Maison Wilfrid-Laurier
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Musée Laurier
Région administrative :
- Centre-du-Québec
Municipalité :
- Victoriaville
Date :
- 1876 (Construction)
Période :
- Le Québec moderne (1867 à 1960)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Plaques commémoratives associées (2)
Personnes associées (7)
- Caron, Louis (1847 – 1917) - Architecte / concepteur(-trice)
- Laurier, Wilfrid (1841 – 1919) - Résident(e)
- Pouliot, Joseph-Camille (1865 – 1935)
- Lafontaine, Zoé (1841 – 1921) - Résident(e)
Carte
Description
La maison Wilfrid-Laurier est une résidence d'esprit victorien érigée en 1876. Elle comprend un corps de logis de plan carré ainsi que deux annexes rectangulaires à l'arrière. La maison en brique rouge de deux étages est coiffée d'un toit en pavillon. Un chemin en demi-cercle bordé d'érables mène à la résidence, qui s'élève sur un terrain paysager de forme allongée. La maison Wilfrid-Laurier est située dans le secteur Arthabaska de la ville de Victoriaville.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
La maison Wilfrid-Laurier et son terrain sont également cités site patrimonial.
Plan au sol :
Carré
Nombre d'étages :
2
Groupement :
Détaché
Structure :
- Bois, charpente claire
Annexes :
- Agrandissement
Saillies :
- Baie en saillie
- Balcon
- Cheminée
- Entrée de cave
- Escalier monumental
- Perron
- Porche
- Véranda
Fondations :
- Béton
- Brique
- Pierre
Toit :
-
Forme : À croupes
Matériau : Tôle à baguettes -
Forme : En pavillon
Matériau : Tôle à baguettes
Porte principale :
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
Autre(s) porte(s) :
- bois massif, à battants
Fenêtre(s) :
- cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
- cintrée, Soupirail
- circulaire, Oculus
Éléments architecturaux :
- Aisseliers
- Balustrade en bois
- Boiserie ornementale
- Chaîne d'angle
- Chambranle
- Colonne
- Corniche à consoles
- Corniche à denticules
- Épi
- Linteau
- Pilastre
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1989-07-06 |
Catégories de conservation
|
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Désignation (Canada) | Lieu historique national du Canada | Commission des lieux et monuments historiques du Canada | 1999-01-01 |
Citation | Site patrimonial | Municipalité (Victoriaville) | 2009-12-07 |
Valeur patrimoniale
La maison Wilfrid-Laurier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec sir Wilfrid Laurier (1841-1919). Construite en 1876, la demeure a été la résidence principale de Laurier jusqu'en 1896, puis lui a servi de maison d'été jusqu'à sa mort, en 1919. Sir Wilfrid Laurier, avocat et journaliste, a été député pendant près d'un demi-siècle, chef du Parti libéral fédéral de 1887 à 1919 et premier ministre du Canada de 1896 à 1911. Premier Canadien français à remplir cette fonction, il est considéré comme le principal bâtisseur du Canada moderne. En qualité de premier ministre, Laurier s'est consacré à la consolidation de la Confédération, au développement matériel du pays, de même qu'à la promotion de l'unité nationale et de l'autonomie canadienne au sein de l'Empire britannique. Le Canada a connu alors une croissance économique sans précédent. Il s'est urbanisé et industrialisé à un rythme accéléré, tout en intégrant deux nouvelles provinces, la Saskatchewan et l'Alberta, et deux millions de nouveaux habitants. Les réalisations du gouvernement Laurier ont été telles que son chef figure aujourd'hui parmi les plus grands hommes politiques de l'histoire du Canada. Sa carrière lui a valu plusieurs décorations.
La Wilfrid-Laurier présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette villa d'inspiration néo-italienne, qui s'inscrit dans le mouvement plus large de l'architecture victorienne, est le résultat d'une commande passée par Laurier à l'architecte Louis Caron père (1848-1917). Habituellement construite à la campagne, la villa d'inspiration néo-italienne apparaît en Amérique du Nord au cours des années 1830 et cherche à harmoniser architecture et nature, en conformité avec le courant pittoresque. La maison Wilfrid-Laurier en est un bel exemple par son plan irrégulier, son toit en pavillon surmonté d'un terrasson, ses fenêtres cintrées à l'italienne, ses baies en saillie et son ornementation élaborée. Construite sur un vaste terrain paysager de forme allongée, elle comporte une véranda adossée à l'arrière. Elle se distingue de plus par la qualité de son décor intérieur, spacieux et richement orné de moulures de bois et de plâtre, qui témoigne de l'aisance et du confort des Laurier. La demeure possède toujours ses caractéristiques d'origine et se trouve dans un excellent état de conservation.
La maison Wilfrid-Laurier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation et sa relation avec son environnement. Le développement de l'ancienne municipalité d'Arthabaska, autrefois chef-lieu du comté de Drummond-Arthabaska, remonte au milieu du XIXe siècle, alors qu'elle est desservie par le Grand Tronc (1854) et qu'un palais de justice y est érigé (1860). Le comté attire ainsi de nouvelles élites qui se font construire, le long du chemin provincial, des demeures luxueuses, souvent parées d'une riche ornementation, symboles de leur rang social ou de leur réussite professionnelle. Encore aujourd'hui, il est possible d'admirer dans les alentours de la maison Wilfrid-Laurier de beaux exemples d'habitations de l'époque victorienne témoignant du brillant passé politique et artistique de la région d'Arthabaska, qui a vu naître le sculpteur Alfred Laliberté et le peintre Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté.
