Tabernacle

Le tabernacle est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois peint et doré est réalisé entre 1772 et 1774. Il présente une largeur de 231,3 cm, une hauteur de 119 cm et une profondeur de 43,9 cm. Il est doté de deux gradins ornés de rinceaux. L'étage intermédiaire, flanqué d'ailerons, comporte des pilastres et des panneaux sculptés. Le centre du tabernacle est occupé par une armoire en saillie au profil galbé. Elle est dotée d'une porte décorée d'un ciboire à demi voilé. L'étage du couronnement se compose d'un entablement. Le tabernacle est orné de fleurs et de nombreux motifs de style rocaille.

Ce bien est associé à l'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge, citée immeuble patrimonial.

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Le tabernacle est conçu dans le dernier tiers du XVIIIe siècle pour l'un des autels de l'église de L'Assomption. La paroisse de l'endroit, d'abord nommée Saint-Pierre-du-Portage, est fondée en 1724. Les messes sont d'abord célébrées dans une chapelle en bois érigée près de la rivière L'Assomption. Dans les années 1750, elle est remplacée par une église en pierre érigée sur un nouvel emplacement situé sur le coteau du Portage. C'est pour cette église que le tabernacle est réalisé vers 1772 - 1774. Le meuble aurait pu être destiné au maître-autel ou à un autel latéral.

Le tabernacle est vraisemblablement conçu par Philippe Liébert (1733 - 1804), un sculpteur qui figure parmi les plus importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle au Québec. Natif de Nemours en France, l'artiste arrive en Nouvelle-France dans les années 1750 et s'établit dans la région de Montréal. Grâce à la qualité de ses ouvrages, il devient rapidement le sculpteur le plus demandé de la région montréalaise. Liébert réalise plusieurs pièces de mobiliers religieux et de nombreux décors intérieurs, dont celui de l'église de L'Assomption. Il entreprend la production du retable du lieu de culte dès les années 1760. Il est à nouveau payé en 1772 pour un tabernacle qui pourrait correspondre à celui de l'autel latéral gauche. Pour réaliser ce meuble, Liébert se serait en partie inspiré du décor du tabernacle de l'église de Repentigny qu'il a sculpté une décennie plus tôt. Le tabernacle de l'autel latéral de L'Assomption possède toutefois une armoire galbée, un élément unique dans le corpus des tabernacles québécois.

Le meuble est doré par les Augustines de la Miséricorde de Jésus de l'Hôpital général de Québec en 1774.

Un nouveau lieu de culte est érigé en 1819 et 1820 au même emplacement que le précédent afin de répondre aux besoins de la communauté grandissante. Le tabernacle attribué à Liébert y est transféré. En 1838, la paroisse prend officiellement le nom de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge. Dans les années 1860, l'église est agrandie et dotée d'un nouveau décor intérieur. Plusieurs éléments du décor antérieur sont conservés, dont les autels latéraux.

Le tabernacle subit des modifications à une date indéterminée. Il est notamment doté d'un second gradin et d'un nouvel entablement qui remplace le couronnement précédent. Le meuble est également peint en blanc. La dorure d'origine, qui comprend des décors gravés, est toujours présente sous les repeints.

Les photographies prises dans la première moitié du XXe siècle montrent que le tabernacle attribué à Liébert se situe sur l'autel latéral droit dédié à la Vierge. Il est déplacé sur l'autel latéral gauche à une date indéterminée.

L'église de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge est citée immeuble patrimonial en 1996.

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