Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site du patrimoine d'Oka

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Oka

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (10)

Patrimoine mobilier associé (3)

Voir la liste

Images

Carte

Description

Le site du patrimoine d'Oka est un ensemble villageois à vocation institutionnelle, récréative et portuaire. Il regroupe notamment une église paroissiale érigée de 1879 à 1883, un quai probablement aménagé en 1884, une mairie élevée en 1885, un presbytère construit en 1923, une jetée, une maison du bedeau, une salle de loisirs et un parc urbain comportant des aménagements sportifs. Le périmètre irrégulier du site est délimité par les rues Saint-Pierre, Notre-Dame, de l'Annonciation, des Anges ainsi que par la rive du lac des Deux Montagnes. L'ensemble est localisé sur un terrain au relief peu accusé et planté d'arbres matures, dans la municipalité d'Oka.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des constructions ainsi qu'aux terrains.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Oka) 2001-06-04

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2001-03-05
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le site rprésente un intérêt pour sa valeur historique. Il constitue un témoin du développement de la localité. Les Sulpiciens se font accorder la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes en 1717 et, trois ans plus tard, ils y fondent une mission afin d'évangéliser les Autochtones. Ils sont aidés par les soeurs de la congrégation de Notre-Dame. Les Sulpiciens participent longtemps à la croissance d'Oka. Cette présence religieuse est rappelée par l'église paroissiale qu'ils font construire, le presbytère, constituant aussi la maison de campagne de la communauté et la mairie qui est à l'origine le couvent des religieuses. Par ailleurs, la localisation de l'ensemble en bordure du lac rappelle le choix stratégique d'implanter la mission à l'embouchure de la rivière des Outaouais afin d'exercer une surveillance du lieu. Cette situation et la présence d'un quai, probablement aménagé en 1884, illustrent aussi l'importance des communications maritimes depuis la fondation d'Oka jusqu'au XXe siècle. Les villageois préfèrent longtemps le transport par voie d'eau aux routes terrestres en mauvais état. Le quai témoigne également du développement du tourisme à partir du dernier quart du XIXe siècle. Les bateaux à vapeur transportent alors de nombreux vacanciers ou touristes religieux vers le quai d'Oka. Le calvaire d'Oka, érigé vers le milieu du XVIIIe siècle et situé sur une colline au nord du site, devient vers la fin du XIXe siècle un lieu de pèlerinage populaire. L'intérêt paysager que comporte l'ensemble bâti dominé par la flèche du lieu de culte ainsi que le point de vue intéressant qu'offre le site sur le lac renforcent d'ailleurs l'attrait touristique d'Oka. Ainsi, le site du patrimoine d'Oka rappelle différentes périodes de l'histoire de la localité.

Le site repose également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les édifices qui le composent sont représentatifs de la production architecturale de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe. L'église de l'Annonciation, construite de 1879 à 1883, témoigne de l'influence de l'éclectisme qui s'impose à cette époque. L'éclectisme est un assemblage d'éléments architecturaux et ornementaux puisés dans les divers styles et associés plus librement, dans une recherche de monumentalité et d'effets visuels nouveaux. Cette église s'y rattache notamment par l'ornementation abondante concentrée sur la façade, par la tour-clocher monumentale ainsi que par les contrastes formés par la pierre rosâtre et la pierre de taille plus pâle. Le lieu de culte est donc caractéristique des églises de la fin du XIXe siècle. Par ailleurs, la mairie et le presbytère démontrent l'influence du style Second Empire sur l'architecture québécoise. Ils présentent les grandes lignes du style, notamment le toit mansardé percé de lucarnes, la composition symétrique et l'ornementation reprenant des éléments du vocabulaire classique comme les frontons et les arcs cintrés. La salle de loisirs, construite au cours du XXe siècle, reprend d'ailleurs le toit mansardé de ces bâtiments. Finalement, la maison du bedeau présente un volume couramment utilisé dans l'architecture résidentielle québécoise avec son plan carré de dimensions modestes surmonté d'un toit à quatre versants et l'élévation d'un étage et demi. Les bâtiments du site du patrimoine d'Oka illustrent la diversité des styles marquant l'architecture institutionnelle et résidentielle de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Source : Municipalité d'Oka, 2009.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site du patrimoine d'Oka liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la présence d'un ensemble à vocation institutionnelle, récréative et portuaire composé notamment d'une église paroissiale, d'un presbytère, de la maison du bedeau, d'une mairie, d'une salle de loisirs, d'un parc urbain, d'une jetée et d'un quai municipal;
- l'implantation de l'ensemble sur un terrain au relief peu accusé et planté d'arbres matures, en bordure du lac des Deux Montagnes;
- les volumes, dont les plans carrés, rectangulaires ou en « L », les élévations d'un à trois étages, les toits de formes variées (toits à deux versants droits, à quatre versants droits ou mansardés), le porche, le clocher, le campanile ainsi que les clochetons;
- les matériaux, dont les parements en pierre et en crépi, les couvertures métalliques et en bardeaux ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois et en pierre;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires à battants (certaines à carreaux, d'autres à imposte), les fenêtres cintrées (certaines jumelées), les lucarnes à pignon, à croupe ou en appentis, les puits de lumière, le portail (constitué d'une porte à double vantail surmontée d'un tympan cintré et vitré), les portes (certaines à imposte cintrée ou rectangulaire, d'autres à imposte et à baies latérales), les chambranles, les linteaux et les appuis;
- l'ornementation, dont les contrastes de la pierre rosâtre et de la pierre de taille plus pâle, les contreforts, les chaînes d'angle, les bandeaux, les pastilles, les modillons, les motifs à redents, les frontons, les consoles ainsi que les supports et les garde-corps menuisés;
- les souches de cheminée.

