Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Saint-Jean-sur-Richelieu

Date :

  • 1800 – 1801 (Construction)
  • vers 1801 – 1822 (Décoration intérieure)
  • 1841 (Agrandissement)
  • 1955 (Restauration)
  • 1984 (Restauration)
  • 2001 (Rénovation)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (349)

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (10)

Inventaires associés (2)

Carte

Description

L'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie est un lieu de culte catholique construit en 1800 et 1801. Le bâtiment en moellons présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Il est coiffé d'un toit à deux versants légèrement retroussés doté de croupes au transept et d'une croupe ronde à l'abside. La façade, très simple, comprend un oculus dans le pignon, des ouvertures cintrées disposées symétriquement et un clocher sur le faîte. La sacristie en moellons, agrandie en 1841, est greffée à l'abside perpendiculairement au choeur. De plan rectangulaire à un étage et demi, elle est coiffée d'un toit à croupes à versants droits. Une cheminée et un tambour en bois se dressent contre le mur nord. Du côté sud, un petit porche en moellons donne accès au chemin couvert à deux branches, aussi en moellons, reliant l'église, la sacristie et le presbytère. L'église se situe dans le secteur L'Acadie de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Elle fait partie d'un ensemble religieux qui compte, outre le presbytère et le chemin couvert, l'école de fabrique et le cimetière. L'ensemble est isolé des habitations par sa situation sur une langue de terre boisée formée par un méandre de la rivière L'Acadie.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Vingt-deux objets patrimoniaux classés sont associés au bien.

L'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Croix latine

Nombre d'étages :

1

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Sacristie

Saillies :

  • Cheminée
  • Clocher
  • Perron
  • Tambour

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • cintrée, À battants, à petits carreaux
  • circulaire, Oculus
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Chaîne d'angle
  • Esse
  • Niche
  • Pierre millésimée

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1957-01-03

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1976-05-03
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment, érigé en 1800 et 1801, illustre la persistance de l'architecture religieuse d'inspiration française au début du XIXe siècle et certaines adaptations au contexte. Les églises de cette époque reprennent le modèle répandu au XVIIIe siècle. Celle de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie en témoigne par sa maçonnerie de moellons, son plan en croix latine, son toit aigu à deux versants légèrement retroussés et sa façade très simple surmontée d'un clocher sur le faîte. Comme plusieurs lieux de culte catholiques contemporains, elle est cependant plus vaste que la moyenne des églises précédentes, afin de répondre aux besoins d'une population croissante. Ces nouvelles dimensions permettent, entre autres, d'augmenter le nombre d'ouvertures en façade. Ainsi, cette façade compte trois portes surmontées de fenêtres, d'une niche et d'un oculus. Toutes ces caractéristiques avaient été identifiées par le vicaire général Pierre Conefroy (1752-1816) et regroupées dans un plan et devis aujourd'hui perdu, mais qui a guidé les constructeurs d'églises dans la première moitié du XIXe siècle. De plus, la sacristie évoque une pratique apparue à la fin du XVIIIe siècle qui veut que cet espace, en général situé derrière une cloison du choeur, loge désormais dans un bâtiment distinct greffé à l'abside. Cette église rappelle ainsi l'évolution de l'architecture religieuse au tournant du XIXe siècle.

L'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son décor intérieur. Cet espace reflète l'influence de la production ornemaniste de l'atelier des Écores dans la région de Montréal au début du XIXe siècle. Le décor architectural et le mobilier liturgique, entrepris en 1800 et terminés en 1822, ont été conçus par deux sculpteurs rattachés à cet atelier, soit Georges Finsterer (1747-1839) et son fils Louis-Daniel (1791-1849). Oeuvre majeure dans leur carrière, ils indiquent cette filiation par la composition des éléments en bois sculpté et par la facture chargée. Des tableaux complètent l'intérieur. Les toiles marouflées des murs de la nef sont réalisées par le peintre Yves Tessier (1800-1847) en 1826 et 1828. Copiées d'après des oeuvres de maîtres, elles rappellent que le mimétisme est courant en peinture au XIXe siècle. Les médaillons de la fausse voûte sont, par ailleurs, les seuls éléments restants du travail effectué par Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896) en 1890. Les détails architecturaux peints en trompe-l'oeil, procédé décoratif apparu dans le dernier tiers du XIXe siècle, ont été supprimés lors de la restauration. Finalement, cette église est l'une des rares à toujours posséder des bancs à porte qui servaient jadis à conserver la chaleur procurée par des briques chaudes apportées par les fidèles. Par son décor élégant et soigné, elle illustre la maîtrise des artisans du XIXe siècle.

