Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Tabernacle du maître-autel de l'église Saint-Gérard-Majella

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1740 (Production)
  • après 1740 – avant 1800 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1866 – avant 1899 (Déménagement)
  • vers 1906 (Déménagement)
  • après 1946 – avant 1950 (Dorure)
  • 1950 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1950 – avant 1989 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1989 (Dorure)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

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Patrimoine immobilier associé (2)

Fait partie de :

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Images

Description

Le tabernacle du maître-autel de l'église Saint-Gérard-Majella est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois doré est sculpté vers 1740 et présente une largeur de 306 cm, une hauteur de 268,1 cm et une profondeur de 62,7 cm. Il est doté de deux gradins, ainsi que d'un stylobate à ressauts, tous décorés de rinceaux et d'autres motifs végétaux. La réserve eucharistique, logée au centre des gradins, s'élève jusqu'à la base du stylobate et sert de thabor pour la niche de l'ostensoir. Sa porte est ornée d'un relief représentant un ciboire sous un pavillon. L'étage de l'ordre est rythmé par huit paires de colonnettes cannelées d'ordre corinthien. Deux panneaux décorés d'arabesques végétales ornent les ailes du meuble. Deux niches d'angle sont aménagées sur les flancs de l'armoire de l'ostensoir : elles ont un fond incurvé, une voûte en coquille et sont soutenues par un cul-de-lampe. L'armoire de la monstrance, au centre de l'étage, comporte une porte cintrée ornée d'un ostensoir, deux chutes de feuillage et un cul-de-lampe. L'entablement suit les ressauts de l'étage de la colonnade et est ponctué de dix pots à feu. À l'étage du couronnement, partant des extrémités vers le centre, deux grands reliquaires ovales surmontés de têtes d'angelots occupent les ailes. Des médaillons entourés de rinceaux ornent l'espace entre les ailes et le corps central. Au centre de l'étage du couronnement, la niche est surmontée d'une coupole et est percée de trois baies cintrées. Des motifs de cercle et d'ovale ajourent les montants de la baie centrale. Trois panneaux, dont deux ornés de motifs végétaux et un orné d'un coeur enflammé, ornent le fond de la niche d'exposition. L'étage est surmonté de trois dômes surbaissés à pans coupés : ceux couronnant les ailes sont ornés de rinceaux et d'une palmette, celui couronnant la niche d'exposition est surmonté d'une croix faîtière. La dorure du tabernacle est ponctuée de reparures de treillis, de fleurs, d'étoiles et d'écailles.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 268,1 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 306 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 62,7 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)
  • Bois (Tilleul)
  • Bois (Noyer)
  • Verre
  • Métal (Or)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Chevillé
  • Doré
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Ciboire
  • Coeur enflammé
  • Croix
  • Étoiles
  • Fleurs
  • Ostensoir
  • Têtes d'angelots

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le tabernacle du maître-autel de l'église Saint-Gérard-Majella serait conçu vers 1740 par un membre de l'entourage de Pierre-Noël Levasseur (1690 - 1770). Sa parenté stylistique avec le tabernacle du maître-autel de la chapelle extérieure des Ursulines, conçu par Pierre-Noël Levasseur entre 1732 et 1736, laisse peu de doutes sur l'auteur du meuble liturgique : reprenant les mêmes éléments, les mêmes ornements et la même ordonnance que celui des Ursulines, le tabernacle est sculpté soit par le même artisan soit par un proche collaborateur.

Son origine fait l'objet de quelques hypothèses : il s'agit peut-être de la commande perdue réalisée par Pierre-Noël Levasseur en 1750 pour la chapelle de la congrégation des Jésuites de Québec; il pourrait aussi avoir une origine dans les environs de l'église de Saint-Lambert-de-Lauzon. Les seuls indices disponibles afin de déterminer sa provenance, outre le style et la réalisation du tabernacle, sont l'authentique des reliques, qui remonte à 1769, ainsi qu'une photographie du tabernacle prise dans le dernier tiers du XIXe siècle et sur laquelle est écrit « maître-autel de Saint-Lambert ». Les reliques proviennent du Séminaire de Québec, mais il était courant que les prêtres de l'établissement distribuent des reliques dans les autres paroisses.

Certains indices, tels que des joints inexplicables entre les ailes et le corps principal, permettent d'avancer que le meuble liturgique est modifié peu de temps après sa conception, à l'instar du maître-autel de la chapelle des Ursulines.

Le tabernacle se trouverait dans l'église de Saint-Lambert-de-Lauzon dans le dernier tiers du XIXe siècle. La paroisse de Saint-Lambert, érigée canoniquement en 1851, est composée de territoires provenant des paroisses de Saint-Jean-Chrysostome, de Saint-Nicolas, de Saint-Isidore et de Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy. Une église de bois, construite par Jean Brochu, est érigée en 1853. L'église actuelle est construite de 1904 à 1906 : si le tabernacle s'est bien trouvé dans ce lieu de culte, il est plausible qu'il ait été offert à une jeune paroisse, telle que celle de Saint-Gérard-Majella, à l'occasion des travaux.

La paroisse de Saint-Gérard-Majella, dont les registres débutent en 1906, est érigée canoniquement en 1909. Le territoire de sa paroisse est détaché de celles de L'Ancienne-Lorette et de Saint-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette. La paroisse reçoit le tabernacle vers 1906, puis le place dans la nouvelle église en 1908.

Vraisemblablement entre 1946 et 1950, la serrure et les gonds de la porte de l'armoire de l'ostensoir sont retirés et la porte est vissée en place.

Un nouveau tombeau est fabriqué pour le maître-autel entre 1946 et 1950 et le tabernacle est vraisemblablement redoré sur mixtion au même moment. En mars 1950, la croix faîtière est réparée par Gérard Morisset (1898 - 1970), puisqu'un morceau est manquant, visible sur une photographie de Ramsay Traquair (1874 - 1952) datant de 1947. La porte de la réserve eucharistique est agrandie entre 1950 et 1989.

Le tabernacle est recouvert de plusieurs dorures au cours de son histoire. Celle d'origine est faite à la feuille d'or sur bolus ocre-rouge, puis une dorure sur mixtion est appliquée. Finalement, une couche de bronzine recouvre la surface du tabernacle après 1989.

Le tabernacle se trouve toujours dans l'église Saint-Gérard-Majella, où il sert encore au culte.

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Références

Notices bibliographiques :

  • GAUTHIER, Raymonde. Les tabernacles anciens du Québec des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1974. 112 p.
  • LABIAU, Jean-Pierre. Analyse stylistique des tabernacles de la Nouvelle-France: recherche des traits de dépendance et d'originalité par rapport aux tabernacles métropolitains. Université Laval, 1989. 141 p.
  • MAGNAN, Hormisdas. Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la province de Québec. Arthabaska, Imprimerie d'Arthabaska, 1925. 738 p.
  • MORISSET, Gérard. Saint-Gérard, Québec - Église. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1950. 31 p.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • s.a. L'église Saint-Gérard-Majella: 1909-2009 [En Ligne]. https://saintgerard.wordpress.com/a-propos-de/
  • TRAQUAIR, Ramsay. Old Architecture of Québec : A study of the buildings erected in New France from the earliest explorers to the middle of the nineteenth century. Toronto, Macmillan Company of Canada, 1947. 353 p.

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