Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Sainte-Geneviève

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Lanaudière

Municipalité :

  • Sainte-Geneviève-de-Berthier

Date :

  • 1782 – 1787 (Construction)
  • 1797 – 1810 (Décoration intérieure)
  • 1812 – 1813 (Reconstruction)
  • 1819 (Surélévation)
  • 1823 – 1830 (Décoration intérieure)
  • 1841 (Agrandissement)
  • 1844 – 1850 (Agrandissement)
  • 1972 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (7)

Groupes associés (1)

Personnes associées (22)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Sainte-Geneviève est un lieu de culte catholique érigé de 1782 à 1787 et modifié de façon importante au cours de la première moitié du XIXe siècle. Le plan de cet édifice en pierre est composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Sa façade monumentale d'inspiration néoclassique comprend un corps central couronné d'un fronton arrondi au sommet et flanqué de deux tours légèrement en saillie surmontées d'un clocher à deux lanternes. Une sacristie en pierre, de plan rectangulaire à un étage et demi et coiffée d'un toit à deux versants droits, est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. L'église est implantée en retrait de la voie publique et fait face à un grand espace paysager qui dégage une vue sur le fleuve Saint-Laurent. L'église de Sainte-Geneviève est située dans la municipalité de Sainte-Geneviève-de-Berthier et forme une enclave dans la ville de Bethierville.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'église fait également partie d'un site patrimonial cité.

Plan au sol :

Rectangulaire à choeur plus étroit que la nef

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Sacristie

Saillies :

  • Cheminée
  • Clocher
  • Porche

Fondations :

  • Pierre
  • Pilotis

Toit :

  • Forme : À croupes
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : Conique
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois massif et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • circulaire, Fixe
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux

Lucarne(s) :

  • À fronton
  • Cintrée

Éléments architecturaux :

  • Arc
  • Arcade
  • Balustrade en bois
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Clé
  • Épi
  • Esse
  • Fronton
  • Niche
  • Pierre millésimée

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2001-04-12

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2001-04-12
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Sainte-Geneviève présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le lieu de culte témoigne de transformations couramment effectuées sur les églises catholiques afin de les adapter aux besoins de la paroisse et de les mettre au goût du jour. Il a été érigé de 1782 à 1787, mais sa façade-écran monumentale, formée de cinq travées et flanquée de deux tours surmontées d'un clocher, date du début du XIXe siècle. En 1812 et 1813, le clocher central est remplacé par les tours-clochers. En 1819, le pignon est rehaussé à la hauteur des tours et une niche y est aménagée pour accueillir une statue de sainte Geneviève. Cette façade illustre l'influence du courant néoclassique par le fronton au sommet arrondi couronnant le corps central, les portails d'entrée en pierre de taille, les arcades, les ouvertures cintrées distribuées régulièrement et les oculus. Par ailleurs, l'édifice montre un type d'agrandissement fréquemment utilisé pour les églises qui présentaient un plan en croix latine comme celle-ci. En effet, les longs-pans ont été reconstruits de 1844 à 1850 dans l'alignement des tours-clochers et du transept, permettant ainsi d'élargir la nef et d'aménager des collatéraux. L'église de Sainte-Geneviève rappelle l'évolution architecturale de plusieurs églises catholiques des XVIIIe et XIXe siècles. Elle est la plus ancienne du diocèse de Joliette et figure parmi les plus anciennes églises du Québec.