L'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Le lieu de culte fait partie d'un ensemble religieux catholique remarquablement bien préservé. Cet ensemble est composé du presbytère (1821), du chemin couvert (1822), de l'école de fabrique (1831) et du cimetière. Située à l'écart, sur une langue de terre boisée formée par un méandre de rivière, l'église occupe par ailleurs un emplacement inusité, le lieu de culte formant habituellement le noyau des villages québécois. Cette église témoigne donc de façon éloquente des ensembles religieux catholiques et d'un mode d'implantation exceptionnel.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie liés à ses valeurs architecturale, artistique et historique comprennent, notamment :
- sa situation sur une langue de terre formée par un méandre de la rivière L'Acadie, à l'écart des habitations, face à la voie publique;
- son inclusion dans un ensemble religieux, formé par ailleurs du presbytère, du chemin couvert, de l'école de fabrique et du cimetière;
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur terminé par une abside en hémicycle ainsi que le toit aigu à deux versants retroussés pourvu de croupes au transept et d'une croupe ronde à l'abside;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en moellons et la couverture en tôle à la canadienne;
- la façade simple, couronnée d'un clocher à deux lanternes octogonales et dotée d'une grande porte centrale à deux vantaux surmontée d'une imposte et d'un tympan vitré cintré, de deux portes latérales surmontées d'un tympan vitré cintré, de deux fenêtres cintrées à petits carreaux au second niveau encadrant une niche, d'un oculus dans le pignon ainsi que de chaînes d'angle et de chambranles en pierre de taille;
- la fenestration des longs-pans comportant des fenêtres cintrées à petits carreaux et des chambranles en pierre de taille;
- la sacristie en moellons de plan rectangulaire à un étage et demi greffée à l'abside perpendiculairement au choeur, dotée d'un toit à croupes légèrement retroussé couvert en tôle à la canadienne, d'un petit porche en moellons donnant accès au chemin couvert au sud, d'une cheminée en moellons et d'un tambour en bois au nord ainsi que de fenêtres à battants à petits carreaux, d'une lucarne à pignon et de chambranles en pierre de taille.
- le décor intérieur, dont le bois sculpté, les cordons (rayonnants dans le cul-de-four), les fleurs, les rosaces et les consoles ornant la fausse voûte en arc surbaissé, le retable en arc de triomphe du choeur d'ordre corinthien (fronton en plein cintre supporté par des colonnes, acrotères couronnés d'anges tenant une guirlande, pilastres, panneaux ornés de motifs végétaux, floraux et ecclésiaux), les retables latéraux d'ordre corinthien ainsi que l'entablement du transept et de la nef;
- les toiles marouflées des murs de la nef et les médaillons de la fausse voûte;
- le maître-autel, les autels latéraux, la chaire, la table de communion et les fonts baptismaux;
- la tribune arrière au profil galbé ornée d'un entablement et dotée d'un garde-corps orné d'appliques;
- les bancs à porte;
- la finition de la sacristie, dont le plafond à couvre-joints, les armoires encastrées, le buffet et le confessionnal.

