Co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Église Saint-Antoine-de-Padoue
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Longueuil
Date :
- 1884 – 1887 (Construction)
- 1930 – 1931 (Décoration intérieure)
Période :
- Le Québec moderne (1867 à 1960)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (12)
Plaques commémoratives associées (3)
Personnes associées (8)
- Durocher, Eulalie (1811 – 1849)
- Fournier dit Préfontaine, Eugène - Constructeur(-trice)
- Mesnard, Albert (1847 – 1909) - Architecte / concepteur(-trice)
- Perrault, Maurice (1857 – 1909) - Architecte / concepteur(-trice)
Inventaires associés (3)
Carte
Description
La co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1884 à 1887. D'une architecture éclectique, l'édifice en pierre de taille lisse et rustiquée présente un plan en croix grecque composé d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept et d'un choeur se terminant par une abside polygonale. L'église présente des bas-côtés, des chapelles annexées au transept et un déambulatoire coiffés de toits en appentis. Un dôme couronne la croisée du transept. La façade, dotée d'un portail central à trois baies et d'une rosace, est flanquée de deux tours dissemblables, l'une prolongée par une haute flèche et l'autre coiffée d'un toit en pavillon. Une sacristie de plan carré à un étage est greffée à l'abside. La co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue est située au coeur du Vieux-Longueuil, sur l'une des artères les plus anciennes de la ville.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'édifice, et pas au terrain.
Le lieu de culte fait également partie d'un site patrimonial cité.
Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.
Plan au sol :
Polygonal
Nombre d'étages :
2
Groupement :
Détaché
Saillies :
- Clocher
- Contrefort
- Lanterneau
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : À croupes
Matériau : Cuivre en plaques -
Forme : À deux versants droits
Matériau : Cuivre en plaques -
Forme : Dôme
Matériau : Cuivre en plaques
Porte principale :
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
Autre(s) porte(s) :
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
Fenêtre(s) :
- à arc brisé, Fixe
- cintrée, Composée
- en losange, Composée
Éléments architecturaux :
- Arcade
- Corniche à modillons
- Entablement
- Ornement sculpté
- Pinacle
- Portail
- Tympan
- Vitrail
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2012-10-19 |
Catégories de conservation
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Statuts antérieurs
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Citation | Situé dans un site patrimonial | Municipalité (Longueuil) | 1993-07-14 |
Valeur patrimoniale
La co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. D'une part, cette église surprend par ses dimensions imposantes et figure parmi les plus grandes du diocèse de Saint-Jean-Longueuil. D'autre part, elle est représentative de l'architecture éclectique de la période victorienne tardive. Cet éclectisme se reflète dans l'amalgame d'éléments empruntés au style byzantin et au style gothique. Le style byzantin s'exprime surtout par le plan en croix grecque et par le dôme, celui-ci étant l'élément le plus original de l'édifice. Le style gothique domine cependant. La façade principale, à deux tours dissemblables, évoque certaines grandes cathédrales françaises. Son portail à trois baies, composé notamment de voussures, de colonnes et de gâbles, sa grande arche surmontée d'un gâble ainsi que sa rosace rappellent aussi ce style. Le gothique se manifeste également par la présence de fenêtres en arc brisé, de gâbles, de pinacles, de contreforts et de motifs trilobés et quadrilobés. La construction de cette église donne un essor à la carrière de ses architectes, Maurice Perrault (1857-1909) et Albert Mesnard (1847-1909), qui succèdent à Victor Bourgeau (1809-1888) comme spécialistes de l'architecture religieuse dans la région de Montréal.
La co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son intérieur. Les architectes Perrault et Mesnard ont également conçu ce décor éclectique. Plusieurs éléments rappellent ici l'architecture gothique, entre autres la voûte nervurée ornée de motifs peints, les nombreuses ouvertures en arc brisé notamment dans le choeur, le déambulatoire à pans coupés qui termine le chevet ainsi que la rosace. De nombreuses pièces de mobilier, dont le retable du maître-autel, les autels latéraux et la chaire, réalisés par le sculpteur Félix Mesnard, frère de l'architecte, s'inspirent de plus du vocabulaire gothique. L'ordonnance des volumes, la largeur du transept et la coupole de la croisée évoquent plutôt l'architecture byzantine. Les fresques traitant de la vie de saint Antoine et le décor polychrome, réalisés en 1930 et 1931, soulignent le caractère éclectique de cet intérieur. La co-cathédrale abrite en outre de nombreuses oeuvres d'art; mentionnons des toiles marouflées du peintre Jean-Baptiste Roy-Audy (1778-avant 1848), le buffet d'orgue réalisé par André Achim (1793-1843) pour l'église précédente de même que des vitraux illustrant la vie de Saint-Antoine.
