Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Maizerets

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Château Maizerets
  • Maison Des Maizerets
  • Maison La Carnardière

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • vers 1713 (Construction)
  • 1776 (Destruction partielle par incendie)
  • 1777 (Reconstruction)
  • 1826 (Agrandissement)
  • 1848 – 1849 (Agrandissement)
  • 1923 (Destruction partielle par incendie)
  • 1924 (Reconstruction)
  • 1927 (Destruction partielle par incendie)
  • 1928 (Reconstruction)
  • 1986 – 1989 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Plaques commémoratives associées (2)

Événements associés (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (5)

Carte

Description

La maison Maizerets est une ancienne résidence de campagne d'une institution religieuse d'enseignement. L'édifice, érigé vers 1713, est agrandi par la suite et reconstruit à plusieurs reprises après des incendies. Le bâtiment de plan rectangulaire à deux étages et demi et à soubassement surhaussé a une longueur de seize travées. Il est coiffé d'un toit à deux versants aux larmiers légèrement retroussés, percé de lucarnes à pignon et encadré de larges souches de cheminée. Des galeries longent une partie des façades avant et arrière. La maison Maizerets occupe un vaste terrain paysager et est entourée d'anciens bâtiments agricoles et d'autres dépendances. Elle est située dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou de la ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

La maison Maizerets bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Saillies :

  • Cheminée

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits retroussés
    Matériau : Bois, bardeaux

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage
  • métallique, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Chambranle
  • Esse

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1974-10-29

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1975-05-09

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

La maison Maizerets présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La demeure a été liée à l'histoire du Séminaire de Québec pendant près de trois siècles. Le Séminaire achète la presque totalité de l'arrière-fief de la Trinité en 1705, notamment pour s'approvisionner en bois et en produits agricoles. Dès l'acquisition, un fermier s'installe dans une habitation bâtie vers 1697 à l'emplacement de la maison Maizerets. Le domaine conservera sa fonction agricole pendant deux siècles et demi. La maison, reconstruite vers 1713, sert également, dès le XVIIIe siècle, de résidence de campagne pour les prêtres et pour les élèves durant les jours de congé. Les cheminées peu nombreuses et l'absence de doubles-fenêtres témoignent de cette utilisation estivale. En 1932, le Séminaire crée une colonie de vacances sur les lieux. Le domaine demeure la propriété de l'institution jusqu'à son acquisition par la Ville de Québec en 1979, qui en préserve les fonctions éducatives et récréatives. L'édifice constitue l'un des rares exemples subsistants d'une telle résidence de campagne. En outre, la maison Maizerets a été la scène d'un épisode important de l'histoire militaire de Québec. En 1775, un détachement des troupes américaines occupe l'édifice et installe à proximité une batterie afin de bombarder les positions anglaises. À la levée du siège au printemps 1776, les Américains incendient le bâtiment, qui est reconstruit à partir des murs restants. La maison Maizerets évoque ainsi, tant par son architecture que par ses vestiges archéologiques, la vie quotidienne de ses occupants et certains événements marquants de l'histoire de Québec.

La maison Maizerets présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La partie la plus ancienne, reconstruite et agrandie en 1777 par le maître maçon Michel-Augustin Jourdain (1731-1797), montre une parenté formelle avec d'autres bâtiments du Séminaire de Québec. La maison Maizerets comporte des murs en pierre crépis, percés de fenêtres disposées régulièrement sur les façades et encadrées de chambranles en pierre de taille. Lors des agrandissements de 1828 et de 1848 et 1849, les styles architecturaux en vogue sont ignorés et le bâtiment initial sert de modèle, perpétuant les formes issues de la tradition architecturale française. Toutefois, le maître maçon Jean Paquet (vers 1802- après 1851), qui construit la section ouest en 1848 et 1849, ne reprend pas la croupe du toit et érige un pignon en maçonnerie. La croupe de la partie est disparaît en 1928. Peu de changements ont été apportés à l'édifice par la suite. La maison Maizerets reflète ainsi le phénomène de mimétisme qui maintient, particulièrement dans les communautés religieuses, le style d'origine lors de reconstructions ou d'agrandissements. L'aménagement intérieur comporte également plusieurs caractéristiques rappelant les méthodes de construction et les savoir-faire traditionnels, telles que les planchers assemblés à rainures et languettes, les plafonds supportés par de grosses poutres de bois, l'escalier en bois assemblé à mortaises et chevilles ainsi que le mur de refend en maçonnerie crépie. Bien que remanié plusieurs fois, l'édifice reste donc un témoin de l'architecture du Régime français.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la maison Maizerets liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son volume imposant, dont le plan rectangulaire allongé, l'élévation de deux étages et demi, le soubassement surhaussé de la partie ouest, le toit à deux versants aux larmiers légèrement retroussés et les galeries en bois des façades avant et arrière;
- les matériaux, dont les fondations et les murs en maçonnerie crépie, le lambris de bois du mur pignon est, la couverture en bardeaux de cèdre ainsi que les esses en fer forgé;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires à battants et à petits carreaux disposées de façon régulière sur les façades avant et arrière, les portes à panneaux en bois, les lucarnes à pignon ainsi que les chambranles en pierre de taille et en bois;
- les deux souches de cheminée en maçonnerie crépie et la souche de cheminée en brique;
- les caractéristiques intérieures, dont les murs crépis, le mur de refend en maçonnerie, les planchers en bois assemblés à rainures et languettes, le plafond soutenu par des grosses poutres finies au rabot, les foyers en pierre, l'escalier en bois assemblé à mortaises et chevilles, les portes coupe-feu ainsi que la quincaillerie architecturale;
- le site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec.

