Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ensemble institutionnel de Pont-Rouge

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Pont-Rouge

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

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Description

L'ensemble institutionnel de Pont-Rouge est un ensemble paroissial composé d'une église, d'un presbytère, d'un centre paroissial, d'un cimetière et d'une grotte mariale. Le lieu de culte en pierre, érigé en 1868 et 1869 puis agrandi en 1907, présente un plan en croix latine formé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un choeur terminé par un chevet plat. L'édifice est coiffé d'un toit à deux versants droits doté d'une croupe au-dessus du choeur. Une sacristie de plan carré est adossée au chevet dans le prolongement du choeur. Le presbytère en brique, construit en 1917, est une maison cubique de plan carré à deux étages et demi surmontée d'un toit en pavillon tronqué. Une galerie couverte ceinture le bâtiment sur trois côtés. Une annexe rectangulaire est adossée au mur arrière. Le centre paroissial, bâti en 1949, présente un plan rectangulaire à deux étages et à soubassement surhaussé. Il est coiffé d'un toit en fausse mansarde. Le cimetière, aménagé à l'arrière du lieu de culte, se compose d'un terrain au relief peu accusé et ponctué de monuments funéraires. Une grille en fer forgé encadre l'entrée. L'ensemble institutionnel est implanté sur un terrain paysager, au coeur d'un secteur ancien de la ville de Pont-Rouge.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique aux terrains ainsi qu'à l'enveloppe extérieure des constructions qui s'y trouvent.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Pont-Rouge) 2001-10-01
 

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Valeur patrimoniale

L'ensemble institutionnel de Pont-Rouge présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'ensemble témoigne du développement de la paroisse Sainte-Jeanne et de la ville de Pont-Rouge. Dès 1793, les premières requêtes demandant la création d'une paroisse sur ce territoire sont adressées à l'évêque. Les habitants du secteur ont gain de cause en 1867. Ils s'empressent de faire ériger leur lieu de culte et le presbytère de 1868 à 1870. Ces deux bâtiments, complétés d'un cimetière, deviennent rapidement le coeur de la localité, autour duquel s'organise le village. La population continue de croître et le territoire de la paroisse Sainte-Jeanne est agrandi à plusieurs reprises. L'église, désormais trop petite, doit être agrandie en 1907. La première maison curiale, devenue désuète, est remplacée en 1917 par le bâtiment actuel. Diverses activités culturelles se mettent en place pour la population locale. Vers le milieu du XXe siècle, l'Archevêché demande que chaque fabrique prenne en charge l'organisation des loisirs. C'est dans ce contexte qu'est construit en 1949 le centre paroissial, destiné à abriter des présentations cinématographiques et théâtrales, des expositions, des conférences et de nombreux cours pour les jeunes. L'église, une des plus anciennes subsistant dans la région de Portneuf, le presbytère, montrant la prospérité de la paroisse au début du XXe siècle, le cimetière, rappelant le nom des familles ayant habité la ville, ainsi que le centre culturel, illustration de la vitalité culturelle de la population, forment un ensemble qui témoigne de l'histoire pont-rougeoise.

L'ensemble institutionnel de Pont-Rouge présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les bâtiments qui le composent témoignent de la popularité de divers courants architecturaux entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du siècle suivant. L'église rappelle les modifications fréquemment apportées aux lieux de culte au fil des décennies pour répondre aux nouveaux besoins et au goût du jour. L'édifice présente à l'origine un plan rectangulaire et un vocabulaire d'inspiration néoclassique marqué notamment par des fenêtres cintrées et des oculus. En 1893, une partie de la façade, les clochers et les clochetons sont refaits. L'introduction d'arcs surbaissés et d'une ornementation puisée à divers styles historiques rappelle l'influence de l'éclectisme en architecture religieuse, à cette époque. Pour agrandir l'église, un transept est ajouté et un nouveau choeur est construit à l'arrière. Ces ajouts, bien intégrés, créent un ensemble harmonieux. Le presbytère, pour sa part, est représentatif d'un type d'architecture résidentielle très répandu au début du XXe siècle, soit la maison cubique. Ce modèle, communément appelé « Four Square House » aux États-Unis, se fait connaître au moment où l'architecture domestique s'industrialise, à la suite de l'arrivée sur le marché de matériaux et d'éléments préfabriqués offerts par catalogue. La maison cubique devient très populaire grâce à son volume simple et spacieux. Le presbytère présente toutes les caractéristiques de ce modèle, dont le plan carré, l'élévation de deux étages et demi, le toit en pavillon et la galerie couverte surmontée d'un balcon en façade. Par ailleurs, le centre paroissial se rattache au courant fonctionnaliste qui influence fortement la conception des bâtiments au milieu du XXe siècle. Son volume simple, de plan rectangulaire à deux étages et à soubassement surhaussé, permet d'aménager les salles destinées aux différentes activités, tout en réduisant les coûts de construction. La fenestration abondante rend également le bâtiment plus fonctionnel. Son ornementation très sobre, constituée du contraste entre les différents matériaux, du rythme des ouvertures ainsi que par des motifs carrés ou linéaires, est également typique de l'architecture de cette époque.

