Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Édifice Joseph-Arthur-Godin

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1914 (Construction)
  • vers 2000 (Rénovation)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Édifices à logements multiples)

Éléments associés

Groupes associés (2)

Personnes associées (5)

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Carte

Description

L'édifice Joseph-Arthur-Godin est un ancien immeuble de rapport construit en 1914. L'édifice en béton s'inscrit dans le mouvement de l'architecture moderne. Il présente un plan rectangulaire à quatre étages, des façades ondulantes, des balustrades et des ouvertures de formes courbes ainsi qu'un toit plat. Il occupe le sommet d'une pente, dont il épouse la dénivellation. L'édifice est situé à l'intersection de deux artères importantes, soit la rue Sherbrooke et le boulevard Saint-Laurent, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

Irrégulier

Structure :

  • Béton, ossature en béton armé

Fondations :

  • Béton
  • Pierre

Toit :

  • Forme : Plat
    Matériau : Composite, multicouche

Porte principale :

  • contemporaine, à imposte et à baies latérales

Autre(s) porte(s) :

  • contemporaine, à battants
  • contemporaine, à imposte
  • entièrement vitrée, à imposte et à baies latérales
  • entièrement vitrée, coulissante

Fenêtre(s) :

  • à arc surbaissé, Contemporaine
  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, Fixe
  • Rectangulaire, Vitrine

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1990-03-26

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable
 

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Valeur patrimoniale

L'édifice Joseph-Arthur-Godin présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Il s'agit de l'un des rares immeubles de rapport construit à Montréal avant la Première Guerre mondiale. Avec sa hauteur limitée (variant de 4 à 6 étages) ainsi que la présence d'un escalier intérieur en colimaçon et d'espaces commerciaux au rez-de-chaussée, il se rapproche des modèles parisiens d'édifices de logements. L'influence européenne s'y fait également sentir à travers les emprunts stylistiques à l'Art nouveau, tels les lignes souples des façades ondulantes et des ouvertures de formes variées, les balcons en demi-lune et les voussures en éventail des portails. Par ailleurs, sa conception architecturale s'éloigne des pratiques courantes à l'époque au Québec par le retrait de la section centrale de l'une des façades principales aux niveaux supérieurs et par la mise en valeur de la forte dénivellation du terrain au moyen d'une division horizontale bien marquée. L'utilisation du béton laissé à nu, la lisibilité des éléments structuraux qui trouve une application dans les trois arcs monumentaux en façade et l'absence d'ornementation superflue sont autant de manifestations de sa modernité. L'édifice Joseph-Arthur-Godin est donc un bâtiment innovateur, tant du point de vue de la composition que du traitement architectural.

L'édifice Joseph-Arthur-Godin présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur technologique. Cet édifice constitue l'un des rares exemples d'architecture résidentielle en béton du début du XXe siècle en Amérique du Nord. En effet, si des structures de béton sont élaborées et employées en architecture dès la fin du XIXe siècle en Europe, leurs premières applications au Québec ne se situent que vers 1910. Ces structures sont alors utilisées dans les travaux d'ingénierie (pont, aqueduc, tunnel, etc.) et dans l'architecture industrielle. L'édifice Joseph-Arthur-Godin, construit en 1914, est donc l'un des premiers immeubles de rapport québécois en béton. Le squelette de béton armé est constitué de piliers et de poutres qui supportent des dalles également en béton. Cette technique s'apparente au système inventé et breveté par François Hennebique (1842-1921), ingénieur français, au début des années 1890. L'édifice témoigne ainsi de l'avènement de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux ainsi que d'une volonté de renouvellement formel.

L'édifice présente également un intérêt pour sa valeur historique reposant sur son association avec son architecte-promoteur, Joseph-Arthur Godin (1879-1949). Ce pionnier de l'architecture en béton armé à Montréal a réalisé peu d'oeuvres, mais certaines sont marquantes, notamment le théâtre des Variétés, érigé pour la compagnie Confederation Amusement Limited en 1913, et l'édifice qui porte aujourd'hui son nom.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'édifice Joseph-Arthur-Godin liés à ses valeurs architecturale, technologique et historique comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire, les quatre étages et le toit plat;
- les caractéristiques rattachées à l'architecture moderne, dont l'utilisation du béton laissé à nu, la lisibilité des éléments structuraux marquée entre autres par les trois arcs monumentaux en façade et l'absence d'ornementation superflue;
- les caractéristiques rattachées à l'Art nouveau, dont les lignes souples des façades ondulantes et des ouvertures de formes variées, les balcons en demi-lune, les voussures en éventail des portails et l'escalier intérieur en colimaçon;
- le retrait de la section centrale de l'une des façades principales aux niveaux supérieurs;
- la division horizontale mettant en valeur la forte dénivellation du terrain;
- les fenêtres en bois à battants avec partie centrale fixe et imposte cintrée au rez-de-chaussée et les fenêtres en bois à guillotine aux étages;
- la structure de béton armé (poutres, piliers et dalles) et l'utilisation du béton comme matériau de remplissage.

