Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Édifice du Mount Royal Club

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Club des millionnaires

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1904 – 1905 (Construction)
  • 1925 (Réaménagement intérieur)
  • 1931 (Agrandissement)
  • 1937 (Rénovation)
  • 1950 (Rénovation)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Locaux pour associations fraternelles)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (6)

Groupes associés (1)

Personnes associées (8)

Carte

Description

L'édifice du Mount Royal Club est un club privé construit en 1904 et 1905. Le bâtiment en pierre de taille grise présente un plan rectangulaire à deux étages et un soubassement surélevé. Il est coiffé d'un toit plat. La façade principale est dotée de pilastres cannelés monumentaux d'ordre ionique ainsi que d'un balcon; elle est couronnée par un entablement sans décor. Son escalier monumental mène directement du trottoir à la porte d'entrée. De chaque côté de celui-ci se trouve une petite pelouse plantée d'arbres matures. Des annexes de plan rectangulaire, moins hautes que le corps principal, s'adossent aux murs latéraux. Le bâtiment est implanté sur un terrain qui accuse une légère dénivellation. Il s'élève dans un milieu urbain dense.. L'édifice est situé dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la Ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

L'édifice du Mount Royal Club bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2

Groupement :

Détaché

Annexes :

  • Agrandissement
  • Autre
  • Autre

Saillies :

  • Balcon
  • Cheminée
  • Entrée de cave
  • Escalier monumental
  • Perron
  • Tambour

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : Plat

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à baies latérales
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte et à baies latérales
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte et à baies latérales

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, À guillotine, à carreaux

Éléments architecturaux :

  • Balustrade en pierre
  • Console
  • Corniche moulurée
  • Entablement
  • Épi
  • Parapet
  • Pilastre
  • Portail
  • Table décorative
  • Vitrail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-01-15

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 9 - Terrain notable
  • 12 - Potentiel archéologique significatif

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1974-01-15
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1975-06-12

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

L'édifice du Mount Royal Club présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. À Montréal, le plus ancien club du genre à subsister est le St. James, fondé en 1857. Le Mount Royal Club est créé en 1899 par des membres de ce club qui désirent former un cercle plus sélect. Parmi eux se trouvent Hugh Montagu Allan (1860-1951), industriel et financier, Louis-Joseph Forget (1853-1911), homme politique, homme d'affaires et premier Canadien français à présider la bourse de Montréal, ainsi que Donald Alexander Smith, premier baron Strathcona et Mount Royal (1820-1914), homme d'affaires, diplomate et philanthrope. Le club présente des conditions d'admission et des règles strictes. À l'origine, le nombre de membres est limité à trois cents. Il faut posséder de bons contacts pour être parrainé et la cotisation est élevée. Comme les autres clubs privés, il est réservé aux hommes, mais une salle à manger est destinée aux épouses et aux filles célibataires des membres. Elles ont accès à l'édifice par une porte latérale. De la vingtaine de clubs privés que comptait la métropole au moment de la formation du Mount Royal Club, il n'en restait que sept en 2007. L'édifice, qui remplit toujours sa fonction de club privé, est ainsi l'un des plus anciens témoins de cette tradition au Québec. Par ailleurs, sa situation au coeur du Mille carré doré, longtemps le secteur le plus riche de Montréal habité par l'élite anglophone rappelle le statut social privilégié de ses membres.

L'édifice du Mount Royal Club présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Premier édifice construit à Montréal spécifiquement comme club privé, il s'apparente à plusieurs clubs new-yorkais. Stanford White (1853-1906), du réputé bureau d'architectes McKim, Mead and White de New York, en aurait dessiné les plans. L'architecte a signé huit clubs privés dans cette ville américaine au tournant du XXe siècle. Pour la conception du club montréalais, il est assisté des architectes du bureau Hutchison and Wood de Montréal ainsi que de l'architecte Edward Maxwell (1867-1923). White s'inspire du Metropolitan Club (1891-1894), qu'il a conçu à New York. L'édifice du Mount Royal Club s'apparente à ce dernier par le plan rectangulaire symétrique, l'élévation de deux étages sur un soubassement surélevé, le toit plat, le traitement extérieur de la pierre ainsi que par le style. Ainsi, l'ordonnance est inspirée du style Renaissance italienne, mais sans l'abondance ornementale qui le caractérise. La façade symétrique est très simple. Les éléments ornementaux se résument au portail encadré de deux pilastres cannelés monumentaux à chapiteau ionique, au balcon à balustrade en pierre qui repose sur des consoles et à l'entablement sans décor. Cette sobriété témoigne d'un souci de modernisme affiché aussi par les clubs sélects de New York au tournant du XXe siècle et rappelle ainsi sa fonction.

