Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Esponton

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • après 1715 – avant 1774 (Production)
  • vers 1757 (Donation)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Outils et équipement de science et technologie > Armement : arme blanche

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

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Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

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Inventaires associés (1)

Images

Description

La tête d'esponton provenant d'Oka est une pointe métallique montée sur un fragment de manche en bois. Si le manche est très probablement récent, la tête métallique elle-même est plus ancienne et affiche, sur les deux côtés de la partie plate, des armoiries gravées en creux.

Au recto, apparaissent les armes du royaume de France : trois fleurs de lys dans un ovale sont surmontées d'une couronne, elle-même coiffée d'une fleur de lys. Ce motif se détache d'un fond végétal. Au verso, on retrouve un tambour qui surplombe deux timbales au premier plan d'un décor de drapeaux de régiment placés en faisceau.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2016.1040

Lieu de production :

  • Europe > France

Dimensions :

  • Largeur, Lame (Mesurée / intégral) : 5 centimètre(s)
  • Longueur, Manche (Mesurée / subsistant) : 49,5 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Fer)
  • Bois

Type de fabrication :

Semi-industriel

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Cloué
  • Forgé
  • Gravé
  • Taillé

Représentation iconographique :

  • militaria

Décor :

Tête d'esponton montée sur un fragment de manche en bois; motifs gravés sur chaque face: 1) d'un côté: le symbole du roi de France trois fleurs de lys dans un ovale entouré de feuilles et surmonté d'une couronne à cinq pointes surmontée d'une fleur de lys, le tout contenu dans un cercle, autour et au-dessus duquel se trouvent des motifs de fleurs entourés de guirlandes de petits cercles; 2) tambour surplombant deux timbales placées en "V" entourées de quatre drapeaux disposés symétriquement des deux cotés, chacun recouvert de quatre bandes de petites fleurs de lys. Le tout est surmonté de motifs non déterminés. Le tout est entouré des mêmes motifs que la première face.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

La tête d'esponton provenant d'Oka n'a pas encore révélé tous ses mystères. Type d'arme apparu au XVIe siècle, l'esponton perd peu à peu sa fonction pratique et devient, au cours du XVIIIe siècle, un objet symbolique. Signe d'autorité, l'esponton d'Oka est une arme d'apparat. Cette demi-pique sert alors d'insigne de rang aux officiers français des troupes de marine, pour signaler leur grade. Cet usage disparaîtra avec les guerres napoléoniennes du début du XIXe siècle. On reconnaît ici, au recto, le décor gravé qui identifie l'armée de Louis XV, roi régnant de 1715 à 1774. Le verso pourrait alors désigner plus précisément l'officier de marine propriétaire de cet esponton d'apparat.

Sa présence à Oka reste encore inexpliquée. Plusieurs hypothèses existent. Il pourrait ainsi s'agir du reste d'un esponton d'office en garnison à l'ancien fort d'Oka. En effet, en 1717, les Sulpiciens obtiennent la concession de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes, où, faute de moyens, ils ne pourront édifier un fort qu'en 1741, sous la conduite de François Picquet, directeur de la mission.

Une autre explication voudrait que cet esponton ait été offert en cadeau à un chef autochtone de la région d'Oka, ce qui expliquerait sa présentation actuelle dans un manche de bois qui n'est pas aussi ancien que la pointe de métal et ne correspond pas aux formes en usage dans l'armée. Le journal du marquis de Montcalm raconte notamment qu'en 1757, le marquis de Vaudreuil et François Picquet avaient offert sept espontons à sept chefs de guerre autochtones réunis à la mission de La Présentation. De tels présents étaient souvent donnés aux chefs qui avaient combattu aux côtés des Français. Cet esponton serait alors un des rares témoignages conservés de ce type d'alliances.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

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Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

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Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013