La co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue présente également un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et archéologique. Cette église est la troisième érigée à cet endroit. Fondée en 1698, la paroisse qu'elle dessert est l'une des plus anciennes du Canada. L'emplacement a d'abord été occupé par le château fort de Longueuil construit entre 1695 et 1698. Des fouilles archéologiques réalisées depuis 1961 ont permis de documenter l'évolution du site. En 1982, une intervention a mis au jour des structures du château fort, dont des murs de courtine de même qu'une tourelle. Ces vestiges sont un témoignage important des premiers établissements français à Longueuil, et le site archéologique présente un riche potentiel de recherche.
La co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le lieu de culte est associé à des personnalités ayant marqué l'histoire de la région. La crypte abrite un musée et un monument en l'honneur du premier seigneur de Longueuil, Charles Le Moyne (1626-1685), et de sa famille. Les restes de la bienheureuse mère Marie-Rose Durocher (1811-1849), fondatrice de la communauté des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, sont conservés dans la chapelle du bras ouest du transept.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue liés à ses valeurs historique, archéologique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation le long de la rue Saint-Charles;
- les vestiges du château fort de Longueuil, dont des murs de courtine de même qu'une tourelle;
- le site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec.
- son volume, dont le plan en croix grecque composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside polygonale, le toit à deux versants droits couvert de cuivre, les bas-côtés, les chapelles annexées au transept et le déambulatoire coiffés de toits en appentis ainsi que le dôme supporté par un tambour polygonal couronnant la croisée du transept;
- les caractéristiques de la façade monumentale, dont les motifs de l'appareillage en pierre de taille lisse et en pierre de taille rustiquée, les deux tours asymétriques (dotées notamment d'un portail en arc brisé, de lancettes jumelées ou groupées par trois, d'ouvertures quadrilobées, de contreforts, d'échauguettes et de bandeaux), la flèche de la tour est et le toit en pavillon de la tour ouest, le portail central à trois baies surmontées de voussures et de gâbles, la grande arche en arc brisé surmontée d'un gâble, les tourelles (une surmontée d'une flèche), la rosace, les fenêtres en arc brisé, les ouvertures quadrilobées, les pinacles ornés de fleurons, les niches recevant des statues ainsi que la statue couronnant la façade;
- les caractéristiques des murs de la nef, du choeur, des transepts et des chapelles, dont les motifs de l'appareillage en pierre de taille lisse et en pierre de taille rustiquée, la maçonnerie crépie des parties hautes, les fenêtres en arc brisé, les fenêtres en arc surbaissé, les fenêtres rectangulaires jumelées, les fenêtres hautes de la nef et du choeur (jumelées ou groupées par trois), les roses inscrites dans un arc brisé, les motifs sculptés et les ouvertures trilobées ou quadrilobées, les contreforts, les pinacles, la corniche, les bandeaux et les motifs de croix;
- les caractéristiques de la sacristie greffée dans le prolongement du choeur, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le soubassement, les murs en maçonnerie, le toit à croupe (couvert de cuivre) et le pignon, les ouvertures en arc surbaissé, les motifs quadrilobés, les bandeaux, la corniche et les chaînes d'angle;
- le décor intérieur, dont les matériaux polychromes, la fausse voûte nervurée à motifs peints, la coupole (ornée de peintures et percée de fenêtres), les tribunes arrière (dont la tribune supérieure logeant l'orgue Casavant), les arcs brisés de l'arcade séparant le déambulatoire et le choeur, les colonnes et les piliers séparant la nef principale et les collatéraux, les toiles marouflées, les peintures en trompe-l'oeil et les motifs quadrilobés;
- le retable du maître-autel (composé de colonnettes engagées, de dais, de gâbles et de pinacles et orné de motifs trilobés ou quadrilobés ainsi que d'arcs brisés et de motifs peints imitant le marbre), les autels latéraux, la chaire (composée d'une cuve polygonale, d'un abat-voix orné d'une gloire et surmonté d'une croix ainsi que d'un escalier à garde-corps ajouré) et les fonts baptismaux;
les vitraux;
- la crypte;
- le monument commémoratif en l'honneur de Charles Lemoyne et de sa famille;
- les restes de mère Marie-Rose Durocher et la chapelle lui étant dédiée.
