Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Domaine Pointe-de-Saint-Vallier

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Domaine de la Pointe de Saint-Vallier
  • Manoir de Lanaudière
  • Manoir La Durantaye
  • Seigneurie-de-La-Durantaye
  • Site du patrimoine du Manoir-de-la-Seigneurie-de-Saint-Vallier
  • Site du patrimoine du Manoir-de-la-Seigneurie-La Durantaye
  • Site patrimonial du Manoir-de-la-Seigneurie-de-Saint-Vallier

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Saint-Vallier

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Groupes associés (1)

Personnes associées (16)

Images

Carte

Description

Le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier est un ensemble résidentiel rural aménagé à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le site comprend la maison Amos, une grange, une maison de villégiature et un vaste terrain composé de secteurs cultivés et boisés. La maison Amos est composée d'un corps de logis principal de plan rectangulaire d'un étage et demi surmonté d'un toit à croupes à larmiers retroussés. La façade est dotée d'une galerie couverte et d'une véranda. Une chapelle est construite perpendiculairement au mur arrière. La grange en bois, de plan rectangulaire à un étage, est coiffée d'un toit à deux versants droits. La résidence secondaire présente un plan rectangulaire, une élévation d'un étage et demi et un toit à croupes. L'ensemble est situé en bordure du fleuve Saint-Laurent et de l'anse de Bellechasse, près de la rivière des Mères, dans la municipalité de Saint-Vallier.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à l'enveloppe extérieure des bâtiments qui s'y élèvent.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saint-Vallier) 1998-07-13

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 1998-04-06
 

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Valeur patrimoniale

Le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec plusieurs notables qui en ont été propriétaires. La seigneurie de La Durantaye, comprenant le territoire de Saint-Vallier, est concédée en 1672 à sieur Olivier Morel de La Durantaye (1640-1716). Ce dernier se réserve une bande de terre en bordure de l'anse de Bellechasse. En 1709, il concède cette terre à un colon de l'endroit, Jean Fradet. Elle est revendue à André Poiré en 1745. Ce dernier y fait ériger une résidence correspondant à la partie est de l'actuelle maison Amos. Après avoir connu différents propriétaires, le domaine est réquisitionné en 1809 par Xavier-Roch Tarieu de Lanaudière (1771-1813), l'un des coseigneurs de l'endroit. Ce dernier fait ériger une seconde résidence à proximité de la première maison en 1810. En 1812, il vend la propriété à ses soeurs Agathe (1774-1838) et Charlotte-Marguerite (1775-1856) Tarieu de Lanaudière. Celles-ci font reconnaître la pointe de Saint-Vallier comme propriété roturière n'étant pas incluse sans le domaine seigneurial. Au milieu du XIXe siècle, la région de la Côte-du-Sud devient un lieu de villégiature prisé. Plusieurs propriétaires de la pointe de Saint-Vallier se succèdent, dont l'avocat John Young (1822-1859), les maires de la ville de Québec Thomas Pope (1825-1863) et Charles Joseph Alleyn (1817-1890), ainsi que le notaire Félix-Alphonse LaRue (1862-1925). La famille Amos acquiert la propriété en 1923 et y résidera pendant près de 85 ans. Le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier rappelle son occupation par des membres de l'élite régionale.

Le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La maison Amos témoigne de l'évolution de l'architecture résidentielle québécoise. Le bâtiment, constitué de deux résidences unifiées vers 1860, rappelle la persistance des modèles traditionnels français, notamment par son plan rectangulaire, le faible dégagement du sol de la partie est, le toit à croupes et la disposition irrégulière des ouvertures. La résidence constitue aussi un bon exemple des changements fréquemment apportés aux maisons afin de répondre aux nouveaux besoins des occupants. Des lucarnes sont notamment percées dans la toiture au début du XXe siècle afin de rendre les combles habitables. Le larmier du toit est également allongé en 1923 afin de couvrir la galerie aménagée en façade. Par ailleurs, les autres bâtiments de l'ensemble rappellent les techniques de construction traditionnelles des XIXe et XXe siècles. La grange est caractéristique des dépendances agricoles par son plan rectangulaire d'un étage surmonté d'un toit à deux versants, son parement en planches verticales et en bardeaux ainsi que par sa porte à glissière. La résidence secondaire, correspondant à l'ancien garage, est représentative des bâtiments vernaculaires par son plan rectangulaire, son élévation d'un étage et demi, son toit à croupes percé de lucarnes et son parement en bardeaux. Les bâtiments du domaine illustrent ainsi différents types architecturaux adoptés en milieu rural.

