Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Carré Celanese

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Municipalité :

  • Drummondville

Date :

  • 1926 – (Construction)

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (13)

Groupes associés (1)

Personnes associées (2)

Voir la liste

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

Le Carré Celanese est un ensemble résidentiel érigé en 1926 par la compagnie Canadian Celanese. Le site comprend une douzaine de maisons, leur terrain boisé ainsi qu'un ancien club de curling. Elles sont revêtues de brique rouge et proposent des toitures pentues à pignons variés. Ces maisons bourgeoises sont implantées sur des terrains paysagers autour d'un square. L'ensemble se situe à proximité de la rivière Saint-François et de l'ancienne usine de la Canadian Celanese, dans la ville de Drummondville.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Drummondville) 2005-11-21

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2005-09-06
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le Carré Celanese présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le site rappelle le développement économique de Drummondville au cours des années 1920. En 1915, l'établissement d'un barrage par la Southern Canada Power contribue à augmenter le pouvoir hydroélectrique de la ville et à fournir l'énergie nécessaire à l'établissement d'usines. Une diversification de l'activité économique s'amorce alors, faisant accroître la population locale et attirant le capital anglo-américain. Plusieurs industries s'établissent à Drummondville dont la Canadian Celanese en 1926, une importante entreprise spécialisée en tissus synthétiques. Dès son arrivée, la compagnie fait construire sur la rue du Carré Celanese une douzaine de maisons destinées à loger ses dirigeants ainsi qu'un club de curling. La Canadian Celanese est un moteur économique important dans le développement de la ville. Le Carré Celanese rappelle l'époque de la prépondérance de l'industrie du textile à Drummondville, alors surnommée la « ville de la soie ».

Le Carré Celanese présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les maisons témoignent de l'architecture vernaculaire industrielle du début du XXe siècle. Les résidences érigées par des compagnies sont souvent influencées par l'architecture d'inspiration états-unienne, notamment dans les quartiers riches. Les demeures du Carré Celanese sont construites principalement selon deux modèles formant un ensemble homogène. Certaines habitations disposent d'un corps de logis rectangulaire de deux étages et d'un toit à croupes et demi-croupes en bardeaux noirs et percé d'une longue lucarne à appentis. De plus, elles possèdent deux cheminées aux extrémités et des corniches blanches. L'autre modèle, aussi de plan rectangulaire, s'élève sur un étage et demi. Il dispose d'un toit pentu à deux versants droits également percé de lucarnes à appentis. La façade se situe sur le mur pignon dont la partie supérieure est parfois décorée de faux-colombages. Toutes les maisons du Carré Celanese sont revêtues de briques rouges. Elles disposent généralement de fenêtres blanches à guillotine à petits carreaux, d'un porche et de peu d'éléments décoratifs. L'unité architecturale du Carré Celanese distingue ce secteur des autres quartiers de Drummondville.

Le Carré Celanese présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur urbanistique. Le site constitue un exemple représentatif d'un secteur résidentiel bourgeois financé et géré par une compagnie. Au début du XXe siècle, certaines entreprises aménagent des quartiers à proximité de leurs installations pour leurs cadres ou leur personnel. Les secteurs destinés aux dirigeants de l'entreprise offrent habituellement intimité et verdure. Aménagé en respectant ces caractéristiques, le quartier de la Canadian Celanese est implanté autour d'un square, créant ainsi un quartier isolé des autres secteurs résidentiels. Les résidences s'élèvent en retrait de la voie publique sur des terrains grands et verdoyants. Le Carré Celanese témoigne de l'apport de la Canadian Celanese dans le développement de Drummondville.

Le Carré Celanese présente en outre un intérêt pour sa valeur historique reposant sur la renommée de ses concepteurs, les architectes George Allan Ross (1879-1946) et Robert Henry MacDonald (1875-1942). Au début du XXe siècle, le cabinet Ross and MacDonald est l'un des plus importants au Canada. Ses architectes ont largement contribué au paysage montréalais en érigeant des résidences cossues, des édifices à bureaux, des grands magasins, des hôtels, des banques et des gratte-ciel. La firme érige entre 1918 et 1923 toutes les habitations d'un quartier de Témiscaming, une ville financée et gérée par la Riordon Pulp and Paper. Les demeures du Carré Celanese sont un exemple de la contribution d'architectes reconnus à un projet de quartier résidentiel mis en branle par une compagnie de textile.

Source : Ville de Drummondville, 2009.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du Carré Celanese liés à ses valeurs historique, architecturale et urbanistique comprennent, notamment :
- les caractéristiques des résidences, entre autres leur volume, dont les plans rectangulaires, l'élévation d'un étage et demi à deux étages et demi, les toits à croupes, demi-croupes ou deux versants, les pignons, les appentis et les porches, les matériaux, dont la brique rouge, le bardeau d'asphalte noir ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en bois, les ouvertures, dont les lucarnes en appentis ou à pignon, les fenêtres à guillotine (certaines à petits carreaux) et les portes à simple vantail vitré, l'ornementation, dont les faux colombages, les corniches, les retours de corniches et les consoles, les souches de cheminées et les annexes;
- sa situation adjacente aux installations industrielles de l'ancienne Canadian Celanese;
- l'aménagement d'une rue distincte et fermée sur elle-même qui ceinture un square;
- l'implantation des maisons sur de grands terrains, en retrait de la voie publique, dégageant de vastes cours à l'avant;
- la présence de végétation et d'arbres matures.

