Manoir Panet

Le manoir Panet est une ancienne résidence seigneuriale érigée en trois phases distinctes entre 1812 et 1870. Un premier corps de logis est érigé en 1812. Vers 1834, le bâtiment est agrandi latéralement une première fois, vers l'est. Par la suite, le bâtiment est agrandi une seconde fois, vers l'ouest, entre 1834 et 1870. La résidence à structure en bois, de plan rectangulaire et à un étage, est coiffée d'un toit à croupes légèrement retroussé, flanqué de souches de cheminée disposées en chicane. La toiture est couverte de tôle pincée et comprend deux lucarnes à pignon sur le versant arrière. La façade et l'élévation arrière sont rythmées par la présence de fenêtres rectangulaires. Deux saillies, soit une galerie en façade et un perron couvert d'un toit en appentis sur l'élévation latérale gauche, complètent le bâtiment.

Le manoir Panet s'élève sur un terrain végétalisé de dimension moyenne, dans un secteur agricole de la municipalité de Sainte-Mélanie. Des bâtiments secondaires, dont l'un ancien, sont implantés sur le terrain du manoir.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Proposition de statut national non retenue	Immeuble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2023-10-31
Statuts antérieurs Proposition de statut national, 2020-06-29

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Le bâtiment a été construit au tournant des années 1810 afin de servir de manoir pour l'administration des seigneuries d'Ailleboust et de Ramezay. Il a été érigé à la demande des seigneurs Pierre-Louis Panet (1761-1812) et Marie-Anne Cerré (1765-1828). Résidence seigneuriale de 1812 à 1873, maison d'été de 1879 à 1907, puis maison de ferme à partir de 1907, le manoir conserve sa fonction résidentielle jusqu'en 2020.

En 1800, Pierre-Louis Panet, juge de la Cour du banc du Roi et député de Montréal-Est, acquiert les seigneuries d'Ailleboust et de Ramezay situées de part et d'autre de la rivière L'Assomption, au pied des Laurentides. Avant 1812, il fait construire un manoir doté d'un toit à deux versants, en bordure du chemin de la troisième concession de la seigneurie d'Ailleboust. Panet ne profite pas de cette nouvelle résidence puisqu'il meurt en 1812. Marie-Anne Cerré poursuit donc le développement de la seigneurie par la concession de terres et la construction de moulins à scie et à farine. À son décès, la seigneurie est divisée en parts égales entre ses enfants. Louise-Amélie (1789-1862) hérite de la portion de la seigneurie d'Ailleboust où se trouve le manoir. La succession cède ensuite un terrain à la Fabrique pour la construction d'une église et d'un presbytère ainsi que l'aménagement d'un cimetière. La paroisse est érigée sous le patronage de Sainte-Mélanie, en l'honneur de Charlotte-Mélanie (1794-1872), une des filles du couple Panet-Cerré.

Louise-Amélie Panet occupe le manoir de 1832 jusqu'à son décès. Elle s'installe au manoir à son retour du Haut-Canada. Elle y peint, écrit, joue de la musique et tient des soirées littéraires où se retrouvent des intellectuels bien en vue de l'époque. William Bent Berczy (1791-1873), le mari de Louise-Amélie, un Britannique d'origine allemande, poursuit différentes carrières : militaire, planteur de tabac, peintre et député. Il rejoint Louise-Amélie à Sainte-Mélanie vers 1834. Le couple procède alors à l'agrandissement du manoir vers l'est. Plus tard, avant 1870, le bâtiment est de nouveau agrandi vers l'ouest. Ces agrandissements donnent au manoir une apparence de cottage Regency avec son toit à quatre versants.

Les époux Panet-Berczy se révèlent très actifs dans la croissance des seigneuries et dans la vie du village de Sainte-Mélanie. À la veille du décès de Louise-Amélie en 1862, sa portion des seigneuries d'Ailleboust et de Ramezay est la plus développée. À l'exception du domaine seigneurial, les terres sont concédées jusqu'au nord de la municipalité actuelle de Sainte-Béatrix. William conserve l'usufruit du manoir et des terres jusqu'à sa mort en 1873. Par la suite, Louis Lévesque (1822-1878), le fils aîné de Charlotte-Mélanie, occupe le manoir jusqu'à son décès. Son dernier frère survivant, Pierre-Thomas (1824 1906), en fait une résidence d'été. À la suite du décès de Pierre-Thomas, ses héritiers vendent à l'encan le manoir et son domaine, et Cuthbert Massicotte (1840-1911), agriculteur, en devient propriétaire.

Le manoir devient la résidence de la famille Massicotte, laquelle opère une ferme laitière. En 1911, Cuthbert lègue le manoir et la ferme à ses quatre fils. En 1922, Delphis Massicotte est l'unique propriétaire du manoir, qui demeure dans la famille jusqu'en 2020.

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Date	Type d'aliénation	De	À
1922-04-29	Vente	Atchez Massicotte	Delphis Massicotte
1912-01-27	Partage	Joseph Massicotte Hervé Massicotte	Delphis Massicotte Atchez Massicotte
1912-01-24	Succession	Cuthbert Massicotte	Delphis Massicotte Atchez Massicotte Joseph Massicotte Hervé Massicotte
1907-04-17	Vente	Pierre-Thomas Lévesque (succession de)	Cuthbert Massicotte
1907-02-04	Succession	Pierre-Thomas Lévesque	Pierre-Thomas Lévesque (succession de)
1878-06-03	Succession	Louis Lévesque	Pierre-Thomas Lévesque
1862-07-02	Succession	Louise-Amélie Panet	Louise-Amélie Panet (succession)
1828-04-05	Succession	Marie-Anne Cerré	Louise-Amélie Panet
1812-12-02	Succession	Pierre-Louis Panet	Marie-Anne Cerré

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