Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Ancien tabernacle de l'église Saint-Étienne de Beaumont
  • Ancien tabernacle de l'église Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy
  • Ancien tabernacle de l'église Saint-Louis de Kamouraska
  • Ancien tabernacle des Récollets de Québec
  • Tabernacle du maître-autel de Sainte-Hélène de Kamouraska

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Date :

  • vers 1670 (Déménagement)
  • avant 1670 (Production)
  • vers 1693 (Donation)
  • vers 1697 (Vente)
  • 1719 (Vente)
  • 1737 (Modification ou transformation de l'objet)
  • vers 1779 (Déménagement)
  • vers 1847 (Déménagement)
  • 1886 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1984 (Exposition)
  • 1985 – 1987 (Restauration)
  • 1987 (Déménagement)
  • après 1987 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1997 – 1998 (Exposition)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Fait partie de :

Autres biens associés :

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Patrimoine mobilier associé (4)

Groupes associés (2)

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Images

Description

Le tabernacle du maître-autel de l'église de Sainte-Hélène de Kamouraska est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois doré à la feuille est réalisé durant la deuxième moitié du XVIIe siècle. Il présente une largeur de 216 cm, une hauteur de 171 cm et une profondeur de 43 cm en excluant ses gradins réalisés durant les années 1980. Son étage de l'ordre est doté de deux tableaux en bas-relief cintrés à oreilles, représentant l'Annonciation (l'ange Gabriel à gauche et Marie à droite), et chacun d'eux est flanqué de deux colonnettes argentées torsadées d'ordre corinthien. Les extrémités de cet étage sont bordées de deux branches de laurier ou d'olivier. La niche centrale, ou armoire de la monstrance, supportée par une tête d'angelot et entourée d'une couronne végétale, est flanquée de deux anges cariatides en haut-relief et de deux colonnettes. Deux petites niches ornent les flancs du corps central, qui est en avancée. Le niveau du couronnement comprend deux reliquaires rappelant une fleur de lys stylisée où la cavité, oviforme et tapissée de velours rouge, constitue le coeur de la fleur. Les reliquaires sont surmontés d'une croix et encadrés de deux branches de laurier. Surmontant le corps central, deux ailerons encadrent la niche de la monstrance, composée d'un panneau orné d'un relief représentant le triangle de la Sainte Trinité avec le tétragramme en gloire, de deux pots à feux posés sur des ressauts et d'une croix faîtière.

Lieu de production :

  • Europe > France

Dimensions :

  • Hauteur : 171 centimètre(s)
  • Largeur : 216 centimètre(s)
  • Profondeur : 43 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Chêne)
  • Bois (Pin)
  • Métal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Chevillé
  • Doré, à la feuille
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Annonciation
  • Archange Gabriel
  • Laurier
  • Tête d'angelot
  • Tétragramme
  • Trinité
  • Vierge Marie

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Ce tabernacle est conçu au XVIIe siècle en France, vraisemblablement avant 1670, par un artiste encore non identifié. Il serait transporté au Québec par les Récollets en 1670 lors de leur retour en Nouvelle-France. En 1692, le couvent des Récollets est racheté par Mgr de Saint-Vallier pour y établir l'Hôpital général. Les Récollets font donc construire un nouveau couvent à la Haute-Ville de Québec. Dès l'année suivante, un nouveau tabernacle est commandé à Denis Mallet (mort en 1704), menuisier et maître sculpteur d'origine française. L'ancien tabernacle est donné en 1693 à une paroisse dans le besoin, soit la paroisse de Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy.

Comme un nouvel autel, commandé en France, est reçu en 1696 par cette paroisse, le tabernacle est ensuite vendu en 1697 par le curé Philippe Boucher (1665 – 1721) à la mission de Saint-Étienne de Beaumont. En 1719, le tabernacle est à nouveau vendu, cette fois à la paroisse de Saint-Louis-de-Kamouraska. En 1737, le prêtre de l'église de Saint-Louis, Étienne Auclair-Desnoyers (1682 – 1748), le fait redorer chez les Ursulines de Québec. Un nouvel autel remplace le tabernacle en 1779.

Vers 1847, le tabernacle se retrouve à Sainte-Hélène-de-Kamouraska. Cette paroisse est détachée des paroisses de Saint-André, de Saint-Pascal et de Saint-Louis-de-Kamouraska. Ces dernières font des dons pour meubler l'église de Sainte-Hélène, construite de 1847 à 1849 par Joseph Morin. La sculpture du « Christ bénissant » qui occupait la niche centrale de l'étage de l'ordre reste à Saint-Pascal et est vendue au Musée des beaux-arts du Canada en 1966.

