Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison et écurie William-Mitchell

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Mitchell-Marchessault

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Municipalité :

  • Drummondville

Date :

  • 1894 (Construction)
  • 1917 (Vente)
  • 1978 (Vente)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Bâtiments paradomestiques)
  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (3)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

Les maison et écurie William-Mitchell forment un luxueux ensemble bourgeois. Érigées en 1894, ces deux constructions en brique rouge de style victorien reflètent une influence néoitalienne. Le cottage se compose d'un corps de logis et de deux annexes à l'arrière. De plan rectangulaire et à deux étages et demi, il est doté d'un avant-corps central et coiffé d'un toit aigu à deux versants droits. L'écurie de plan rectangulaire, à un étage et demi, est également coiffée d'un toit à deux versants droits. Elle comporte un imposant avant-corps à deux étages surmonté d'un toit aux croupes tronquées et d'un lanternon. L'ensemble se situe sur un terrain paysagé, dans la ville de Drummondville.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur des bâtiments, et pas au terrain.

Plan au sol :

Irrégulier

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois

Annexes :

  • Agrandissement
  • Cuisine d'été

Saillies :

  • Avant-corps
  • Baie en saillie
  • Balcon
  • Cheminée
  • Entrée de cave
  • Escalier
  • Escalier monumental
  • Galerie
  • Lanternon
  • Marquise
  • Oriel
  • Porche
  • Tambour

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À demi-croupes
    Matériau : Ardoise
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, contre-porte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • à arc surbaissé, À guillotine
  • circulaire, Oculus

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Aisseliers
  • Amortissement
  • Applique
  • Balustrade en bois
  • Boiserie ornementale
  • Cartouche
  • Chaîne d'angle
  • Colonne
  • Corniche à consoles
  • Corniche à modillons
  • Fronton
  • Linteau
  • Pierre millésimée
  • Pilastre
  • Retour de l'avant-toit

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1981-03-24

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Proposition de délimitation non retenue Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications
 

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Valeur patrimoniale

Les maison et écurie William-Mitchell présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur architecturale. L'ensemble victorien en brique rouge reflète l'influence du style néoitalien, introduit au Québec dans les années 1830, et qui est une interprétation, par des praticiens britanniques, de l'architecture italienne. L'architecte Charles Barry (1795-1860) popularise le palais à l'italienne dans les années 1820 en Angleterre, alors que John Nash (1752-1835) crée la villa à l'italienne. Ces modèles marquent l'architecture résidentielle des États-Unis et du Canada. Au Québec, architectes et entrepreneurs s'inspirent surtout de la villa pour construire de luxueux cottages, habituellement situés en périphérie des villes ou à la campagne. La maison William-Mitchell, construit en 1894, illustre le cottage italianisant par son élévation de deux étages et demi, son avant-corps, ses fenêtres hautes et étroites aux ouvertures à arc surbaissé surmontées de linteaux en pierre, ses consoles jumelées, ses fenêtres en saillie, son balcon ainsi que ses chaînes d'angle. L'écurie, érigée au même moment, s'apparente au cottage. Elle s'inspire d'un dessin de l'architecte étasunien Elijah E. Myers (1832-1909) paru dans l'ouvrage « Bicknell's Village Builder », édité dans les années 1870. Les deux constructions, implantées sur un terrain paysager, s'intègrent à la végétation. Attribuées aux architectes Louis Caron et Fils de Nicolet, elles constituent un élément exceptionnel du patrimoine de Drummondville et un exemple achevé d'architecture néoitalienne au Québec.

Les maison et écurie William-Mitchell présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur ethnologique. L'aménagement intérieur du cottage traduit le mode de vie de la bourgeoisie victorienne, par la hiérarchisation et la spécialisation des espaces, qui répondent à une recherche de confort et d'intimité. Au rez-de-chaussée du corps de logis, un vestibule et un hall central, éléments de transition, donnent accès au salon, à la salle de séjour et à la salle à manger. Porteuses de symboles, ces pièces de réception de l'étage noble illustrent le statut social des propriétaires par leur envergure, leur aménagement et leur décor. Les chambres, lieux d'intimité, étaient situées à l'étage et accessibles par l'escalier du hall. Dans les annexes, au rez-de-chaussée, se trouvaient les pièces fonctionnelles réservées aux domestiques, soit la cuisine avec l'escalier de service et le hangar à bois. La présence de l'écurie, harmonisée par le matériau et par le style au cottage, témoigne de plus du statut social des propriétaires. Elle est divisée en deux parties, dont l'une servait autrefois pour les voitures et l'autre pour les chevaux.

Les maison et écurie William-Mitchell présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique liée à leur décor intérieur. L'ornementation du cottage constitue un exemple achevé d'intérieur de cette époque et se démarque par sa richesse et son exceptionnel état de conservation. Elle comporte notamment des papiers peints, des boiseries, des motifs au pochoir, des rosaces et des moulures de plâtre, des vitraux, des dorures et des manteaux de cheminée recouverts de tuiles vernissées. L'écurie comprend aussi des éléments peu communs, comme des stalles d'origine à poteaux tournés et sculptés, des abreuvoirs en fonte et des auges.