Le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Le site est aménagé en bordure d'une anse du fleuve Saint-Laurent. L'extrémité nord du terrain forme une pointe s'avançant dans le fleuve. Une terrasse en pierre y est aménagée au début du XXe siècle. Le site comprend également les traces d'anciens aménagements paysagers, dont un muret en pierre. Un long chemin bordé de plaines cultivées permet d'accéder aux secteurs boisés situés au nord du domaine. Le site témoigne des aménagements réalisés afin de permettre aux villégiateurs de profiter de la nature environnante.

Source : Municipalité de Saint-Vallier, 2013.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du Domaine Pointe-de-Saint-Vallier liés à ses valeurs historique, architecturale et paysagère comprennent, notamment :
- l'implantation du site en bordure du fleuve Saint-Laurent et de l'anse de Bellechasse, près de la rivière des Mères;
- le vaste terrain comportant des espaces cultivés et des secteurs boisés;
- la présence de la maison Amos, d'une grange, d'une maison de villégiature, d'une terrasse aménagée sur la pointe de Saint-Vallier et de vestiges des anciens aménagements paysagers (dont les murets et les anciens piliers en pierre);
- les caractéristiques de la maison Amos, notamment son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à croupes à larmiers retroussés, la galerie couverte en façade, la véranda et les souches de cheminées, les matériaux, dont les fondations en moellon, le parement de planches à clins et de bardeaux, le toit en tôle ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en bois, les ouvertures, dont les portes à carreaux et à panneaux (dont une à flanquée de baies latérales), les fenêtres carrées ou rectangulaires à carreaux, les contrevents, les lucarnes à pignon, les soupiraux, l'entrée de cave, l'ornementation sobre constituée essentiellement des planches cornières et des chambranles, ainsi que la chapelle en annexe, dont son plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le toit en tôle à deux versants droits, les fondations en moellon, le parement de bardeaux de bois, la porte cintrée, la fenêtre carrée à carreaux, les fenêtres cintrées à carreaux dotées d'un tympan trilobé, ainsi que le retour de corniche;
- les caractéristiques de la grange, notamment son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et le toit à deux versants droits, les matériaux, dont le parement de planches verticales et de bardeaux de bois et le toit en tôle, ainsi que les ouvertures, dont les fenêtres carrées et les portes en bois (une à glissière);
- les caractéristiques de la maison de villégiature, entre autres son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à croupes, l'annexe latérale et la souche de cheminée, les matériaux, dont le parement et le toit en bardeaux de bois, les ouvertures, dont la porte à panneaux et à carreaux, les fenêtres rectangulaires ou carrées à battants à grands carreaux, les lucarnes à croupe ou à pignon, les contrevents et l'ornementation sobre composée essentiellement des planches cornières et des chambranles.

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Informations historiques

Le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier est situé sur le territoire de l'ancienne seigneurie de La Durantaye, concédée à Olivier Morel de La Durantaye (1640-1716) en 1672. Ce dernier se réserve une bande de terre sur une pointe s'avançant dans le fleuve en bordure de l'anse de Bellechasse. En 1709, il concède cette terre à un colon de l'endroit, Jean Fradet. Après le décès d'Olivier Morel de La Durantaye, la seigneurie est divisée en deux. Son fils aîné, Louis-Joseph (1671-1756), hérite de la moitié est. Le 18 août 1720, il la vend à Jean-Baptiste de la Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727), évêque de Québec. Ce dernier la cède le même jour aux Augustines de la Miséricorde de Jésus de l'Hôpital général de Québec.

