Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Crucifix (Crucifix outragé)

Images

Description

Le crucifix, de petites dimensions, se trouve à l'intérieur de la châsse et visible par une ouverture vitrée à l'avant.

La croix du crucifix est en bois, le corpus en métal. Au haut de la croix est fixé l'ornement INRI en métal, et au bas de la croix se trouve un ornement représentant un crâne et deux os croisés, également en métal. Un papier est enroulé sur le corps principal de la croix, sous le corpus, scellé par un sceau de cire rouge et couvert d'écriture manuscrite à l'encre brune. Le crucifix repose dans un boîtier en forme de coeur, de couleur rouge. Ce boîtier est orné d'un galon doré et du monogramme marial brodé de fil d'or et d'argent. Un papier découpé en forme de bannière est fixé au fond du boîtier, sous la croix. Il y est inscrit, à l'encre, une citation latine : « Oleun effusum omen tuum / Servi tui dito denimis. ». Ce boîtier s'insère dans une châsse sculptée en forme de coeur enflammé jouxté de deux larges palmes, le tout porté sur un nuage. L'ensemble repose sur une base de plan ovale. Le bois est couvert de feuilles d'or.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2020.323.1-2

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 46,4 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 29,9 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 9,9 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois
  • Peinture
  • Métal (Or)
  • Métal (Argent)
  • Fibre
  • Papier
  • Cire

Technique de fabrication :

  • Doré
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Christ
  • Coeur enflammé
  • Croix
  • Palmes

Inscription :

sur la bannière de papier, au-dessus du crucifix, à l'encre : Oleun effusum omen tuum / Servi tui dito denimis.; sur le devant du pied de la châsse : CARO CHRISTI [...]

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-07-06
 

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Informations historiques

En 1742, le crucifix a été utilisé à des fins divinatoires par François-Charles Havard de Beaufort (1715-?), soldat de la garnison de Montréal, pour Charles Robidoux, cordonnier, qui s'était fait dérober 300# et avait cherché en vain le coupable. Le 28 juin 1742, pour la somme de 20#, Havard de Beaufort, connu dans la région de Montréal comme amuseur public et sorcier, s'engage à faire apparaître le visage du voleur dans un miroir. Pendant la cérémonie de catoptromancie, qui a lieu le soir même au domicile de Charles Robidoux devant témoins, René-Charles Laigu, dit Lanoue, lui apporte un crucifix. Les extrémités du crucifix sont enduites d'huile d'olive et saupoudrées de « poudre à tirer » et d'« huile d'aspic » (arcanson pilé). Le visage du voleur devait apparaître alors que Havard brandissait le crucifix en marmottant des prières en latin, mais rien ne se produisit.

Le lendemain, le 29 juin 1742, Havard de Beaufort, Charles Lanoue, Charles Robidoux et son épouse Anne Leroux sont emprisonnés. Le 5 octobre 1742, Havard de Beaufort subissait sa sentence, soit faire amende honorable devant l'église Notre-Dame de Montréal, avec coups de fouet, avant de servir trois ans sur les galères du roi.

Le 10 septembre 1742, l'évêque de Québec, Monseigneur Henri-Marie Dubreil de Pontbriand, demande par décret que le crucifix « outragé » soit porté en procession de l'église Notre-Dame jusqu'à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours au port de Montréal. Il en prend possession par la suite. Il décide de confier le crucifix aux Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec, leur ordonne de l'exposer dans leur église et de choisir un jour pour son adoration.

Les Augustines le reçoivent le 2 mars 1744 et le portent en procession dans leur choeur. Le crucifix sera ensuite placé dans « [...] un coeur sculpté et doré que Monseigneur avait approuvé pour servir à cet usage. » (Mère Duplessis HDQ-F1-E3,3/1:1). Le 5 mars 1744, il fut posé sur une « tête de chérubin » (ibid.), au-dessus du tabernacle de l'église et sous le tableau de l'autel. Une indulgence plénière fut accordée le 15 décembre 1782 par le pape Pie VI aux religieux et séculiers visitant l'église de l'Hôtel-Dieu de Québec le premier vendredi de mars, date choisie pour son adoration. Le 21 octobre 1821 (selon Casgrain, 1804 selon les notes des mères anciennes), cette date fut modifiée pour le premier vendredi d'octobre. À cette date, le crucifix est honoré par une grande messe, vêpres, serment, salut et amende honorable.

Le crucifix, de petites dimensions, repose dans une châsse dorée en forme de coeur enflammé. Il est accompagné d'un billet scellé d'un sceau de cire. Il se trouve à l'étage de la monstrance de l'autel principal de l'église des Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, dans l'armoire traditionnellement réservée à l'ostensoir.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • LACHANCE, André. « Harvard de Beaufort, François-Charles ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/bio/havard_de_beaufort_francois_charles_3F.html
  • s.a. « Généalogie René-Charles Lague ». Nos origines. Généalogie du Québec et d'Amérique française [En ligne]. https://www.nosorigines.qc.ca/GenealogieQuebec.aspx?genealogie=Lague_Rene-Charles&pid=79480

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