les autels latéraux sont par ailleurs réalisés de 1845 à 1850, d'après les plans de Baillairgé, par son élève Raphaël Giroux (1815-1869).

L'église des Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec est classée en 1961, de même que 33 de ses biens mobiliers. En 2003, le site patrimonial, l'aile du noviciat, l'aile du jardin et le choeur des religieuses du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec sont également classés, ainsi que quatre fonds d'archives, un fonds de livres anciens et une collection d'objets. Un cinquième fonds d'archives est reconnu la même année. Il est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • rue Charlevoix

Localisation informelle :

Située au nord de la rue Charlevoix entre la Côte du Palais et la rue de l'Hôtel-Dieu.

Latitude :

  • 46° 48' 54.3"

Longitude :

  • -71° 12' 37.2"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 315 300

Code Borden

CeEt-80      

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Documents

Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BAILLARGEON, Noël. « Desjardins, dit Desplantes, Louis-Joseph ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • BLANCHET, Danielle, Louise FORGET et Sylvie THIVIERGE. Vieux-Québec, Cap-Blanc : place forte et port de mer. Québec, Ville de Québec, 1989. 80 p.
  • BOURGET, Charles. « Les chapelles de monastères, couvents, collèges et hôpitaux. Expression des communautés qui les ont fait ériger ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/commucol/commucolf.htm
  • CÔTÉ, Alain. Un patrimoine incontournable : sélection de 29 biens culturels. Québec, Commission des biens culturels du Québec, 2000. 69 p.
  • DUFAUX, François. Le monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. Relevés et analyse architecturale. s.l. 2007. s.p.
  • GALARNEAU, Claude. « Desjardins, Philippe-Jean-Louis ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • GAUTHIER, Raymonde. « Émond, Pierre ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • LACROIX, Laurier et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Québec ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 9-17.
  • LAUZON, Daniel, dir., Paul BERNARD et Michel JOBIN. Bilan du patrimoine. Services et institutions : Série 6000. Patrimoines, Dossiers, 103. Québec, Les Publications du Québec, 1998. 458 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Foi et patrie : Art et architecture des églises à Québec. Québec, Les Publications du Québec, 1996. 179 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Les églises du Québec : un patrimoine à réinventer. Québec, Les Presses de l'Université du Québec, 2005. 434 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Lieux de culte situés sur le territoire de la ville de Québec. Québec, Ville de Québec, 1994. s.p.
  • NOPPEN, Luc, Claude PAULETTE et Michel TREMBLAY. Québec : trois siècles d'architecture. Montréal, Libre expression, 1979. 440 p.
  • NOPPEN, Luc. « Baillairgé, Thomas ». BENOIT, Jean. Dobell, Richard Reid [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/ShowBioPrintable.asp?BioId=37880
  • NOPPEN, Luc. « Chapelle de l'Hôtel-Dieu ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 190-191.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • ROUSSEAU, François. La croix et le scalpel. Histoire des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec (1639-1989). Vol. 1. Sillery, Septentrion, 1989. 454 p.
  • ROUSSEAU, François. La croix et le scalpel. Histoire des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec (1639-1989). Vol. 2. Sillery, Septentrion, 1994. s.p.
  • TRÉPANIER, Paul. Le patrimoine des Augustines du monastère de l'Hôtel-Dieu de Québec. Étude de l'architecture. Québec, Ministère de la Culture et des Communications / Ville de Québec, 2001. 121 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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