Les maison et écurie William-Mitchell présentent en outre un intérêt patrimonial pour leur valeur historique découlant de leur association avec William Mitchell (1851-1926). Renommé dans la région de Drummondville, cet homme d'affaires s'est illustré à titre de commerçant de bois, de constructeur du chemin de fer Drummond County Railway (vers 1886) et de maire de Drummondville (1898-1902). Il a été nommé sénateur en 1904. Mitchell a beaucoup contribué au développement de la région maintenant connue sous le nom de Centre-du-Québec.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés des maison et écurie William-Mitchell liés à leurs valeurs historique, architecturale, ethnologique et artistique comprennent, notamment :
- leur situation à l'extrémité de l'une des artères principales du noyau historique de la ville de Drummondville;
- leur emplacement à une importante intersection;
- la relation entre la maison et l'écurie, la première occupant l'avant du terrain;
- les caractéristiques extérieures de la maison dont, le plan irrégulier, l'élévation de deux étages et demi, le toit à deux versants droits, l'avant-corps central à fronton, les galeries couvertes, le balcon, la maçonnerie en brique, le solage en pierre de taille, la couverture en ardoise, la porte d'entrée vitrée à deux vantaux surmontée d'une imposte à arc surbaissé, les fenêtres à guillotine hautes et étroites à arc surbaissé, les baies jumelées, les baies en saillie, les chaînes d'angle en pierre, l'imposante corniche (dotée de modillons, de consoles jumelées et d'appliques menuisées), les retours de corniche, les poutres, les aisseliers, le garde-corps, les linteaux et les appuis de fenêtre en pierre, les cheminées en brique dans les murs pignons et les deux annexes;
- les caractéristiques extérieures de l'écurie, dont le plan irrégulier composé d'un corps de bâtiment rectangulaire à un étage et demi coiffé d'un toit à versants droits et d'un avant-corps à deux étages surmonté d'un toit aux croupes tronquées, le lanternon, la maçonnerie en brique rouge, la couverture en ardoise, la porte à double vantail, les fenêtres à guillotine cintrées à huit carreaux, les fenêtres à arc surbaissé, les oculus, les linteaux en brique, les chaînes d'angle, la corniche à consoles et les boiseries des pignons;
- les caractéristiques intérieures de la maison, dont les pièces de transition (vestibule et hall central) et de réception (salon, salle de séjour et salle à manger) au rez-de-chaussée, les pièces privées à l'étage (chambres), les pièces de service (cuisine avec escalier de service et hangar à bois) au rez-de-chaussée des annexes ainsi que les boiseries (comprenant notamment des moulures, des chambranles et des colonnes décoratives), les papiers peints (dont certains embossés), les ornements au pochoir, les plâtres des plafonds (incluant des rosaces et des moulures), les vitraux, les dorures et les manteaux de cheminée recouverts de tuiles vernissées;
- les caractéristiques intérieures de l'écurie, dont l'espace divisé en deux parties (l'une pour les voitures et l'autre pour les chevaux), les stalles d'origine à poteaux tournés et sculptés, les abreuvoirs en fonte et les auges.

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Informations historiques

La maison et l'écurie sont érigées en 1894 pour le marchand de bois William Mitchell (1851-1926), dont la résidence avait été détruite par les flammes l'année précédente. Le cottage en brique d'inspiration néoitalienne reprend sommairement le plan de l'ancienne demeure en bois et est complété par une écurie qui s'harmonise avec la maison. Les architectes Louis Caron, père (1848-1917) et fils (1871-1926), auraient dessiné les plans des deux bâtiments. Les Caron, qui s'étaient installés à Nicolet en 1886, avaient mis sur pied une manufacture de meubles et d'ornements d'église. Ils ont également construit plusieurs grandes demeures dans la région, dont la maison de Wilfrid Laurier à Victoriaville. La maison et l'écurie de William Mitchell s'inscrivent dans une période d'intense activité pour ces deux architectes, officiellement associés depuis 1892.

William Mitchell s'illustre à titre de commerçant de bois, de constructeur du chemin de fer Drummond County Railway (vers 1886) et de maire de Drummondville (1898-1902). Il est nommé sénateur en 1904. Mitchell a beaucoup contribué au développement de la région maintenant connue sous le nom de Centre-du-Québec.

En 1917, Mitchell vend sa propriété à la famille Marchessault, qui en demeure propriétaire jusqu'en 1978 et qui préserve avec soin les intérieurs de la maison et de l'écurie.

Les maison et écurie William-Mitchell sont classées en 1981.

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Emplacement

Region administrative :

  • Centre-du-Québec

MRC :

  • Drummond

Municipalité :

  • Drummondville

Adresse :

  • 131, rue Saint-Georges

Latitude :

  • 45° 53' 10.503"

Longitude :

  • -72° 29' 38.461"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Drummond Ville de Drummondville (quartier sud) Absent Ptie 28
ptie 29

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Références

Notices bibliographiques :

  • CLOUTIER, Nicole. « Maison Mitchell-Marchessault et écurie ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 60-61.
  • CLOUTIER, Nicole. Maison Mitchell. 131, Saint-Georges, Drummondville. Historique et analyse architecturale. Montréal, Ministère des Affaires culturelles, 1980. s.p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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