Source : Ville de Pont-Rouge, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'ensemble institutionnel de Pont-Rouge liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la présence d'une église, d'un presbytère, d'un centre paroissial, d'un cimetière et d'une grotte mariale;
- son implantation sur un terrain paysager et planté d'arbres matures, au coeur d'un secteur ancien;
- les caractéristiques de l'église, notamment son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par un chevet plat ainsi que le toit à deux versants droits doté d'une croupe au-dessus du choeur, les matériaux, dont la maçonnerie en pierre, la couverture en tôle galvanisée ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en pierre, en tôle et en bois, les éléments de la façade, dont la partie centrale en légère saillie, le clocher (composé d'un tambour carré, d'une chambre des cloches à deux niveaux, d'une flèche et d'une croix), les clochetons cylindriques en surplomb, le portail central (doté d'une porte à double vantail ainsi que d'un tympan cintré et vitré), les portails latéraux à arc surbaissé, les fenêtres cintrées, les arcs décoratifs et la corniche, les éléments des longs-pans, du transept et du choeur, dont les fenêtres cintrées, les oculus, les arcs à clé décorative et la corniche, la sacristie greffée au chevet dans le prolongement du choeur, dont le plan carré, l'élévation d'un étage, le toit à croupe, le porche latéral, les fenêtres à arc surbaissé, les soupiraux rectangulaires, les chambranles et les clés décoratives;
- les caractéristiques du presbytère, notamment son volume, dont le plan carré, l'élévation de deux étages et demi, le toit en pavillon tronqué agrémenté de pignons, la galerie couverte ainsi que le balcon, les matériaux, dont le parement en brique, la couverture en tôle ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois et en fer forgé, les ouvertures, dont les fenêtres à grands carreaux surmontées d'une imposte à arc surbaissé, les fenêtres à arc surbaissé encadrées de baies latérales rectangulaires, les portes à vitrage à simple ou à double vantail ainsi que les soupiraux carrés, les éléments ornementaux, dont les colonnes et leur entablement, les garde-corps menuisés, les frontons, la corniche et les consoles, ainsi que l'annexe arrière, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et le toit à croupe;
- les caractéristiques du centre paroissial, notamment son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages, le soubassement surhaussé, le toit en fausse mansarde, le portique ouvert et l'escalier monumental, les matériaux, dont le parement en brique, le soubassement en béton et la couverture en tôle, les ouvertures, dont le portail central entièrement vitré (composé d'une porte à double vantail, d'une imposte et de baies latérales), les fenêtres rectangulaires à auvent, les fenêtres carrées et les portes secondaires, l'ornementation sobre, dont les matériaux de différentes couleurs ainsi que les motifs carrés et linéaires;
- les caractéristiques du cimetière, notamment la disposition à l'arrière de l'église, le terrain gazonné au relief peu accusé, bordé d'arbres matures, les monuments funéraires en pierre, d'apparence sobre, l'alignement des stèles en rangées droites, la grille d'entrée en fer forgé portant l'inscription « Pensez-y bien ».

