Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Marchand, Joséphine

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2020-03-05
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Joséphine Marchand naît le 5 décembre 1861 à Saint-Jean-sur-Richelieu. Elle est la fille d'Hersélie Turgeon et de Félix-Gabriel Marchand, premier ministre du Québec de 1897 à 1900.

Joséphine fait ses études dans sa ville natale chez les Dames de la Congrégation de Notre-Dame. Issue d'un milieu privilégié, cette élève talentueuse affectionne particulièrement la littérature. À la fin des années 1870, elle publie ses premiers textes dans le journal Le Franco-Canadien, dirigé par son père. Elle écrit ensuite pour divers journaux, dont L'Opinion publique et Le Canadien. Rares sont alors les femmes littéraires au Canada français. Sous le pseudonyme de Josette, elle publie Contes de Noël en 1889, des saynètes pour enfants en 1890 et en 1896, une comédie intitulée Rancune, présentée initialement à l'Académie de musique de Québec.

En janvier 1893, Joséphine Marchand devient la première rédactrice en chef canadienne-française en lançant à Montréal le magazine mensuel Le coin du feu, la première revue de langue française visant un public féminin au Québec et au Canada. L'objectif de cette publication est d'œuvrer à l'éducation et à l'émancipation intellectuelle des femmes, préoccupations au cœur du féminisme de Joséphine Marchand. Elle y signe une grande partie des textes, dont une chronique régulière et des articles où elle aborde ses sujets de prédilection comme la littérature, les rapports familiaux et la politique. La revue compte également plusieurs collaboratrices, dont Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et Robertine Barry. Invoquant le manque de temps pour se consacrer pleinement au journalisme, Joséphine Marchand met fin à la publication du magazine en décembre 1896, ce qui ne l'empêche pas d'écrire dans plusieurs journaux par la suite, dont le Monde illustré et la Revue moderne. En 1898, elle fonde l'Œuvre des livres gratuits, une organisation philanthropique favorisant l'accès à la lecture dans les milieux défavorisés et les régions éloignées.

Après l'aventure d'Au coin du feu, Joséphine Marchand-Dandurand s'engage plus activement pour la cause des femmes aux côtés des réformistes qui militent notamment pour le droit de vote, l'accès à l'éducation supérieure et aux professions libérales et l'amélioration des droits des femmes mariées. Elle contribue à la fondation d'institutions et d'associations, dont le premier collège classique pour filles en 1908 et la section féminine de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1902. Sa position sociale et sa notoriété l'amènent à s'impliquer sur la scène canadienne et internationale. Désignée par Wilfrid Laurier commissaire du gouvernement canadien pour le Congrès international des femmes lors de l'Exposition universelle de Paris en 1900, elle y représente aussi le National Council of Women of Canada, fédération d'associations féminines dont elle est la vice-présidente de la branche montréalaise. Elle sera également vice-présidente provinciale du National Council of Women en 1912 et en 1913 et de 1917 à 1919.

Habituée de côtoyer des acteurs en vue des milieux politiques et culturels de son époque, Joséphine Marchand joue un rôle clé dans l'avancement de la carrière de son mari Raoul Dandurand en usant de son influence auprès de personnages comme Wilfrid Laurier, avec qui elle a tissé des liens d'amitié. Nommé sénateur en 1898 à l'âge de 36 ans seulement, Raoul Dandurand devient président du Sénat en 1905. Le soutien de son épouse est également déterminant pour sa nomination comme président de l'Assemblée générale de la Société des Nations en 1925.

En 1898, la France reconnait l'engagement de Joséphine Marchand pour la défense de la culture française en lui décernant le titre d' « officier d'académie », un honneur dévolu pour la première fois à une Canadienne.

Joséphine Marchand-Dandurand décède le 2 mars 1925 à Montréal. Elle est inhumée au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Elle avait épousé l'avocat et politicien Raoul Dandurand, le 12 janvier 1886.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique a été désigné pour les motifs suivants:

"Joséphine Marchand est la fondatrice de la première revue féminine de langue française au Canada et la première éditrice d'une revue féminine au Québec. Engagée par ses écrits dans la défense de la langue française et l'émancipation intellectuelle des femmes, elle s'implique également pour la cause des femmes au sein d'associations, tant sur la scène québécoise que canadienne. Elle est aussi la fondatrice de l'Oeuvre des livres gratuits, une organisation philanthropique qui a contribué à l'émergence de la lecture publique au Québec. À une époque où rares sont les femmes qui prennent la plume, ses publications nombreuses et variées et sa carrière de journaliste et de chroniqueuse en font une pionnière de l'édition et de la vie littéraire féminine au Québec."

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Références

Notices bibliographiques :

  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La ligne du temps du Québec [En Ligne]. https://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps
  • DARSIGNY, Maryse, dir. Ces femmes qui ont bâti Montréal. Montréal, Éditions Remue-ménage, 1992. 627 p.
  • GOSSELIN, Line. « Marchand, Joséphine (Dandurand) ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/bio/marchand_josephine_15F.html
  • HAMEL, Réginald, John HARE et Paul WYCZYNSKI. Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord. Montréal, Fides, 1989. 1364 p.
  • MONTREUIL, Sophie. « L’Oeuvre des livres gratuits dans l’histoire de la lecture publique au Québec (1898-1908) ». Documentation et bibliothèques. Vol. 49, no 3 (2003), p. 129-135.

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