Informations historiques
La co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue est la troisième église de ce nom érigée à cet endroit. L'emplacement est d'abord occupé par le château fort de Longueuil, construit entre 1695 et 1698 par Charles Lemoyne (1656-1729), deuxième seigneur de Longueuil et premier baron du même lieu.
Une première église est bâtie en 1724. La croissance démographique la rend inadéquate à la fin du XVIIIe siècle. En 1811, une nouvelle église la remplace. Dès 1849, elle s'avère, elle aussi, trop petite. Plusieurs scénarios sont envisagés, dont son agrandissement, mais elle est finalement démolie en 1884 pour faire place au bâtiment actuel.
La conception des plans est confiée aux architectes Maurice Perrault (1857-1909) et Albert Mesnard (1847-1909). Les deux hommes ont à leur actif quelques belles réalisations, dont la chapelle du Collège de Montréal, l'hôtel de ville de Montréal et la cathédrale de Valleyfield. La construction de l'église de Longueuil donne un essor à leur carrière, et les deux hommes prennent la relève de l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888) comme spécialistes de l'architecture religieuse dans la région de Montréal. L'église de Longueuil est d'une architecture éclectique. Le style gothique y domine, mais elle comporte aussi des éléments associés au style byzantin.
La décoration intérieure, conçue par les deux architectes, est l'oeuvre de nombreux artisans et artistes. Ainsi s'y trouvent des toiles marouflées du peintre Jean-Baptiste Roy-Audy (1778-avant 1848), des sculptures en ronde-bosse du statuaire Louis-Philippe Hébert (1850-1917) ainsi que le retable du maître-autel, les autels latéraux et la chaire exécutés par le sculpteur Félix Mesnard, frère de l'architecte. En 1930 et 1931, la restauration du décor est entreprise sous la direction de Louis J. Jobin, peintre et entrepreneur de Montréal. Il réalise un décor mural imitant la pierre de même que des peintures de la coupole et procède à la réfection de la peinture des statues.
En 1933, Longueuil passe du diocèse de Montréal au nouveau diocèse de Saint-Jean. En 1971, le parvis de l'église est rétréci en raison de travaux d'élargissement de la rue Saint-Charles et du chemin de Chambly. À cette occasion, des fouilles archéologiques sont entreprises, et les vestiges du château fort de Longueuil sont découverts. En 1982, le diocèse de Saint-Jean-de-Québec devient le diocèse de Saint-Jean-Longueuil. L'église obtient alors son statut de co-cathédrale, alors que le siège du diocèse demeure à la cathédrale Saint-Jean-l'Évangéliste de Saint-Jean-sur-Richelieu.
La co-cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue est reconnue en 1984. Depuis 1993, elle fait partie du Vieux-Longueil, un site constitué.
En 2002, les restes de la bienheureuse mère Marie-Rose Durocher (1811-1849), fondatrice de la communauté des soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, sont transférés à l'église à la suite de la vente de la maison mère de cette congrégation. Une chapelle lui est dédiée dans le bras ouest du transept.
Ce bien est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012. Le site du Vieux-Longueil est devenu cité au même moment.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Longueuil
Municipalité :
- Longueuil
Arrondissement municipal :
- Le Vieux-Longueuil
Adresse :
- rue Saint-Charles Ouest
- 55, rue Sainte-Élizabeth
Latitude :
- 45° 32' 25.062"
Longitude :
- -73° 30' 28.252"
Désignation cadastrale :
- Lot 2 009 467
Code Borden
BjFj-5 |
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- Ethnoscop inc. Plan de gestion des ressources archéologiques. Phase 1: Étude potentiel (mise à jour). Vol. 1 : Vieux Longueuil. Longueuil, MRC Champlain, 1996. 113 p.
- GAUTHIER, Raymonde. « Église Saint-Antoine-de-Padoue ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 214-216.