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Informations historiques

L'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie dessert l'une des plus anciennes paroisses du Haut-Richelieu. Ce hameau est peuplé en 1768 par de nombreux Acadiens déportés en 1755. En souvenir de leur terre natale, les nouveaux colons donnent à leur terre d'accueil le nom de La Cadie, La Petite Cadie ou encore La Nouvelle Cadie. Ils assistent d'abord aux services religieux dans une chapelle aménagée dans les combles d'un premier presbytère construit entre 1782 et 1784, année de l'érection canonique de la paroisse. En 1795, en raison notamment de l'exiguïté de cette chapelle, les paroissiens envoient une requête à l'évêque demandant la construction d'une église. Mgr Pierre Denaut (1743-1806) se rend sur place au cours de cette année pour donner ses directives.

L'église est édifiée en 1800 et 1801 sous la supervision du maître maçon Jacques Odelin. L'extérieur achevé, l'aménagement intérieur est aussitôt commencé par Georges Finsterer (1747-1839), qui exécute entre autres la fausse voûte en bois. Il livre également le maître-autel (fabriqué de 1800 à 1803) et la chaire en 1804. Le tombeau d'autel du bras est du transept est réalisé en 1811 et 1812 par son fils Louis-Daniel (1791-1849). Ce dernier entreprend en 1812 les retables, l'entablement du transept et de la nef ainsi que les ornements sculptés de la fausse voûte. En 1815, il engage le sculpteur Séraphin Bertrand, qui complète l'entablement du choeur. Louis-Daniel termine le décor en 1822. Six ans plus tard, il est chargé de construire la tribune arrière. La sacristie, à l'origine dans le prolongement du choeur, est agrandie en 1841 du côté ouest pour former le bâtiment actuel. La même année, la porte en contrebas de la chaire est percée pour donner accès au chemin couvert bâti en 1822. En 1850 et 1851, Jean-Baptiste Mailloux installe les bancs à porte qui occupent toujours la nef.

L'église compte de nombreux tableaux. Peints vers 1810, les plus anciens, situés au-dessus des autels latéraux, sont attribués à Louis Dulongpré (1759-1843) par l'historien de l'art Gérard Morisset (1898-1970). La nef compte six toiles exécutées entre 1826 et 1832 par le peintre Yves Tessier (1800-1847). Encadrées à l'origine, elles ont été marouflées aux murs de la nef en 1890, alors que Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896), auteur du tableau du maître-autel réalisé la même année, peint des médaillons représentant des scènes de la vie de la Vierge sur la fausse voûte et un décor en trompe-l'oeil. Ce dernier est supprimé lors de la restauration effectuée en 1955 sous la supervision de Gérard Morisset, qui souhaite redonner à l'église son apparence d'origine.

L'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie est classée en 1957. Vingt-deux de ses biens mobiliers sont classés en 1964. Le bâtiment bénéficie d'une aire de protection depuis 1976. L'intérieur est restauré en 1984, et la couverture des toits et du clocher est refaite en 2001.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Le Haut-Richelieu

Municipalité :

  • Saint-Jean-sur-Richelieu

Adresse :

  • 1450, chemin du Clocher

Lieux-dits :

  • L'Acadie

Localisation informelle :

Située à mi-chemin entre le chemin du Grand-Pré et le chemin Évangéline, à droite du presbytère (1450, chemin du Clocher).

Latitude :

  • 45° 18' 55.051"

Longitude :

  • -73° 20' 55.334"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 999 114 Ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOURGET, Charles. « L'église Sainte-Marguerite-de-Blairfindie. La tradition des chemins couverts ». Conseil du patrimoine religieux du Québec. Conseil du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/publications/documents/monographies.php
  • BRAULT, Pierre et Paul RACINE. L'église de L'Acadie (Haut-Richelieu) et ses dépendances. L'Acadie, Fabrique Sainte-Marguerite-de-Blairfindie, 1992. 51 p.
  • BRAULT, Pierre. L'Acadie et son église. Saint-Jean-sur-Richelieu, Mille Roches, 1977. 95 p.
  • CHAGNON, Joanne et Laurier LACROIX. « Oeuvres d'art de l'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 34-40.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Église Sainte-Marguerite-de-Blairfindie ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 305-306.

Multimédias disponibles en ligne :

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