Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

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Lacoste-Gérin-Lajoie, Marie

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2019-03-08
 

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Synthèse

Née le 19 octobre 1867 à Montréal, Marie Lacoste-Gérin-Lajoie (baptisée Marie-Thaïs-Élodie-Coralie) est la fille d'Alexandre Lacoste, avocat, et de Marie-Louise Globensky.

À l'âge de neuf ans, Marie Lacoste-Gérin-Lajoie étudie au couvent d'Hochelaga des Soeurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie. Après ses études secondaires, terminées en 1883, elle souhaite poursuivre à l'université, mais elle se bute au refus des facultés universitaires francophones d'admettre des femmes. Elle poursuivra sa formation de juriste en autodidacte.

En 1900, Marie Lacoste-Gérin-Lajoie intègre le comité de direction de la section montréalaise du National Council of Women of Canada (NCWC), un groupe anglophone faisant la promotion des droits civiques et politiques des femmes où elle militait depuis 1893. En 1902, elle fait publier un ouvrage de vulgarisation qui renseigne les femmes sur leurs droits. Le succès de ce livre lui vaut d'être réédité et traduit en anglais. En 1908, elle est embauchée pour enseigner le droit usuel à la nouvelle École d'enseignement supérieur, premier collège classique féminin au Québec fondé par mère Sainte-Anne-Marie.

En 1907, elle fonde avec Caroline Béïque la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB), qui milite pour le suffrage féminin, l'égalité des droits entre les femmes et les hommes et la protection des mères et des familles. Marie Lacoste-Gérin-Lajoie est secrétaire de cet organisme jusqu'en 1913 et présidente de 1913 à 1933. Durant ces années, elle intervient sur la place publique en écrivant des articles, en donnant des cours et en prononçant des conférences pour améliorer le sort des femmes et dénoncer leur situation d'infériorité légale dans la province de Québec. Pendant les travaux de la Commission sur les droits civils de la femme (1929), dénommée Commission Dorion, elle suggère de nombreux changements qui se retrouveront dans les recommandations de la Commission, notamment le droit pour les femmes mariées de disposer du fruit de leur travail, qui est intégré dans le Code civil en 1931. Après son départ de la présidence de la FNSJB en 1933, elle continue d'œuvrer dans divers comités de l'association jusqu'en 1936.

Marie Lacoste-Gérin-Lajoie prend une part active dans la lutte pour l'obtention du droit de vote pour les femmes québécoises. En 1922, elle fonde avec Anna Marks Lyman le Comité provincial pour le suffrage féminin, qui coordonne les efforts des différents organismes militants féminins. Sous sa présidence, le Comité parvient en 1922 à faire présenter un premier projet de loi à l'Assemblée législative de la province de Québec pour accorder le droit de vote aux femmes. La même année, afin de sensibiliser l'épiscopat du Québec, elle se rend à Rome pour obtenir un appui des autorités catholiques à sa démarche, mais sans succès. Elle quitte la présidence et demeure dans l'association jusqu'en 1929.

Elle a publié L'état légal des femmes dans la province de Québec (1900), le Traité de droit usuel (1902), La communauté légale (1927) et La femme et le Code civil (1929). Elle a aussi écrit plusieurs textes dans La Bonne Parole, journal de la FNSJB.

Elle est décédée à Montréal le 1er novembre 1945.

Elle avait épousé à Montréal, en 1887, Henri Gérin-Lajoie, fils d'Antoine Gérin-Lajoie, avocat et poète, et de Joséphine-Henriette Parent, fille d'Étienne Parent, journaliste, avocat et député.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

Marie Lacoste-Gérin-Lajoie est une pionnière de l'avancement des droits des femmes au Québec. Juriste autodidacte, elle a publié plusieurs ouvrages sur les droits des femmes, dont le Traité de droit usuel (1902). Elle joint les rangs de la section montréalaise du National Council of Women of Canada en 1893 et intègre son comité de direction en 1900. En 1907, elle fonde avec Caroline Béïque la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, qui milite pour le suffrage féminin, l'égalité des droits entre les femmes et les hommes, ainsi que la protection des mères et des familles. Elle occupe le poste de secrétaire de cet organisme jusqu'en 1913 et celui de présidente, de 1913 à 1933. En 1922, elle fonde avec Anna Marks Lyman le Comité provincial pour le suffrage féminin et prend une part active dans la lutte pour l'obtention du droit de vote des femmes québécoises. Sous sa présidence, le Comité parvient en 1922 à faire présenter un premier projet de loi à l'Assemblée législative pour accorder le droit de vote aux femmes québécoises. À la suite de la Commission Dorion sur les droits civils des femmes (1929), c'est en grande partie grâce à Marie Lacoste-Gérin-Lajoie que l'Assemblée législative modifie en 1931 le Code civil du Québec pour permettre aux femmes mariées de disposer du fruit de leur travail.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Collectif Clio. L'histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles. Montréal, Le Jour, 1992. 646 p.
  • Conseil du statut de la femme et Réseau québécois en études féministes. Ligne du temps de l'histoire des femmes au Québec [En Ligne]. http://www.histoiredesfemmes.quebec/
  • DARSIGNY, Maryse, dir. Ces femmes qui ont bâti Montréal. Montréal, Éditions Remue-ménage, 1992. 627 p.
  • SICOTTE, Anne-Marie. « Lacoste, Marie ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/bio/lacoste_marie_17E.html

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