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Informations historiques

L'ensemble institutionnel de Pont-Rouge se trouve au coeur d'un territoire dont l'origine remonte au Régime français. La seigneurie de Neuville, aussi connue sous les noms de Dombourg et de Pointe-aux-Trembles, est concédée en 1653. Le peuplement de la région ne commence toutefois véritablement qu'au XVIIIe siècle. Dès 1793, les habitants de l'actuel territoire de Pont-Rouge adressent des requêtes à l'évêque de Québec pour la construction d'une chapelle, afin de ne plus avoir à parcourir les grandes distances les séparant des églises de Neuville et de Cap-Santé auxquelles ils sont rattachés. Les demandes se répètent jusqu'au milieu du XIXe siècle, soutenues par une population sans cesse croissante. La paroisse Sainte-Jeanne est finalement érigée canoniquement en avril 1867.

En 1868, les travaux de construction de l'église et du presbytère sont entrepris, sur un terrain donné à la fabrique par Narcisse Beaudry et Basile Mottard. Le lieu de culte est réalisé selon les plans de Jean-Baptiste Derome (1837-1910). Il s'agit du seul édifice religieux qu'il conçoit dans la région. La pierre nécessaire est tirée des berges de la rivière Jacques-Cartier. En 1869, le gros oeuvre de l'église est achevé. La construction de la maison curiale se termine l'année suivante.

C'est à la même époque qu'est aménagé le cimetière paroissial. Les premières sépultures y sont faites en octobre 1869. De 1870 à 1901, un certain nombre de paroissiens sont également inhumés dans le caveau de l'église. Il s'agit d'un privilège spécial, qui coûte beaucoup plus cher.

La population connaît une importante croissance démographique, accentuée après l'établissement du chemin de fer du Canadien Pacifique en 1874. De nouvelles industries s'implantent et attirent de nouveaux habitants. En 1878, une tribune doit être construite dans le lieu de culte. En 1880 et 1881, le décor intérieur est réalisé selon les plans de l'architecte David Ouellet (1844-1915).

En 1893, des travaux importants de réfection du toit et de la façade sont effectués. Une couverture de tôle galvanisée est posée et le clocher ainsi que les clochetons sont construits. Les travaux sont réalisés par Joseph Bussières (né vers 1865).

Au début du XXe siècle, le lieu de culte s'avère à nouveau trop exigu. L'architecte Philéas Myrand conçoit les plans de l'agrandissement en 1907. Le choeur de même que la sacristie sont démolis et font place au transept actuel. Un nouveau choeur ceinturé d'une tribune est construit ainsi qu'une sacristie. L'église passe alors de 176 à 300 bancs. Les travaux sont terminés en 1908. L'année suivante, l'église accueille deux statues réalisées par Louis Jobin (1845-1928), représentant sainte Jeanne-Françoise de Chantal et saint Tharcisius.

La première maison curiale se détériorant rapidement, le presbytère actuel est construit en 1917 par l'entrepreneur Elzéar Métivier et fils. De nouveaux travaux sont aussi effectués à l'intérieur du lieu de culte, puisqu'on aménage les tribunes du transept en 1919. Les porches en appentis du transept sont bâtis en 1940 selon les plans de l'architecte René Blanchet (1908-1991).

Dans la première moitié du XXe siècle, plusieurs activités culturelles se tiennent dans une salle du collège Saint-Charles. Ce lieu se révèle rapidement trop exigu. Vers le milieu siècle, l'Archevêché demande que chaque fabrique prenne en charge l'organisation des loisirs. C'est dans ce contexte qu'est construit en 1949 le centre paroissial, destiné à abriter des présentations cinématographiques et théâtrales, des expositions, des conférences et de nombreux cours pour les jeunes.

L'ensemble institutionnel de Pont-Rouge est constitué site du patrimoine en 2001. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012. Les bâtiments qui le composent remplissent toujours leur fonction d'origine.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Portneuf

Municipalité :

  • Pont-Rouge

Adresse :

  • rue Dupont

Latitude :

  • 46° 45' 20.8"

Longitude :

  • -71° 41' 46.2"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Portneuf Paroisse de Sainte-Jeanne-de-Neuville Absent 72-1-2-P
72-32
72-32-3-P

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Références

Notices bibliographiques :

  • ALAIN, Steeve. Pont-Rouge. Québec, Corporation du vieux moulin Marcoux, 1992. 231 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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