Haut de la page

Informations historiques

LeLe Carré Celanese est un quartier résidentiel associé à la Canadian Celanese, une compagnie fabriquant de la soie synthétique. Au début du XXe siècle, les Suisses Camille Dreyfus (1878-1956) et Henri Dreyfus (1882-1944) inventent l'acétate de cellulose, une substance synthétique ininflammable qu'ils nomment « Celanese ». Après avoir fondé des industries en Angleterre et aux États-Unis, ils cherchent à s'implanter au Canada. À cette époque, Drummondville compte 3 500 habitants et quelques manufactures. La fondation de la Southern Canada Power en 1913 contribue à l'essor industriel de la municipalité. Cette compagnie achète les pouvoirs hydrauliques de la rivière Saint-François et établit dès 1915, le barrage et l'usine de la chute Lord puis la centrale de la chute Hemming en 1924. L'accessibilité à de nouvelles sources d'énergie permet l'établissement de diverses entreprises. L'activité économique s'intensifie faisant accroître la population locale et attirant le capital anglo-américain.

En 1926, les administrateurs de la Ville, sous la direction du maire Walter A. Moisan, réussissent à assurer l'établissement à Drummondville de la Canadian Celanese Limited, convoitée par tous les centres manufacturiers du Canada. Drummondville est choisie pour diverses raisons : la force motrice disponible et bon marché, la situation géographique avantageuse, la présence du bois dans la région nécessaire à la fabrication de l'acétate de cellulose, la main-d'oeuvre abondante et des avantages fiscaux, économiques et légaux offerts par la Ville. Pendant la construction de l'usine, l'entreprise aménage également un quartier résidentiel d'une douzaine de maisons destinées à loger ses dirigeants. Elles sont conçues par le prestigieux cabinet d'architecture Ross and MacDonald et valent deux fois plus que la moyenne des habitations de la ville. Ces résidences bourgeoises sont regroupées au Carré Celanese, une rue isolée et boisée à proximité de l'industrie, mais en périphérie du centre-ville. Un club de curling est également érigé au centre du square. L'inauguration officielle de l'usine a lieu en septembre 1927.

Dès l'année suivante, la Canadian Celanese s'agrandit, se modernise et se diversifie. Au début des années 1930, la production de la Canadian Celanese prend de l'expansion. En plus d'être un acteur important du développement économique de Drummondville, l'entreprise s'investit auprès de ses employés et des concitoyens, notamment par l'organisation d'activités sportives et culturelles. À la fin des années 1930, la ville est reconnue pour ses industries prospères. Plusieurs compagnies de textile s'établissent à Drummondville qui est alors surnommée la « ville de la soie ».

Ce secteur de l'industrie décline à partir des années 1950. En 1967, la compagnie se départit des résidences du Carré Celanese. L'usine de soie synthétique ferme en mars 2000.

Le Carré Celanese est constitué site du patrimoine en 2005. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Centre-du-Québec

MRC :

  • Drummond

Municipalité :

  • Drummondville

Adresse :

  • 1, carré Celanese
  • 10, carré Celanese
  • 11, carré Celanese
  • 12, carré Celanese
  • 15, carré Celanese
  • 2, carré Celanese
  • 3, carré Celanese
  • 4, carré Celanese
  • 5, carré Celanese
  • 6, carré Celanese
  • 7, carré Celanese
  • 8, carré Celanese
  • 9, carré Celanese

Latitude :

  • 45° 52' 18.0"

Longitude :

  • -72° 28' 43.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Drummond Ville de Drummondville (quartier est) Absent 140-297-77
140-297-80
140-297-81
140-297-82-P
140-297-95
140-297-96
140-297-97
140-472-1-P
141-297-85
141-297-86
141-297-87
141-297-88
141-297-89
141-297-90
141-297-91
141-297-92
141-297-93
141-297-94
141-472-10
141-472-12
141-472-13
141-472-14
141-472-15
141-472-16
141-472-17
141-472-18
141-472-22
141-472-23
141-472-5
141-472-6
141-472-7
141-472-8
141-472-9
2-254-34
2-254-37

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • BÉLANGER, Jean-Pierre. Une bonne entente en dents de scie. Une histoire interculturelle de Drummondville 1815-1950. Drummondville, Société d'histoire de Drummondville, 1998. 296 p.
  • BOUCHER, Réjean. Les 55 ans de la Celanese à Drummondville (1926-1981). s.l. Les Cahiers de la Société historique du Centre du Québec, 1981. 46 p.
  • CHARLAND-RAJOTTE, Ernestine. Drummondville, 150 ans de vie quotidienne au coeur du Québec. Drummondville, Éditions des Cantons, 1972. 153 p.
  • FOURNIER, Jocelyn. Drummondville. Drummondville, Société historique du Centre du Québec, 1987. 128 p.
  • LACHAPELLE, Jacques. Le fantasme métropolitain. L'architecture de Ross et Macdonald : bureaux, magasins et hôtels, 1905-1942. Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2001. 177 p.
  • RIVARD, Adélard. La parole - Aspect de la vie quotidienne dans nos cantons de 1815 à 1965. Drummondville, 1965. 84 p.
  • SAINT-JEAN, Charles. Drummondville, 1815-1990 : ses origines et son développement . Drummondville, 1990. 103 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013