L'église de Sainte-Geneviève présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son décor intérieur. Ce décor est l'une des oeuvres majeures d'Amable Gauthier (1792-1873) et d'Alexis Milette (1793-1869). Exécuté entre 1823 et 1830, il est représentatif de l'esthétique ornemaniste de l'atelier des Écores, où ces sculpteurs ont fait leur apprentissage. La fausse voûte en cul-de-four ornée d'une multitude de petits losanges étoilés ainsi que l'abondance des ornements des fûts de colonnes et du retable illustrent cette esthétique. Le maître-autel est également caractéristique de la production de cet atelier. Le tombeau à la romaine a été sculpté par Louis Quévillon (1749-1823) en 1802, tandis que le tabernacle très orné, sculpté en 1759 et 1760 par Gilles Bolvin (1710-1766), a été modifié par Gauthier en 1824. Le décor de l'église de Sainte-Geneviève a conservé un état d'intégrité remarquable et se distingue par des éléments rares, tels que les trônes curial et épiscopal à l'entrée du choeur ainsi que les fonts baptismaux en marbre sculpté.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église de Sainte-Geneviève liés à ses valeurs architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation en retrait de la voie publique, au coeur du noyau villageois.
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, le toit à deux versants (muni de croupes vis-à-vis l'ancien transept et de lucarnes à fronton arrondi) ainsi que la sacristie;
- les matériaux, dont la maçonnerie de moellons, certains détails architecturaux en pierre de taille, la couverture en tôle à la canadienne et les ouvertures en bois;
- les composantes de la façade-écran, dont les cinq travées, les deux tours dotées de chaînes d'angle en pierre de taille et surmontées de hauts clochers à deux lanternes, les ouvertures distribuées régulièrement, le fronton couronnant le corps central au sommet arrondi percé d'une niche ornée d'une statue de sainte Geneviève dorée, les trois portails en pierre de taille, les fenêtres cintrées, les oculus, les esses ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille;
- les composantes des longs-pans et du choeur, dont les fenêtres cintrées ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille;
- les composantes de la sacristie, dont le plan rectangulaire à un étage et demi, le toit à deux versants légèrement retroussés, la lucarne à fronton, les fenêtres ornées d'un arc cintré, le porche cintré en moellons ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille;
- le décor intérieur, dont la fausse voûte en anse de panier du vaisseau central (ornée de gloires et de caissons) et des collatéraux, la fausse voûte en cul-de-four du choeur ornée d'une multitude de petits losanges étoilés et d'une gloire centrale, la clef de voûte octogonale à la hauteur de l'ancien transept, les arcs doubleaux, la colonnade corinthienne séparant le vaisseau central des collatéraux, le retable en arc de triomphe du choeur d'ordre corinthien (doté d'un fronton cintré orné d'une coquille), l'entablement de la nef, les pilastres corinthiens des murs d'autel latéraux ainsi que les galeries latérales;
- le décor peint, dont les toiles du choeur parmi lesquelles une « sainte Geneviève » et des oeuvres de Louis Dulongpré;
- le maître-autel et les autels latéraux, l'autel de célébration formé d'un ancien tombeau, l'ambon (probablement la cuve de l'ancienne chaire), les trônes épiscopal et curial ornés d'un dais ainsi que les fonts baptismaux en marbre sculpté;
- les vitraux du choeur;
- la tribune arrière contenant l'orgue Mead électrifié par Casavant et Frères.

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Informations historiques

L'église de Sainte-Geneviève est le deuxième temple de la paroisse de Sainte-Geneviève de Berthier.

En 1672, l'intendant de la Nouvelle-France Jean Talon (1626-1694) concède le fief Dorvilliers à Philippe Gaultier de Comporté (1641-1687) et la seigneurie de Berthier à Hugues Randin (1628-1680). Ce territoire inclut aujourd'hui la municipalité de Sainte-Geneviève-de-Berthier et la ville de Berthierville. Dès 1710, un terrain est offert par la veuve du seigneur Alexandre Berthier (1638-1708) pour la construction d'une église. Toutefois, celle-ci n'est érigée qu'en 1724, alors que Pierre de Lestage (1682-1743) est seigneur de Berthier depuis six ans. L'église en pierre est élevée à proximité du fleuve par les maçons Pierre Gougeon et Antoine Dubois dit Laviolette (1667-1743). La paroisse est fondée en 1727, et l'église est bénite en 1729 sous le vocable de Sainte-Geneviève. L'année 1745 marque l'arrivée de Michel Levasseur, le premier curé résidant. En 1781, l'église est jugée trop exiguë. Les paroissiens, qui souhaitent procéder à son agrandissement, demandent l'autorisation au seigneur de Berthier James Cuthbert (vers 1719-1798). Celui-ci opte plutôt pour un nouveau temple et participe financièrement au projet.

