Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Pales

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1700 – avant 1800 (Production)
  • vers 1865 (Déménagement)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Linge et garniture liturgiques > Linge et garniture liés à l'Eucharistie

Éléments associés

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Images

Description

Il s'agit d'un ensemble de deux pales.

La pale rouge est faite de soie et décorée de fils d'or. La broderie suit le principe d'une organisation centrifuge. Au centre se trouve un soleil, à l'intérieur duquel un pélican s'ouvre la poitrine pour nourrir ses deux petits (symbole du sacrifice eucharistique). Des quatre coins naissent des cœurs stylisés, surmontés d'arabesques végétales.

La pale au fond argenté porte un cartouche au centre qui contient le sigle « IHS » surmonté d'une croix. Un ornement doré est brodé dans chaque coin de la pale. Des fleurs colorées entourent le cartouche et une délicate passementerie borde la pale.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1982.901
  • Numéro d'accession : 1982.902

Lieu de production :

  • Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : entre 16,5 et 17 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : entre 16,5 et 17 centimètre(s)

Matériaux :

  • Fibre (Soie)
  • Métal (Or)
  • Fibre (Lin)

Technique de fabrication :

  • Présumé : Cousu
  • Brodé

Représentation iconographique :

  • Arabesque
  • Christogramme IHS
  • Coeurs
  • Fleurs
  • Pélican
  • Soleil

Inscription :

IHS

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1967-10-04
 

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Valeur patrimoniale

Les pales présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Elles constituent de rares exemples de broderie du XVIIIe siècle. La date exacte de la création des deux pales est inconnue, mais ces oeuvres pourraient être le fruit du travail de Marie-Andrée Regnard Duplessis (1687-1760), dite mère Regnard Duplessis de Sainte-Hélène. Cette religieuse hospitalière, connue notamment pour sa rédaction des annales de l'Hôtel-Dieu de Québec, entretient durant sa vie une grande dévotion au Saint-Sacrement. Lors de ses temps libres, elle brode des pales (carrés de tissu servant à recouvrir le calice et la patène durant la messe) qu'elle offre ensuite aux missions et aux paroisses. Entre 1717 et 1758, elle offre 222 pales à diverses églises, dont plusieurs à l'église de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake. Bien qu'elles ne soient pas consignées dans le registre tenu par la religieuse, ces deux pales figurent vraisemblablement parmi ces dernières. Ces oeuvres rappellent l'importante participation des religieuses à la décoration des églises et des accessoires liturgiques.

Les pales présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique. Elles témoignent du savoir-faire des brodeuses du XVIIIe siècle. L'une des deux pales présente un fond argenté et arbore au centre le christogramme « IHS », qui est par ailleurs le sceau de la Compagnie de Jésus. Les lettres et les ornements autour sont en fil d'or et le contour de la pale est bordé d'une délicate passementerie dorée. L'autre pale est en soie rouge et présente, dans un soleil au centre, le symbole eucharistique du pélican. Des arabesques, des fleurs et des coeurs en fil d'or complètent le décor. Les deux oeuvres démontrent l'attention particulière portée à l'ornementation des objets utilisés pour le culte.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Informations historiques

Ces pales en soie brodée sont réalisées au courant du XVIIIe siècle, puis utilisées pour les services religieux à la mission jésuite de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake.

Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette. Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.

La date exacte de la création des deux pales est inconnue, mais ces oeuvres pourraient être le fruit du travail de Marie-Andrée Regnard Duplessis (1687-1760), dite mère Regnard Duplessis de Sainte-Hélène. Cette religieuse hospitalière, connue notamment pour sa rédaction des annales de l'Hôtel-Dieu de Québec, entretient durant sa vie une grande dévotion au Saint-Sacrement. Lors de ses temps libres, elle brode des pales – carrés de tissu servant à recouvrir le calice et la patène durant la messe – qu'elle offre ensuite aux missions et aux paroisses. Entre 1717 et 1758, elle offre 222 pales à diverses églises, dont plusieurs à l'église de Notre-Dame-de-Lorette. Bien qu'elles ne soient pas consignées dans le registre tenu par la religieuse, ces deux pales figurent vraisemblablement parmi ces dernières.

L'une des deux pales présente un fond argenté et arbore au centre le christogramme « IHS ». Ce dernier est par ailleurs le sceau de la Compagnie de Jésus. Les lettres et les ornements autour sont en fil d'or et le contour de la pale est bordé d'une délicate passementerie dorée. L'autre pale est en soie rouge et présente, dans un soleil au centre, le symbole eucharistique du pélican. Des arabesques, des fleurs et des coeurs en fil d'or complètent le décor. Les deux oeuvres témoignent de l'attention particulière portée à l'ornementation des accessoires liturgiques.

En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement incendiée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.

Les pales sont classées en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
  • LINDSAY, Lionel. Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France : étude historique. Montréal, Cie de publication de la Revue canadienne, 1901. 319 p.

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