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Informations historiques

Le terrain sur lequel s'élève l'édifice Joseph-Arthur-Godin a successivement appartenu à Thomas Torrance (1776-1826) et à la famille Molson au XIXe siècle. En décembre 1913, l'architecte Joseph-Arthur Godin (1879-1949) et la firme Flahaut et Frères s'associent et achètent le terrain de la Banque de Montréal. En juin 1914, Godin devient l'unique propriétaire et construit l'immeuble.

Joseph-Arthur Godin aurait reçu sa formation à l'école des Beaux-Arts de Paris. Sa production est diversifiée et comprend des bâtiments institutionnels et résidentiels tout autant que commerciaux. Au début de sa carrière, ses plans s'inscrivent dans la tradition architecturale de l'époque, mais son approche change à partir de 1909. Lorsqu'il bâtit l'édifice qui porte aujourd'hui son nom, Godin n'est pas seulement architecte : il agit également à titre de promoteur, ce qui lui permet d'expérimenter de nouvelles techniques de construction et de nouvelles formes.

L'édifice Joseph-Arthur-Godin est un immeuble de rapport qui s'inscrit dans le mouvement moderne en architecture tant d'un point de vue technologique que stylistique. Il constitue l'un des rares exemples d'architecture résidentielle en béton du début du XXe siècle en Amérique du Nord. En effet, si des structures de béton sont élaborées et employées en architecture dès la fin du XIXe siècle en Europe, leurs premières applications au Québec ne se situent que vers 1910. Ces structures sont alors utilisées dans les travaux d'ingénierie (pont, aqueduc, tunnel, etc.) et dans l'architecture industrielle. Le squelette de béton armé de l'édifice Joseph-Arthur-Godin est constitué de piliers et de poutres qui supportent des dalles également en béton. Cette technique s'apparente au système inventé et breveté par François Hennebique (1842-1921), ingénieur français, au début des années 1890.

L'édifice Joseph-Arthur-Godin s'inspire des courants architecturaux européens du début du XXe siècle. D'une part, cette influence se fait sentir à travers l'utilisation du béton, la lisibilité de ses éléments structuraux et l'absence d'ornementation superflue. D'autre part, les lignes souples des façades ondulantes et des ouvertures de formes variées, les balcons en demi-lune, les voussures en éventail des portails et l'escalier intérieur en colimaçon le rattachent à l'Art nouveau. À l'origine, l'édifice était de couleur ocre.

En 1915, Godin éprouvant des difficultés financières, l'édifice fait l'objet d'une saisie et est adjugé par le shérif à la Banque de Montréal. L'immeuble n'a jamais été fini à l'intérieur pour cette raison et demeure inoccupé jusqu'en 1919. Il est recyclé en fabrique de vêtements et en édifice de bureaux après la Seconde Guerre mondiale.

En 1967, le Hellenic Canadian Commitee acquiert la propriété, adjacente à l'église grecque orthodoxe. À la suite de la migration graduelle de la communauté grecque vers le nord à partir des années 1970 et à l'incendie de l'église en 1986, cette communauté songe à détruire l'édifice et l'église afin de construire un immeuble commercial et administratif. Des discussions menées avec le ministère des Affaires culturelles et la Ville de Montréal mènent finalement à la sauvegarde du bâtiment.

L'édifice Joseph-Arthur-Godin est classé en 1990. Au début des années 2000, il fait l'objet de rénovations et est intégré au complexe hôtelier Godin, devenu l'hôtel Opus, dont les travaux ont été réalisés d'après les plans de l'architecte montréalais d'origine roumaine Dan Hanganu (né en 1939) et des designers d'intérieur George Yabu et Glenn Pushelberg de la firme new-yorkaise Yabu et Pushelberg.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2112, boulevard Saint-Laurent
  • 2122, boulevard Saint-Laurent

Latitude :

  • 45° 30' 43.968"

Longitude :

  • -73° 34' 8.988"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 162 376

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Références

Notices bibliographiques :

  • FORGET, Madeleine. « Édifice Joseph-Arthur-Godin ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 97.
  • MARTINEAU, Jocelyne. Édifice Godin. Montréal, Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1988. 161 p.
  • Office de consultation publique de Montréal. Projet de politique du patrimoine de la ville de Montréal, 2e partie. Vol. 7. Montréal, 2005. s.p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

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