Haut de la page

Informations historiques

Le site du patrimoine d'Oka constitue un ensemble bâti de la municipalité d'Oka, dont les origines remontent au XVIIIe siècle. La seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes est concédée aux Sulpiciens en 1717. Ils y fondent une mission en 1721 afin d'évangéliser les Autochtones. Les soeurs de la congrégation de Notre-Dame accompagnent les Sulpiciens dans l'établissement de la mission, qui n'occupe qu'une petite partie de la seigneurie.

Une chapelle en bois, probablement transportée du Sault-au-Récollet, est implantée sur un premier lieu d'établissement en 1721. La mission est déplacée quelques années plus tard pour occuper un emplacement stratégique à l'embouchure de la rivière des Outaouais. Un fort ainsi que des bâtiments religieux et résidentiels sont érigés. Un premier presbytère est construit en 1731, tandis qu'une église en pierre est élevée l'année suivante. Un couvent est bâti pour les soeurs de la congrégation de Notre-Dame en 1735. Les Autochtones s'établissent aux abords de ce noyau religieux. L'augmentation de la population commence à la fin du XVIIIe avec l'arrivée de colons. Cette nouvelle population blanche se fait accorder les meilleures terres, ce qui engendre des tensions. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les Autochtones quittent Oka en grand nombre.

La paroisse de l'Annonciation est érigée canoniquement en 1874. La municipalité est créée l'année suivante. C'est à partir de ce moment que l'ensemble bâti actuel prend forme. En 1877, un feu ravage le fort, l'église, le presbytère et d'autres bâtiments à proximité. La maison curiale est reconstruite la même année. Un nouveau lieu de culte est élevé de 1879 à 1883, à quelques pas des fondations de l'ancienne église. Les travaux sont dirigés par les architectes Maurice Perreault (1857-1909) et Albert Mesnard (1847-1909). En 1884, le couvent est démoli. Un nouveau bâtiment le remplace l'année suivante. Un quai est aménagé probablement en 1884 sur la rive du lac, près de l'église. Le tourisme se développe au cours de cette période. Les bateaux à vapeur transportent de nombreux vacanciers et des pèlerins vers le quai d'Oka. Le calvaire d'Oka, érigé vers le milieu du XVIIIe siècle et situé sur une colline au nord du site, devient vers la fin du XIXe siècle un lieu de pèlerinage populaire. Le quai sert aussi aux déplacements des villageois qui préfèrent longtemps ce mode de transport aux routes terrestres en mauvais état.

Au cours du XXe siècle, le noyau institutionnel d'Oka se consolide. Le clocher de l'église est achevé en 1907. Le lieu de culte est agrandi par une chapelle bâtie de 1907 à 1909. Le presbytère est incendié à nouveau en 1922 et reconstruit l'année suivante. Les fondations de l'ancienne maison curiale servent à la construction du nouveau bâtiment, légèrement plus court. Ce dernier est doté d'un toit mansardé, comme le précédent. La congrégation de Notre-Dame quitte le couvent en 1936. L'immeuble sert aux fins d'enseignement pendant encore plusieurs années.

Différents équipements municipaux sont réalisés. La salle de loisirs est construite par les citoyens, probablement au cours du XXe siècle. Le quai est acquis par la municipalité d'Oka en 1960 et fait l'objet de rénovations par la suite. La municipalité achète également le couvent en 1980 et le reconvertit en mairie.

Le site du patrimoine d'Oka est constitué en 2001. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Deux-Montagnes

Municipalité :

  • Oka

Latitude :

  • 45° 27' 32.4"

Longitude :

  • -74° 5' 23.2"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Deux-Montagnes Paroisse de L'Annonciation-du-Lac-des-Deux-Montagnes Absent 18 ptie
69
70 ptie
70-1
70-2
70-3
70-4
70-5
70-6
70-7
70-8
Bloc 2

Code Borden

BiFm-14      

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • BEAUCHAMP, Germain et Marcel PAQUETTE. Deux-Montagnes dans le cours de l'histoire. Québec, GID, 2006. 205 p.
  • LAFORTUNE, Hélène. Histoire d'Oka: des origines à l'an 2000. Montréal, Société de recherche historique Archiv-Histo, 2000. 276 p.
  • PAGÈS, André de. Une église et son art sacré: L'Annonciation d'Oka. Oka, Société d'histoire d'Oka, 1995. 151 p.
  • RICHER, Laurette B. L'église paroissiale d'Oka. s.l. 1980. 32 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2024