La maison Wilfrid-Laurier présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à l'ancienneté de ses activités d'interprétation. La demeure, ouverte au public depuis 1929, est devenue musée provincial dès 1934, afin de garder bien vivante la mémoire de ce grand homme politique canadien.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison Wilfrid-Laurier liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en retrait d'une voie publique ancienne, sur un vaste terrain paysager de forme allongée, dans le secteur Arthasbaska;
- la présence d'un chemin en demi-cercle bordé d'érables menant à la résidence.
- son volume, dont le plan irrégulier comprenant un corps de logis carré dégagé du sol et deux annexes rectangulaires à l'arrière, l'élévation de deux étages, le toit en pavillon à faible pente du corps de logis et le toit à croupes des annexes;
- les matériaux, dont le solage en pierre brute, le parement des murs en brique rouge, les chaînes d'angle en brique peinte en blanc imitant la pierre de taille et la couverture en tôle à baguettes;
- l'ornementation du toit, dont la corniche saillante à denticules et à consoles, les chapiteaux d'angle, le fronton en arc de cercle contournant un oculus et terminé par un faîteau, le terrasson ceinturé de denticules et entouré d'une balustrade ornementée;
- la composition symétrique de la façade, dont la disposition des ouvertures, le porche central richement orné supporté par des colonnes à chapiteau et surmonté d'un balcon;
- les ouvertures, dont la porte d'entrée principale double à imposte vitrée et la fenêtre centrale double à l'étage, les fenêtres cintrées à l'italienne à battants à six carreaux surmontées d'un arc surbaissé, les soupiraux rectangulaires à tête cintrée, les baies latérales en saillie percées de trois fenêtres en plein cintre, habillées aux angles de pilastres à chapiteau et couronnées de consoles chantournées et d'une balustrade;
- la véranda adossée à l'arrière;
- la souche de cheminée en brique;
- les pièces intérieures, dont le hall d'entrée, le salon double, la chambre principale, le bureau et la salle à manger au rez-de-chaussée ainsi que la bibliothèque de Laurier, le boudoir et les chambres à l'étage;
- les moulures de bois et de plâtre des chambranles, les boiseries en pin massif peintes en blanc, les arches en plein cintre et les plafonniers;
- l'escalier monumental;
- le foyer et l'âtre en marbre blanc.
Informations historiques
La maison Wilfrid-Laurier est construite en 1876 pour sir Wilfrid Laurier (1841-1919) et son épouse Zoé Lafontaine (1841-1921). Le développement de l'ancienne municipalité d'Arthabaska, autrefois chef-lieu du comté de Drummond-Arthabaska, remonte au milieu du XIXe siècle, alors qu'elle est desservie par le Grand Tronc (1854) et qu'un palais de justice y est érigé (1860). Le comté attire ainsi de nouvelles élites qui se font construire, le long du chemin provincial, des demeures luxueuses, souvent parées d'une riche ornementation, symboles de leur rang social ou de leur réussite professionnelle. Parmi eux se trouve Wilfrid Laurier, avocat et journaliste, qui siégera comme député pendant près d'un demi-siècle, remplissant les fonctions de chef du Parti libéral fédéral de 1887 à 1919 et de premier ministre du Canada de 1896 à 1911.
La villa d'inspiration néo-italienne, qui s'inscrit dans le mouvement plus large de l'architecture victorienne, est le résultat d'une commande passée par Laurier à l'architecte Louis Caron père (1848-1917). Les Laurier l'habitent jusqu'à l'automne de 1897, moment où le couple emménage dans la capitale fédérale. Ils en demeurent toutefois propriétaires en raison de leur très grand attachement à Arthabaska. Ils y séjournent durant l'été et pendant les congés. À partir de 1910, la maison est louée par Laurier à la famille du juge de la Cour supérieure Joseph-Camille Pouliot (1865-1935). Après le décès de Laurier en 1919, puis de son épouse deux ans plus tard, la résidence est léguée à leur nièce, Pauline Laurier-Harvey.
En 1928, la propriété est achetée par deux hommes d'affaires de Montréal, messieurs Cameron et Timmins, qui la remettent au gouvernement de la province de Québec à la condition qu'un musée consacré à la mémoire de l'ancien premier ministre y soit aménagé. La maison Laurier ouvre ses portes l'année suivante et devient un musée provincial dès 1934. Ce musée est aujourd'hui la propriété de la Société du Musée Laurier.
La maison Wilfrid-Laurier est classée en 1989. Elle est désignée lieu historique national du Canada en 1999.
La résidence et son terrain sont constitués site du patrimoine en 2009. Cet ensemble est devenu cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.
Emplacement
Region administrative :
- Centre-du-Québec
MRC :
- Arthabaska
Municipalité :
- Victoriaville
Adresse :
- 16, rue Laurier Ouest
Lieux-dits :
- Arthabaska
Latitude :
- 46° 2' 14.1"
Longitude :
- -71° 54' 54.1"
Désignation cadastrale :
- Lot 2 476 519
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- BEAUDET, Gisèle. La maison Laurier à Arthabaska, 16, rue Laurier ouest. Québec, 1988. s.p.
- BEAUDET, Gisèle. « Maison Wilfrid-Laurier ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 63.
- BÉLANGER, Réal. « Laurier, sir Wilfrid ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- BÉLANGER, Réal. Wilfrid Laurier : quand la politique devient passion. Québec, Presses de l'Université Laval, 2007. 450 p.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- LAFRAMBOISE, Yves. La maison au Québec : de la colonie française au XXe siècle. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 2001. s.p.
Multimédias disponibles en ligne :
Numéro du bien :
- Identifiant municipal : 326