L'église actuelle est bâtie de 1782 à 1787, sur un emplacement plus en retrait du fleuve afin d'échapper aux crues printanières. Les travaux de maçonnerie sont effectués par François-Xavier Daveluy dit Larose (1752-1814); ceux de charpenterie et de menuiserie sont exécutés par Joseph Dufour dit Latour. Certains éléments de l'église précédente sont conservés, dont le mobilier ainsi que le tabernacle du maître-autel réalisé par Gilles Bolvin (1710-1766).

Entre 1797 et 1810, un premier décor est mis en place. Louis-Amable Quévillon (1749-1823) en aurait été le principal maître d'oeuvre. Toutefois, le décor peint, les marbrures et les dorures seraient l'oeuvre de Louis-Augustin Wolff. Louis Dulongpré (1759-1843) peint plusieurs tableaux en 1797 et 1798.

Au XIXe siècle, l'église de Sainte-Geneviève est modifiée de façon importante. En 1812 et 1813, le clocher central est remplacé par deux tours-clochers latérales. Les travaux sont menés à bien par le charpentier Pierre Dufour dit Latour et un maçon nommé Pelletier. En 1819, le pignon est rehaussé à la hauteur des tours par Pierre Champagne et une niche est aménagée dans le fronton. Une tribune arrière est aussi construite.

De 1823 à 1830, un nouveau décor architectural est exécuté par les sculpteurs Amable Gauthier (1792-1873) et Alexis Milette (1793-1869). Un orgue Mead est installé en 1836.

En 1841, la sacristie est allongée d'environ neuf mètres. De 1844 à 1850, l'église est agrandie. Les travaux, exécutés par Amable Gauthier et Olivier Généreux, se traduisent par la reconstruction des longs-pans dans l'alignement du transept et des tours-clochers. Le décor des collatéraux est complété par Gauthier et des tribunes latérales sont aménagées.

Au cours du XXe siècle, l'église fait l'objet de quelques travaux. En 1901, de nouvelles cloches sont installées. En 1924, l'architecte Joseph-P. Héroux remplace entre autres la balustrade ainsi que des bancs de la nef et du choeur. C'est probablement à ce moment que les portes des tours sont agrandies et dotées de portails en pierre de taille. En 1925, l'orgue est restauré et électrifié par Casavant et Frères. En 1928, une chaire est exécutée d'après les plans de Georges-Alphonse Monette (1870-1941). En 1972, l'intérieur est restauré et les galeries latérales de l'ancien transept sont enlevées. Le tombeau de l'autel de célébration, sculpté par Joseph Pépin (1770-1842) en 1819, est une acquisition récente.

L'église de Sainte-Geneviève est classée en 2001. Le site patrimonial de Sainte-Geneviève est classé au même moment.

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Emplacement

Region administrative :

  • Lanaudière

MRC :

  • D'Autray

Municipalité :

  • Sainte-Geneviève-de-Berthier

Adresse :

  • rue De Montcalm

Latitude :

  • 46° 4' 53.074"

Longitude :

  • -73° 10' 42.113"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 450 641

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • CHOUINARD, Gaétan. Les églises et le trésor de Berthierville. Les Retrouvailles, 1. Québec, ministère des Affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1977. 22 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • COUTU, Jean. « Gauthier, Amable ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • RAINVILLE, Jacques. Album-souvenir du tricentenaire de Berthier, 1672-1972. Berthierville, Imprimerie Berthier, 1973. 96 p.
  • RAINVILLE, Jacques. « Site et église classés à retenir ». L'Artefact. Vol. X, no 2 (juillet-août-septembre) (2001), p. 18-20.

Multimédias disponibles en ligne :

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