Peinture (La Communion de sainte Claire)
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Variante(s) du titre :
- La Communion de sainte Claire d'Assise
Région administrative :
- Montérégie
Date :
- vers 1665 (Production)
- 1819 – 1820 (Vente)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Peinture
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (1)
Personnes associées (2)
- François, Claude (1614 – 1685) - Artiste / artisan(e) [Présumé(e)]
- Champaigne, Philippe de (1602 – 1674) - Artiste / artisan(e) [Hypothèse réfutée]
Inventaires associés (1)
Description
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 33.2001.161
Lieu de production :
- Europe > France
Dimensions :
- Hauteur : 260 centimètre(s)
- Largeur : 190 centimètre(s)
Médium :
- Huile
Support :
- Toile
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Peint
Représentation iconographique :
- Angelot
- Calice
- Hostie
- Patène
- Sainte Claire d'Assise
Sujet :
- Religion
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1989-08-24 |
Valeur patrimoniale
La peinture intitulée « La Communion de sainte Claire » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette oeuvre, créée en France au XVIIe siècle, est réapparue sur le marché dans la foulée de la confiscation des biens de l'Église catholique lors de la Révolution française (1789). Son arrivée dans la ville de Québec, où elle a été achetée en 1819 ou 1820 pour l'église de La Présentation-de-la-Sainte-Vierge, témoigne de l'engouement pour les tableaux religieux importés au Bas-Canada au début du XIXe siècle. À cette époque, les abbés Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833) et Louis-Joseph Desjardins dit Desplantes (1766-1848) ont stimulé le commerce des tableaux européens en écoulant au pays deux importants lots en provenance de la France. Des marchands ont pratiqué ce commerce à leur tour. La vente de « La Communion de sainte Claire » par l'un d'eux, John Christopher Reiffenstein (vers 1779-1840), est contemporaine de l'activité des abbés Desjardins et s'inscrit dans une tendance qui a enrichi le décor des lieux de culte et la production picturale au Québec, notamment en diffusant de nouveaux modèles prisés par les artistes locaux.
La peinture intitulée « La Communion de sainte Claire » présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Elle témoigne de l'art de Claude François (1614-1685), aussi connu sous le nom de frère Luc, auquel elle est attribuée sur la base de sa parenté stylistique et iconographique avec les oeuvres connues du peintre. La scène montre sainte Claire d'Assise agenouillée dans une attitude de recueillement, un prêtre portant une hostie et un calice ainsi que deux diacres tenant l'un une patène, l'autre des fleurs. S'imposant à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, le sujet de la dernière communion de différents saints a inspiré des représentations qui ont influencé la composition de cette oeuvre, notamment deux « Communion de saint Jérôme » peintes en 1591-1592 par Annibale Carracci (1560-1609) et en 1614 par Domenico Zampieri, dit Le Dominiquin (1581-1641). Enfin, la pose de la religieuse, agenouillée et vue de trois quarts, est familière dans l'oeuvre du frère Luc.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.
Informations historiques
La peinture intitulée « La Communion de sainte Claire » est réalisée en France au XVIIe siècle, probablement vers 1665. Elle est attribuée à Claude François (1614-1685), aussi connu sous le nom de frère Luc. Contrairement aux tableaux que le peintre exécute en 1670 et en 1671 pour des églises de la région de Québec, où il séjourne en compagnie des Récollets lors de leur retour en Nouvelle-France, cette oeuvre ne provient pas de la colonie. Sa destination première est inconnue, tout comme son parcours avant son importation au Bas-Canada.
Le 25 octobre 1819, la « Gazette de Québec » publie une description du tableau. Il est alors attribué à un contemporain du frère Luc, Philippe de Champaigne (1602-1674), et identifié comme une communion de sainte Thérèse. Il est censé figurer, avec sept autres tableaux, dans une vente annoncée pour le 29 octobre. Celle-ci est organisée à Québec par Reiffenstein and Company, maison d'enchères de John Christopher Reiffenstein (vers 1779-1840), un commerçant qui se spécialise depuis 1814 dans l'importation de diverses marchandises au pays. Reiffenstein s'est procuré ces oeuvres dans la foulée de la confiscation des biens de l'Église catholique lors de la Révolution française (1789). Parmi les peintures religieuses que les révolutionnaires ont saisies et remises en vente, certaines ont rejoint le marché canadien, stimulant une demande que des marchands privés ont alors cherché à combler grâce à des arrivages de toiles et de gravures européennes.
En 1820, la fabrique de la paroisse de La Présentation-de-la-Sainte-Vierge acquiert six des huit tableaux afin d'orner sa nouvelle église, dont la construction s'achève cette année-là, après trois ans de travaux. « La Communion de sainte Claire » fait partie de la sélection approuvée par l'évêque auxiliaire de Montréal, Mgr Jean-Jacques Lartigue (1777-1840). Son absence du diocèse jusqu'en août 1820 peut expliquer l'acquisition tardive des tableaux, survenue plusieurs mois après la vente d'octobre 1819. Selon toute vraisemblance, la fabrique les a réservés ou un acheteur provisoire les a obtenus de Reiffenstein. La toile est ensuite accrochée dans l'église. Elle s'y trouve toujours en 2020, encadrée par le retable dans le bras gauche du transept.
L'église de La Présentation-de-la-Sainte-Vierge est classée en 1957. Elle est incluse dans le site patrimonial de La Présentation-de-la-Sainte-Vierge, classé en 1984.
La peinture intitulée « La Communion de sainte Claire » est classée en 1989, de même que d'autres biens mobiliers associés à l'église.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- BÉLAND, Mario, dir. La peinture au Québec, 1820-1850: nouveaux regards, nouvelles perspectives. Québec, Musée du Québec: Publications du Québec, 1991. 605 p.
- CHAGNON, Joanne et Laurier LACROIX. « Oeuvres d'art de l'église de La Présentation-de-la-Vierge ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 269-273.
- CROTEAU, André. Les belles églises du Québec. Vol. 2, Québec et la vallée du Saint-Laurent. Saint-Laurent, Éditions du Trécarré, 1996. 222 p.
- LACROIX, Laurier. Le fonds de tableaux Desjardins : nature et influence. Université Laval, 1998. 1169 p.