Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Lanaudière

Municipalité :

  • L'Assomption

Date :

  • 1819 – 1820 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (4)

Personnes associées (8)

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Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge est un lieu de culte de tradition catholique érigé en 1819 et 1820 et agrandi en 1863 et 1864. L'église en pierre présente un plan composé d'une nef rectangulaire et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Elle est prolongée d'une sacristie rectangulaire d'un étage en pierre. L'église est coiffée d'un toit à deux versants. Sa façade comporte une partie centrale percée de trois portails cintrés et encadrée de deux tours-clochers. Elle est ornée de pilastres supportant un entablement surmonté d'une niche encadrée de pilastres coiffés d'un fronton. Le lieu de culte est implanté sur un terrain surélevé planté d'arbres matures. Sa façade est orientée vers la rivière L'Assomption située à proximité. L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge est localisée dans le centre historique de L'Assomption.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (L'Assomption) 1996-02-06
 

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Valeur patrimoniale

L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle rappelle une période importante du développement de la localité. La paroisse est fondée en 1724, d'abord sous le vocable de Saint-Pierre-du-Portage. Une chapelle est construite, mais elle est remplacée en 1752 par une église localisée au même emplacement que le lieu de culte actuel. Dans la première moitié du XIXe siècle, L'Assomption connaît une expansion significative et devient le centre de la région. Des industries s'implantent sur le territoire et contribuent à l'essor économique de la localité. Des institutions s'établissent progressivement dans le noyau villageois. Une nouvelle église est érigée en 1819 et 1820 pour répondre aux besoins de la communauté en croissance. À partir du milieu du XIXe siècle, le clergé local tente d'obtenir le siège d'un nouveau diocèse sur la rive nord de Montréal. La fabrique de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge entreprend en 1863 et 1864 d'importants travaux d'agrandissement de l'église afin de lui donner l'envergure d'une cathédrale. Joliette obtient finalement le siège de l'évêché en 1904. L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge témoigne ainsi des aspirations de la communauté.

L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment témoigne de l'influence du style néobaroque dans l'architecture religieuse de la seconde moitié du XIXe siècle. Le néobaroque s'inspire de l'architecture baroque caractérisée par l'emploi des formes classiques mais associées dans une recherche de mouvement et de théâtralité. Monseigneur Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal et partisan du mouvement ultramontain, préconise une architecture inspirée du baroque italien pour la construction des églises catholiques. Victor Bourgeau (1809-1888), architecte attitré du diocèse de Montréal à partir de 1851, réalise l'agrandissement de l'église de L'Assomption. Sa production est grandement influencée par le néobaroque à la suite d'un voyage qu'il effectue à Rome en 1857. La façade de l'église de L'Assomption présente une composition typique de ce style par l'alternance de frontons triangulaires et cintrés, le rythme créé par les pilastres de différentes dimensions ainsi que les ailerons à volutes. Elle se rattache aussi à un type de façade monumentale qui caractérise de nombreuses églises de l'époque par ses cinq travées et ses deux tours latérales massives surmontées de clochers. Ceux-ci sont représentatifs de la production de Victor Bourgeau en raison de leur plan octogonal et des deux lanternes superposées et surmontées d'une flèche. Par ailleurs, l'agrandissement du lieu de culte par l'élargissement de la nef et l'érection d'une nouvelle façade est un changement fréquemment apporté aux églises paroissiales à cette époque. Plusieurs réalisations de Bourgeau impliquent ce genre de travaux. L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge témoigne donc de pratiques courantes en architecture religieuse au XIXe siècle et de l'oeuvre de l'un des principaux architectes de l'époque.

Source : Ville de L'Assomption, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation en bordure de la voie publique, sur un terrain planté d'arbres matures situé sur une élévation naturelle surplombant la rivière;
- son intégration dans un ensemble institutionnel constitué du presbytère, de la maison de la culture et d'une place publique;
- sa localisation dans le centre historique de L'Assomption;
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle ainsi que le toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre de taille lisse, en pierre équarrie et en moellons, la couverture de la nef en cuivre à baguettes, celle du choeur en tôle posée à la canadienne ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois et en pierre;
- les composantes de la façade à cinq travées, dont la partie centrale à trois niveaux, les tours latérales (coiffées d'un clocher de plan octogonal à deux lanternes percées d'ouvertures cintrées et surmontées d'une flèche et d'une croix), les portails cintrés dotés d'une porte en bois à double vantail et à panneaux (l'un inscrit sous un arc cintré à clé décorative et deux encadrés de pilastres et surmontés d'un entablement et d'un fronton triangulaire), les fenêtres cintrées (certaines à voussures encadrées de pilastres et surmontées d'un entablement et d'un fronton en arc cintré), les pilastres de dimensions variées, les chaînes d'angle, le fronton central, les ailerons à volutes, la niche et les croix;
- les composantes des longs-pans, dont les fenêtres cintrées, la corniche et les chaînes d'angle;
- la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur et reliée à la nef par un chemin couvert, dont le plan rectangulaire d'un étage, le toit à croupes, la maçonnerie en moellons, la couverture en tôle à baguettes, les fenêtres rectangulaires ainsi que la souche de cheminée en brique.