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Informations historiques

La maison Maizerets est située sur une des premières concessions faites en Nouvelle-France. La seigneurie Notre-Dame-des-Anges est obtenue par les Jésuites dès 1626. Le Séminaire de Québec acquiert la presque totalité des terres de l'arrière-fief de la Trinité en 1705. Le Séminaire accroît par la suite ses propriétés foncières, afin de fournir du bois de chauffage et des produits agricoles à l'institution. Dès 1705, un fermier s'installe dans une maison érigée pour Thomas Doyon quelque huit ans plus tôt. Vers 1713, celle-ci est reconstruite. Elle compte alors un seul étage et vraisemblablement un toit mansardé.

En 1775, un détachement des troupes américaines occupe la demeure et installe à proximité une batterie afin de bombarder les positions anglaises. À la levée du siège au printemps 1776, les Américains incendient l'édifice. L'année suivante, les murs existants sont solidifiés et la construction est exhaussée d'un étage par le maître maçon Michel-Augustin Jourdain (1731-1797) et le maître charpentier Joseph Robitaille. Un toit à croupes surmonte le bâtiment, qui partage désormais plusieurs caractéristiques architecturales avec d'autres édifices du Séminaire. Dès la fin du XVIIIe siècle, la maison est utilisée comme résidence de campagne pour les prêtres et pour les élèves pendant les jours de congé.

En 1826, l'édifice est agrandi d'une dizaine de mètres, du côté ouest. Le style de la partie ancienne est respecté. Le bâtiment acquiert ses dimensions actuelles par un nouvel agrandissement de 15 mètres à l'ouest, en 1848 et 1849, réalisé dans le même esprit. Le maître maçon Jean Paquet (vers 1802-après 1851) élève cependant un mur pignon entièrement en maçonnerie, ce qui entraîne la disparition de la croupe du toit à l'extrémité ouest. La maison d'alors présente plusieurs similitudes avec les édifices conventuels urbains, tout en étant situé à la campagne. En 1850, le nom de « la Canardière », qui désignait la propriété depuis le XVIIe siècle, est changé pour « Maizerets », en l'honneur de Louis Ango des Maizerets (1636-1721), supérieur du Séminaire lors de l'acquisition de la ferme.

À partir du milieu du XIXe siècle, le caractère agricole de l'endroit diminue au profit de la fonction de villégiature. Des aménagements paysagers sont réalisés, et à compter de 1852, le Séminaire se départit de certaines sections du domaine. Ce morcellement s'accentue au début du XXe siècle avec le développement des paroisses de Giffard et de Limoilou, la construction du chemin de fer, la croissance du port de Québec et l'industrialisation du secteur.

En juin 1923, un incendie détruit une bonne partie de la toiture des agrandissements de 1826 et de 1848. En 1924, l'édifice est reconstruit avec peu de modifications. En décembre 1927, une nouvelle conflagration frappe la partie centrale. Lors de la reconstruction de 1928, le bâtiment acquiert son apparence actuelle, avec la disparition de la croupe est du toit. En 1932, le domaine Maizerets se transforme en colonie de vacances pour les élèves du Petit Séminaire, puis s'ouvre rapidement à tous les jeunes de la région. En 1949 et 1950, des travaux sont effectués à l'intérieur.

La maison Maizerets est classée en 1974. Elle est dotée d'une aire de protection en 1975. En 1979, le domaine est acquis par la Ville de Québec, qui s'engage à le rendre accessible au public à des fins récréatives. Entre 1986 et 1989, l'édifice est restauré et aménagé à des fins communautaires. Des fouilles archéologiques sont réalisées par la Ville de Québec et par l'Université Laval, dans le cadre de son chantier-école, dans les années 1980 et 1990. Le lieu constitue maintenant un vaste parc urbain, où se tiennent des activités sportives, culturelles et scientifiques. Enrichi d'un arboretum en 1997, il fait partie du réseau des grands jardins du Québec. Depuis 2002, le domaine est la propriété de la Commission de la capitale nationale du Québec.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • Limoilou

Adresse :

  • 2000, boulevard Montmorency

Lieux-dits :

  • Saint-Pascal-Baylon

Localisation informelle :

L'ancienne adresse est le 1000, rue de la Vérendrye.

Latitude :

  • 46° 50' 8.203"

Longitude :

  • -71° 12' 49.884"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 744 008

Code Borden

CfEu-1      

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOUCHER, Jean-Louis. « Maison Maizerets ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 217-218.
  • CARON, Pierre et Jacques LACOURSIÈRE. Québec et sa région. Histoire vivante du Québec. Montréal, Éditions de l'Homme, 2008. 371 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • CÔTÉ, Hélène. Domaine Maizerets, CfEu-1: intervention autour de la grange en pierre. Québec, Ville de Québec, Division design urbain et patrimoine, 1994. 110 p.
  • GIGUÈRE, Guy, Luc NOPPEN et Jean RICHARD. La Maison Maizerets, le Château Bellevue: deux exemples de la diffusion de l'architecture du Séminaire de Québec aux XVIIIe et XIXe siècles.. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1978. 122 p.
  • HAMEL, Philippe-Antoine. Histoire de raconter: le quartier de Maizerets. Québec, Ville de Québec, 2005. 24 p.
  • HARVEY, Fernand. « Maizerets, un secret patrimonial bien gardé ». Le Devoir, 19 juillet 2004, s.p.
  • Ministère des Affaires culturelles / Direction générale du patrimoine. Promenade à Beauport. Québec, Ministère des Affaires culturelles, s.d. s.p.
  • SMITH, Frédéric. Domaine de Maizerets. Les guides des jardins du Québec. Montréal, Éditions de l'Homme, 2005. 96 p.
  • Ville de Québec. Le domaine de Maizerets, un fil d'Ariane jusqu'au Régime français. Québec, Ville de Québec, s.d. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013