En 1745, la terre de la pointe de Saint-Vallier est vendue à André Poiré. Ce dernier y fait ériger une résidence correspondant à la partie est de l'actuelle maison Amos. Après avoir connu différents propriétaires, le domaine est réquisitionné en 1809 par Xavier-Roch Tarieu de Lanaudière (1771-1813), l'un des coseigneurs de l'endroit. Ce dernier fait ériger une seconde résidence dans le prolongement de la première maison en 1810. Les deux bâtiments sont alors reliés par un passage couvert. En 1812, il vend la propriété à ses soeurs Agathe (1774-1838) et Charlotte-Marguerite (1775-1856) Tarieu de Lanaudière. Celles-ci font reconnaître la pointe de Saint-Vallier comme propriété roturière n'étant pas incluse dans le domaine seigneurial. En 1856, le petit-neveu de Charlotte-Marguerite, l'avocat John Young (1827-1859), devient propriétaire du domaine.

Au milieu du XIXe siècle, la région de la Côte-du-Sud devient un lieu de villégiature prisé par les notables de la région de Québec. Deux maires de la ville de Québec, Thomas Pope (1825-1863) et Charles Joseph Alleyn (1817-1890) deviennent successivement propriétaires du domaine de la pointe de Saint-Vallier en 1860 et 1863. C'est vraisemblablement à cette époque, entre 1855 et 1865, que les deux résidences sont réunies pour former une seule maison. En 1890, le pêcheur et commerçant Thomas Lemieux devient propriétaire du domaine. Le notaire Félix-Alphonse LaRue (1862-1925) acquiert la propriété en 1906. Le terrain sur lequel s'élève la grange est alors intégré au domaine. Le notaire LaRue fait construire deux annexes implantées perpendiculairement au mur nord de la maison. L'une sert de cuisine d'été et l'autre accueille une chapelle privée. C'est probablement à cette époque que des lucarnes sont percées dans le versant sud du toit. Une vaste terrasse en pierre est également érigée de 1908 à 1910 sur la pointe de Saint-Vallier. Le domaine est revendu en 1912 à l'homme d'affaires Thomas Duchaîne (1849-1938) qui le vend à son fils Alexandre trois ans plus tard.

En 1923, Mathilde Beaudry (1882-1948), épouse d'Arthur Amos (1874-1950), acquiert la propriété. Le domaine est alors nommé Murval. La famille Amos effectue des travaux sur la résidence. La façade sud est dotée d'une galerie couverte et une véranda est ajoutée à son extrémité. Plusieurs aménagements paysagers sont également réalisés. Dans les années 1950, les fondations de la plus vieille partie de la résidence sont refaites et la grange est raccourcie. En 1973, un bâtiment secondaire, correspondant au garage, est déplacé au nord du domaine pour en faire une résidence secondaire. Deux ans plus tard, l'annexe logeant la cuisine d'été est démolie.

Le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier est constitué site du patrimoine en 1998. La famille Amos en demeure propriétaire jusqu'en 1999, année où la propriété est rachetée par Héritage canadien du Québec et la Société canadienne pour la conservation de la nature. La famille Amos continue de séjourner au domaine jusqu'en 2007. La maison Amos est restaurée en 2011. L'ensemble est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Bellechasse

Municipalité :

  • Saint-Vallier

Adresse :

  • chemin Lemieux

Latitude :

  • 46° 54' 32.5"

Longitude :

  • -70° 47' 21.2"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 260 386
  • Lot 3 260 387
  • Lot 3 260 388

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOURGET, Clermont. En passant par la Côte de Bellechasse jai rencontré trois beaux villages!. Bellechasse, Municipalité régionale de comté de Bellechasse, 1993. 56 p.
  • GAUTHIER, Raymonde. Les manoirs du Québec. Québec, Fides, 1976. 247 p.
  • GUILLET, Yves. La Pointe de Saint-Vallier, une histoire de 300 ans. s.l. 2012. 82 p.
  • IMBEAULT, Sophie. Les Tarieu de Lanaudière : une famille noble après la Conquête 1760-1791. Québec, Septentrion, 2004. 268 p.
  • s.a. 275e anniversaire Saint-Vallier de, Bellechasse du 15 au 24 juillet 1988. Saint-Vallier, Le Comité des fêtes du 275e anniversaire de Saint-Vallier, 1988. 112 p.
  • s.a. De mémoire, Saint-Vallier, Bellechasse. Saint-Vallier, Le Comité de réalisation, 1988. 230 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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