Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Mosaïque (Tu seras pêcheur d'hommes)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Variante(s) du titre :

  • La pêche miraculeuse

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • 1959 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Arts décoratifs > Mosaïque

Éléments associés

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Images

Description

La mosaïque « Tu seras pêcheur d'hommes » occupe une grande partie du mur ouest du parloir, au rez-de-chaussée du Grand Séminaire de Montréal. Composée de tesselles de verre coloré de petit format (entre 1 et 3 centimètres en moyenne), elle forme une scène unique de plus de 8 mètres carrés.

Dans une barque sur le lac, saint Pierre et son frère saint André, les deux premiers apôtres, tiennent dans leurs mains des filets qui regorgent de poissons. À l'avant de la barque, le Christ participe à la pêche, regard tendu vers l'horizon, où volent des oiseaux.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2016.0079

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 335,2 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 245,5 centimètre(s)

Matériaux :

  • Verre
  • Pierre

Type de fabrication :

Artisanal

Représentation iconographique :

  • Paysage
  • religion

Inscription :

en bas : TU SERAS PÊCHEUR D'HOMMES

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

La mosaïque « Tu seras pêcheur d'hommes » illustre le récit de la pêche miraculeuse narré dans les Évangiles synoptiques (Matthieu, 4, 18-20; Marc, 1, 16-20; Luc, 5, 1-11). Elle raconte le recrutement des premiers apôtres aux premiers temps de la vie publique de Jésus : montant dans la barque des pêcheurs, le Christ convainc Simon (qu'il renommera plus tard Pierre) et son frère André de ramer au centre du lac de Génésareth et de reprendre la pêche. Contrairement aux prévisions de Pierre et André, les filets se remplissent de poissons nombreux. Devant ce miracle, les deux pêcheurs se convertissent, abandonnent tout et décident de suivre Jésus. Le récit le plus complet de cet épisode se retrouve dans l'Évangile de Luc (5, 1-11).

C'est cette scène qui est ici représentée, avec le Christ, rayonnant de ses couleurs jaunes et dorées, menant la barque et participant à cette pêche fructueuse. Le docteur de l'Église Grégoire le Grand (vers 540-604) a élaboré autour de cet épisode une comparaison qui met en regard le récit de cette pêche miraculeuse au sacerdoce : le lac est le monde terrestre, le temps humain, et il revient aux apôtres d'aller y chercher les poissons pour les ramener à terre. En plus du symbole de l'eau qui fait référence au baptême par lequel tout chrétien doit passer, les poissons incarnent en effet les fidèles qui se vouent au Christ.
Cette mosaïque est une réalisation de Jeanne Courtemanche, née à Montréal en 1924, et de son époux Louis Auclair, né à Lyon en 1929, d'après une gouache originale de Magdeleine Morin de Pocas, née en 1938. Formée à l'École des beaux-arts de Montréal de 1942 à 1947, notamment sous la direction d'Alfred Pellan, Jeanne Courtemanche s'associe artistiquement à son conjoint de l'époque, Louis Auclair. Ensemble, ils réalisent d'importantes décorations murales dans les édifices québécois, entre 1956 et 1965. « Tu seras pêcheur d'hommes » s'inscrit ainsi dans le contexte du renouveau de l'art sacré au Québec, des années 1930 aux années 1960. Les artistes y mobilisent la mosaïque, une technique ancienne, liée historiquement à l'expression du sentiment religieux. Par exemple, dans l'église byzantine de Saint-Apollinaire-le-Neuf, à Ravenne (Italie), datant du VIe siècle, une mosaïque adopte la même iconographie. Ici, Courtemanche et Auclair adoptent des volumes simplifiés, une monumentalité des figures et un jeu savant des reflets colorés et dorés qui relie cette production aux premiers temps de la foi et de la symbolique chrétienne.

Cette oeuvre appartient à un cycle de mosaïques figuratives et géométriques commandées au couple d'artistes en 1959, lors des grands travaux de réfection de l'entrée et du parloir par les architectes Jean Charbonneau et Gilles Brosseau, sous le supériorat du sulpicien Fernand Paradis. Le choix d'un tel sujet en un tel lieu n'est pas anodin : la mosaïque prend place dans le parloir du Grand Séminaire. Auparavant, le parloir se trouvait dans l'aile Saint-Marc du Grand Séminaire, un des nombreux agrandissements du corps central de 1857 réalisés à la faveur de l'accroissement du nombre d'élèves destinés à la prêtrise. Cette aile s'ouvrait sur la rue Sherbrooke, avec un accès pour les visiteurs : c'est dans cet espace que les familles pouvaient venir visiter leurs enfants.

Le parloir était souvent le seul cadre pour les séminaristes de retrouver leur famille, dans les contraintes d'un horaire quasi monacal. C'est notamment le seul endroit accessible aux femmes dans tout le domaine jusqu'au début du XXe siècle. Le règlement du Grand Séminaire (année scolaire 1940-1941) indique : « Durant l'année, les séminaristes ne sortent en ville que pour des raisons sérieuses et ne vont dans leur famille que pour des raisons très graves. » Ces sorties ne se font qu'avec la permission du supérieur. . Ainsi, la mosaïque est destinée à rappeler aux jeunes hommes comme à leur famille la vocation de prêtre à laquelle les séminaristes se destinent.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

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Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • FAYET, Camille et Céline LE MERLUS. Jeanne Auclair, artiste et artisane. Cahiers métiers d'arts. Montréal, Musée des maîtres et artisans du Québec, 2008. s.p.
  • LITALIEN, Rolland, dir. Le Grand Séminaire de Montréal de 1840 à 1990 : 150 années au service de la formation des prêtres. Montréal, Éditions du Grand Séminaire de Montréal, 1990. 462 p.

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