L'édifice du Mount Royal Club présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Inspiré de la Renaissance française, le décor est composé de cheminées, de cimaises et de vitraux représentant les armoiries du Dominion, de la province, de la ville et du club. Les ornements sont faits de riches matériaux comme des bois d'essences variées, des marbres importés, de l'onyx et du bronze. Des colonnes de grès ainsi qu'une frise à motifs de bucranes et de trophées ornent le hall. Bien conservé, cet intérieur reflète encore les aspirations de ses fondateurs par son classicisme et son élégance.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'édifice du Mount Royal Club liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- l'implantation au coeur du Mille carré doré;
- la porte latérale;
- le volume du bâtiment, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages, le soubassement surélevé, le toit plat, le balcon central, l'escalier monumental en pierre ainsi que les annexes latérales de moindre hauteur que le corps principal;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre de taille lisse, les éléments ornementaux en pierre ainsi que certains éléments architecturaux en bois;
- les ouvertures disposées symétriquement, dont les fenêtres rectangulaires à guillotine, les deux fenêtres cintrées ainsi que la porte à panneaux carrés et ronds surmontée d'une imposte vitrée;
- l'ornementation, dont les pilastres cannelés monumentaux à chapiteau ionique, les panneaux en retrait, l'entablement, le parapet, les balustres et les consoles;
- les matériaux du décor intérieur, dont le chêne et l'acajou des boiseries, les marbres importés, l'onyx et le bronze;
- les éléments ornementaux du hall d'honneur, dont les colonnes en grès, la corniche à denticules et la frise à motifs de bucranes et de trophées, les chambranles de porte sculptés et les lustres;
- le décor des salons de lecture, de la salle à manger et du bar, dont les cheminées, les cimaises et les vitraux;
- l'escalier de marbre et sa rampe en chêne aux balustres galbés.

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Informations historiques

L'édifice du Mount Royal Club est issu de la tradition des clubs privés, d'origine anglaise. Ceux-ci apparaissent à Montréal au tournant du XXe siècle. Ils regroupent l'élite masculine du monde de la finance et de la politique ou encore sont réservés aux membres d'une profession ou aux diplômés d'une université. À Montréal, le plus ancien club du genre à subsister est le St. James, fondé en 1857. Le Mount Royal Club est créé en 1899 par des membres de ce club qui désirent former un cercle plus sélect. Parmi eux se trouvent Hugh Montagu Allan (1860-1951), industriel et financier, Louis-Joseph Forget (1853-1911), homme politique, homme d'affaires et premier Canadien français à présider la bourse de Montréal, ainsi que Donald Alexander Smith, premier baron Strathcona et Mount Royal (1820-1914), homme d'affaires, diplomate et philanthrope.

Les premières réunions ont lieu dans la maison érigée pour sir John Abbott (1821-1893), premier ministre du Canada en 1891 et 1892, située sur le même emplacement. La demeure est incendiée trois fois entre 1901 et 1904. Les membres du club décident alors de construire un nouvel édifice. Ils auraient fait appel à Stanford White (1853-1906), du réputé bureau d'architectes McKim, Mead and White de New York. L'architecte a signé huit clubs privés dans cette ville américaine au tournant du XXe siècle. Pour la conception du club montréalais, il est assisté des architectes du bureau Hutchison and Wood de Montréal ainsi que de l'architecte Edward Maxwell (1867-1923). White s'inspire du Metropolitan Club (1891-1894), qu'il a conçu à New York. L'édifice est achevé en 1905.

Le Mount Royal Club est réservé à une clientèle triée sur le volet. De bons contacts sont nécessaires afin d'être parrainé et la cotisation est élevée. D'ailleurs, l'organisation est surnommée « club des millionnaires ». Comme les autres clubs privés, il est réservé aux hommes, mais une salle à manger est destinée aux épouses et aux filles célibataires des membres. Elles ont accès à cette pièce par une porte latérale.

En 1925, un ascenseur est ajouté. Une annexe est bâtie à l'arrière en 1931. Les fenêtres sont changées en 1937. Des rénovations sont réalisées à l'intérieur en 1950.

L'édifice du Mount Royal Club est reconnu en 1974. Il est classé en 1975 et une aire de protection est décrétée la même année. En 2007, il remplissait toujours sa fonction de club privé.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 1175, rue Sherbrooke Ouest

Latitude :

  • 45° 30' 3.9"

Longitude :

  • -73° 34' 40.3"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Montréal Cité de Montréal (quartier Saint-Antoine) Absent 1759-5
1759-6
1759-7
1759-8

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Références

Notices bibliographiques :

  • BISSON, Pierre-Richard. « Mount Royal Club ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 100-101.
  • LAPRADE, Yves. « Devine qui vient dîner... au club privé ? ». Le Journal de Québec, 3 mars 2007, s.p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 4. Montréal, Éditions du Méridien, 1991. 504 p.
  • s.a. « Gentlemen's club (traditional) ». s.a. Wikipedia. L'encyclopédie libre [En ligne]. http://en.wikipedia.org/wiki/Gentlemen%27s_club_%28traditional%29

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