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Informations historiques

L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge est située dans la ville de L'Assomption dont les origines remontent au XVIIIe siècle. La paroisse est fondée en 1724 sous le vocable de Saint-Pierre-du-Portage. Elle est localisée sur le territoire formé par un méandre de la rivière L'Assomption. Ce lieu à l'abri des inondations constitue un ancien sentier de portage fréquenté par les Autochtones et les coureurs des bois. Une chapelle est construite près du cours d'eau afin de desservir les premiers colons. Elle est remplacée en 1752 par une église en pierre élevée à un nouvel emplacement situé sur le coteau du Portage, une élévation surplombant la rivière.

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, la localité prend de l'expansion et devient le chef-lieu de la région. Des industries s'implantent sur le territoire et contribuent à l'activité économique. Différentes institutions s'établissent progressivement dans le noyau villageois. Un nouveau lieu de culte est érigé en 1819 et 1820 au même emplacement que le précédent afin de répondre aux besoins de la communauté en croissance. La construction est réalisée par le maître maçon Jean-Baptiste Boutonne, dit Larochelle, et le maître tailleur de pierres André Auclair. L'église comporte une sacristie construite à la même époque. En 1824, elle est dotée de deux tours-clochers en façade. Dix années plus tard, Urbain Brien, dit Desrochers (1781-1860), et son fils Pierre-Urbain Brien, dit Desrochers (né après 1809), réalisent certains éléments du décor intérieur dont une chaire finement ouvragée, des retables ainsi qu'un bassin de forme octogonale. En 1838, la paroisse prend officiellement le nom de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge. Les tours-clochers de l'église sont démolies en 1857.

En 1863 et 1864, d'importants travaux sont effectués afin d'agrandir l'église dans le but de lui donner l'envergure d'une cathédrale. À cette époque, le clergé local tente d'obtenir le siège d'un nouveau diocèse sur la rive nord de Montréal. Une nouvelle façade est donc réalisée et la nef du lieu de culte est élargie par la construction de nouveaux longs-pans allant des tours-clochers jusqu'aux extrémités des transepts. Les anciens murs latéraux sont démolis et remplacés par des piliers à l'intérieur. Le choeur et la sacristie sont toutefois conservés et intégrés à la construction. Les plans d'agrandissement proviennent de Victor Bourgeau (1809-1888), architecte attitré du diocèse de Montréal à partir de 1851 et dont les réalisations sont nombreuses. Les travaux sont effectués par les entrepreneurs François Archambault, père et fils. Le décor intérieur est également refait d'après les plans de Bourgeau, de 1865 à 1867. Il comporte une voûte à caissons, une nef divisée en trois vaisseaux par une colonnade et un jubé constitué d'une balustrade massive. Le cousin et homonyme de l'architecte, l'artiste Victor Bourgeault, aurait participé à la réalisation de ce décor qui intègre aussi certains éléments de celui antérieur dont la chaire, les retables des autels et le bassin octogonal réalisés par les Brien, dit Desrochers.

Un chemin couvert est construit en 1900 afin de relier le lieu de culte à la sacristie. Celle-ci est restaurée en 1902 à la suite d'un incendie. L'Assomption n'obtient finalement pas le siège du nouveau diocèse créé sur la rive nord de Montréal. Celui-ci est plutôt attribué à Joliette en 1904.

Diverses opérations de rénovation du lieu de culte auraient été réalisées en 1959 dont la consolidation de la structure du toit de l'église et des clochers, la réfection des toitures ainsi que la création de vestibules aux entrées latérales. Une salle paroissiale est également construite à ce moment.

L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge est citée en 1996 par la Ville de L'Assomption. En 1998 et 1999, divers travaux de restauration du décor intérieur sont effectués. En 2002 et 2003, les opérations de rénovation du narthex incluent les portes de la façade.

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Emplacement

Region administrative :

  • Lanaudière

MRC :

  • L'Assomption

Municipalité :

  • L'Assomption

Adresse :

  • 285, rue Saint-Pierre

Lieux-dits :

  • Saint-Pierre-de-l'Assomption
  • Saint-Pierre-du-Portage
  • Saint-Pierre-du-Portage-sur-la-rivière-l'Assomption

Latitude :

  • 45° 49' 30.8"

Longitude :

  • -73° 25' 25.6"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
L'Assomption Paroisse de L'Assomption Absent 182

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Références

Notices bibliographiques :

  • ROY, Christian. Histoire de l'Assomption. L'Assomption, Commission des Fêtes du 250e, 1967. 540 p.
  • ST-JEAN, Claude. Notre église. L'Assomption, Paroisse Assomption-de-la-Sainte-Vierge, 1987. 11 p.
  • ST-JEAN, Claude. Promenade dans l'histoire de L'Assomption: circuits patrimoniaux. L'Assomption, Ville de L'Assomption, 1992. 20 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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