En 1870, l'église est agrandie. La paroisse de Sainte-Hélène demande en 1886 à l'architecte David Ouellet (1844 – 1915) de modifier le tabernacle du maître-autel afin de lui donner plus d'ampleur. C'est ainsi que l'étage des gradins est remplacé par un ensemble plus imposant et que ses ailes sont déplacées vers l'extérieur et coiffées de deux reliquaires. Il remplace la réserve eucharistique, qui devait se trouver dans les anciens gradins, par une armoire de plus grandes dimensions, en prenant soin de récupérer l'ancienne serrure française de l'armoire de la monstrance pour la poser sur la porte de la nouvelle réserve. Il refait aussi la dorure. Sur l'étage du couronnement, Ouellet ajoute une croix faîtière ainsi que deux pots à feu. Ces derniers ornements proviendraient d'un autre tabernacle sur lequel Ouellet travaillait sensiblement au même moment, celui de Notre-Dame-de-Liesse à Rivière-Ouelle.

Le tabernacle est remisé au cours des années 1970, alors que l'église de Sainte-Hélène de Kamouraska subit de nouvelles rénovations. Il est alors séparé de deux de ses statuettes, les « anges adorant », qui sont vendus à Rosaire Saint-Pierre, antiquaire, qui les revend au Musée du Québec en 1976. Les gradins de David Ouellet sont perdus à cette époque.

Du 24 mai au 5 août 1984, le tabernacle fait partie de l'exposition « Le trésor du grand siècle » au Musée du Québec (devenu aujourd'hui le Musée national des beaux-arts du Québec).

De 1985 à 1987, le tabernacle est restauré par Claude Payer. Il est alors noté que la dorure à l'argent sur les colonnes torses, sur bolus gris, est postérieure à la dorure originale, qui est sur bolus rouge. Après sa restauration, le meuble liturgique est réinstallé à l'église de Sainte-Hélène de Kamouraska. Vers 1987, l'ébéniste d'origine française Jean-Pierre Thibaut sculpte de nouveaux gradins et un stylobate, en réintégrant la réserve eucharistique de Ouellet.

Du 6 février 1997 au 4 janvier 1998, le meuble liturgique fait partie d'une exposition itinérante « Du baroque au néoclassicisme : la sculpture ancienne au Québec », qui s'arrête au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa, puis à Vancouver et à Saskatoon. Pour l'occasion, les statuettes manquantes lui sont temporairement restituées.

Le meuble est après cela retourné à l'église de Sainte-Hélène de Kamouraska, où il sert encore au culte.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean. « L’église des Récollets de Québec ». DEROME, Robert, dir. L’art ancien du Québec et Gérard Lavallée. Actes du colloque hommage tenu le 25 mars 2002. Montréal, Université du Québec à Montréal, 2005, p. 42-50.
  • CASTONGUAY, Denis, Luc NOPPEN et René VILLENEUVE. Le trésor du grand siècle: l'art et l'architecture du XVIIe siècle à Québec. Québec, Musée du Québec, 1984. 182 p.
  • MAGNAN, Hormisdas. Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la province de Québec. Arthabaska, Imprimerie d'Arthabaska, 1925. 738 p.
  • MORISSET, Lucie K. « Ouellet, David ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • PARADIS, Alexandre. Kamouraska (1674-1948). Kamouraska, Conseil de fabrique de paroisse, 1948. 337 p.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • PAYER, Claude. Sainte-Hélène-de-Kamouraska, maître-autel. Documents d’examen, de recherche et d’analyse.. s.l. Centre de conservation du Québec, s.d. s.p.
  • s.a. Livre de Compte de la fabrique de Saint-Étienne de Beaumont depuis L'année 1719 Jusqu'à L'année 1734. s.l. 1719. s.p.
  • s.a. Livre de comptes de la fabrique de l’église de Saint-Joseph, folio 6, 1697. s.l. s.d. s.p.
  • s.a. Notre église, notre patrimoine [En Ligne]. http://www.sainte-helene.net/municipalite/notre-histoire/notre-eglise-notre-patrimoine
  • VILLENEUVE, René. Du baroque au néo-classicisme. La sculpture au Québec. Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada, 1997. 220 p.

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