Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ciboire

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • 1769 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Arts décoratifs > Orfèvrerie
  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le ciboire est une pièce d'orfèvrerie liée à la liturgie catholique exécutée par Delezenne en 1769 pour l'église de Saint-Nicolas. L'objet en argent et en or a l'aspect d'une coupe évasée sur pied munie d'un couvercle. D'une hauteur de 28 cm, l'objet présente un diamètre de 16 cm à la base et de 11,8 cm à la coupe. Le ciboire est constitué d'une base à deux niveaux, d'une tige comprenant deux collerettes et un noeud en forme de poire renversée, ainsi que d'un vase fermé dont le couvercle est surmonté d'une croix. Toutes ces parties sont ornées de feuilles d'acanthe.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 1973.28

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada

Dimensions :

  • Diamètre extérieur : 16 centimètre(s)
  • Hauteur : 28 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)
  • Métal (Or)

Technique de fabrication :

  • Ajouré
  • Martelé

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-12-06
 

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Valeur patrimoniale

Le ciboire présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec l'artiste qui l'a créé, Ignace-François Delezenne (1718-1790). Ce dernier est considéré comme un chef de file de l'orfèvrerie québécoise. Sa production, qui témoigne de l'évolution locale de cette pratique au XVIIIe siècle, a eu une influence sur plusieurs générations d'artisans. Né à Lille, en France, Delezenne s'installe à Montréal au début des années 1740. Il se forge dès lors une réputation en exécutant des pièces d'orfèvrerie civile et quelques objets religieux. Établi à Québec en 1752, il devient alors l'orfèvre attitré de l'intendant François Bigot (1703-1778), et il gère une entreprise d'orfèvrerie de traite qui emploie plusieurs artisans. Delezenne est également le maître de François Ranvoyzé (1739-1819), sur qui il exerce une profonde influence. Après la guerre de Conquête, Delezenne conserve son statut d'orfèvre en demande du fait qu'il adapte au goût du jour son poinçon et son style. À la fin des années 1770, l'artiste devient le premier orfèvre à s'installer dans la région de Trois-Rivières. Il réalise ce ciboire pour l'église de Saint-Nicolas en 1769. L'objet s'inscrit ainsi dans une période de production considérée comme l'apogée de la carrière de Delezenne, pendant qu'il vivait à Québec. Le ciboire témoigne en outre de la réalisation d'objets religieux, une production marginale mais très estimée, par cet orfèvre réputé.

Le ciboire présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre témoigne des changements graduels marquant l'orfèvrerie religieuse du XVIIIe siècle. Créateur polyvalent, Delezenne maîtrise à la fois le vocabulaire formel traditionnel de l'orfèvrerie et les courants qui lui sont plus contemporains. Pour réaliser ce ciboire, Delezenne s'est inspiré des formes associées à l'orfèvrerie française de la seconde moitié du XVIIe siècle. L'aspect robuste du vase, l'abondance d'ornements et l'omniprésence du motif de la feuille d'acanthe sont des éléments qui contrastent avec le style épuré adopté par Delezenne l'année précédente, lors de la création d'un calice pour la même paroisse. Tout en répétant le même motif traditionnel sur plusieurs sections du ciboire, l'orfèvre emploie diverses techniques afin de créer une esthétique originale, dont la ciselure sur fond amati et la frise ajourée soudée. L'objet a eu une grande influence sur plusieurs orfèvres, dont Ranvoyzé qui en fait une interprétation dans son ciboire pour l'Hôtel-Dieu de Québec, vraisemblablement réalisé dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Le ciboire de l'église de Saint-Nicolas illustre donc l'introduction de nouvelles techniques dans l'orfèvrerie durant la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du ciboire liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 28 cm et le diamètre de 16 cm à la base et de 11,8 cm à la coupe;
- les matériaux, dont l'argent massif, doré à l'intérieur de la coupe;
- les différentes parties constituant le vase sacré, dont la base à deux niveaux, la tige comprenant des collerettes et un noeud en forme de poire renversée, la fausse coupe soudée à la coupe évasée recevant les hosties, ainsi que le couvercle surmonté d'une croix;
- les éléments ornementaux, dont le motif de feuille d'acanthe répété sur toutes les parties du ciboire;
- les diverses techniques utilisées, dont la frise ajourée rapportée et soudée au premier niveau de la base, et la ciselure sur fond amati (notamment sur le deuxième niveau de la base et dans la partie inférieure du noeud);
- les inscriptions, dont le poinçon de maître composé des lettres « D. Z. » dans un rectangle couronné, sur la base et sur la croix.

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Informations historiques

Le ciboire est réalisé en 1769 par l'orfèvre Ignace-François Delezenne (1718-1790). Ce dernier est considéré comme un chef de file de l'orfèvrerie québécoise. Sa production, qui témoigne de l'évolution locale de cette pratique au XVIIIe siècle, a eu une influence sur plusieurs générations d'artisans. Créateur prolifique, Delezenne a produit une grande quantité de pièces d'orfèvrerie civile en plus d'objets destinés à la traite des fourrures. Ses pièces d'orfèvrerie religieuse, plus rares, comptent parmi ses oeuvres les plus estimées.

Le riche décor du ciboire s'inspire des formes marquant l'orfèvrerie française de la seconde moitié du XVIIe siècle. L'objet témoigne du savoir-faire de Delezenne, qui utilise diverses techniques dans la répétition d'un même motif ornemental afin de créer une esthétique originale. Cette pièce a eu une grande influence sur plusieurs orfèvres, dont François Ranvoyzé (1739-1819) qui en fait une interprétation pour son ciboire destiné à l'Hôtel-Dieu de Québec, vraisemblablement réalisé dans le dernier quart du XVIIIe siècle.

En plus du ciboire, Delezenne a aussi réalisé un calice, en 1768, pour la paroisse de Saint-Nicolas. Les deux oeuvres font partie d'un ensemble d'objets liturgiques commandés successivement par la fabrique à divers orfèvres influents.

Le ciboire est classé en 1961, en même temps que plusieurs autres pièces d'orfèvrerie de l'église de Saint-Nicolas. En 1973, la plupart de ces pièces, dont le ciboire, sont vendues au Musée du Québec, renommé Musée national des beaux-arts du Québec en 2002.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • CHAGNON, Joanne. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Nicolas ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 18-21.
  • DEROME, Robert. « Delezenne, Ignace-François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • DEROME, Robert. « Delezenne, le maître de Ranvoyzé ». Vie des Arts. Vol. XXI, no 83 (1976), p. 56-58.
  • Musée du Québec. Héritage vivant de l'orfèvrerie : vingt pièces de la collection du Musée du Québec. Québec, Service des expositions itinérantes, 1977. 32 p.
  • TRUDEL, Jean. L'orfèvrerie en Nouvelle-France. Ottawa, Galerie nationale du Canada pour la Corporation des Musées nationaux du Canada, 1974. 239 p.

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