Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Couvercle des fonts baptismaux

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1950 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié aux autres sacrements

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le couvercle des fonts baptismaux est une pièce de mobilier liturgique en chêne probablement réalisée au début des années 1950, pour l'église Saint-Dominique. D'une hauteur d'un peu plus de 1,5 mètre, ce couvercle prend la forme d'une flèche conique surmontée d'une croix. Des bandes verticales et horizontales pleines et moulurées délimitent des sections trapézoïdales sculptées et ajourées. Ces sections présentent divers motifs végétaux, notamment des feuilles de vigne. L'écusson des Dominicains orne chacune des quatre sections inférieures. L'ornementation du couvercle des fonts baptismaux est complétée par quatre anges en méditation se tenant sur de petites consoles. La hampe et la traverse de la croix du sommet sont terminées par des fleurons. Le couvercle est lié à la cuve baptismale en pierre par un dispositif lui permettant de pivoter pour dégager celle-ci.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est conservé dans l'église Saint-Dominique, classée immeuble patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Matériaux :

  • Pierre
  • Bois (Chêne)

Technique de fabrication :

  • Verni
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Motifs végétaux

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2014-11-13
Prise d'effet : 2013-11-21

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2013-11-14
  • Proposition de statut national
 

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Valeur patrimoniale

Le couvercle des fonts baptismaux présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Lauréat Vallière (1888-1974), l'artiste qui l'a réalisé. Vallière compte parmi les nombreux sculpteurs sur bois oeuvrant à Saint-Romuald et dans les environs. Ce groupe d'artistes et d'artisans est parfois désigné sous le nom d'école de sculpture de Saint-Romuald. Ferdinand Villeneuve (1831-1909), auprès de qui Vallière fait son apprentissage, en est à l'origine. Vallière, après avoir travaillé dans différents ateliers liés à ce groupe, ouvre sa propre boutique en 1946. La production de Vallière est surtout composée de statues religieuses, de pièces de mobilier liturgique et de travaux de décoration d'églises. Le bois est son matériau privilégié, même s'il sculpte la pierre à l'occasion. Les travaux de construction de l'église Saint-Dominique, intégrée au couvent des Dominicains sur la Grande Allée, sont amorcés en 1929. Le programme iconographique complexe du décor intérieur est élaboré par les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin ainsi que par l'architecte du lieu de culte, Joseph-Albert LaRue (né en 1891). Les travaux de réalisation de ce décor commencent en 1935 et sont partagés entre plusieurs ateliers. En 1939, LaRue demande que la totalité de la sculpture et de l'ornementation soit confiée à un seul artiste, afin d'assurer l'unité du décor. C'est Lauréat Vallière, aidé par son fils Robert pour certains détails d'ornementation répétitifs, qui y travaillera durant 14 ans. Le couvercle des fonts baptismaux, probablement exécuté vers 1953, fait partie intégrante de ce décor, l'un des ensembles religieux sculptés les plus riches du Québec, qui constitue également l'une des oeuvres maîtresses de Vallière.

Le couvercle des fonts baptismaux présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Il témoigne du soin accordé à l'ornementation du mobilier liturgique. Les fonts baptismaux constituent une pièce de mobilier essentielle dans les églises chrétiennes puisqu'ils servent au baptême, sacrement marquant l'entrée dans la communauté et le début de la vie de croyant. Le baptême par effusion ou par aspersion, où seulement une petite quantité d'eau est utilisée, est pratiqué plus couramment par l'Église catholique que le baptême par immersion. Les fonts baptismaux sont donc le plus souvent constitués d'un balustre ou d'un pilier soutenant une cuve ou un petit bassin d'eau. Autrefois, ils étaient généralement dotés d'un couvercle afin que l'eau de la cuve demeure pure. Le couvercle des fonts baptismaux de l'église Saint-Dominique reprend une forme conique répandue, bien que sa hauteur soit atypique. La pièce sculptée a reçu un riche décor constitué principalement de motifs végétaux, notamment des feuilles de vigne, qui se trouvent également en plusieurs endroits du décor du lieu de culte. Les écussons des Dominicains se trouvant dans la partie inférieure du couvercle associent directement le meuble à la communauté pour laquelle il a été réalisé. Quatre anges en méditation et une croix à fleurons complètent l'ornementation du couvercle. Le couvercle des fonts baptismaux rappelle non seulement l'importance accordée à la décoration des objets liturgiques, mais aussi l'attention portée à leur intégration au lieu de culte auquel ils sont destinés.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2014.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du couvercle des fonts baptismaux liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- son volume, dont la hauteur totale d'un peu plus de 1,5 m et la forme conique élancée;
- les matériaux, dont le chêne verni;
- les éléments ornementaux, dont les bandes verticales pleines et moulurées, les sections trapézoïdales ajourées et ornées de motifs végétaux (notamment des feuilles de vigne et des branches d'olivier), les anges en méditation (tête baissée et bras en croix sur la poitrine) se tenant sur des consoles, les écussons des Dominicains, les crochets et la croix à fleurons;
- le dispositif reliant le couvercle à la cuve baptismale et permettant de le faire pivoter.

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Informations historiques

Le couvercle des fonts baptismaux a été réalisé pour l'église Saint-Dominique. Ce lieu de culte forme à l'origine l'aile est du couvent des Dominicains. Les plans de l'église sont tracés par l'architecte Joseph-Albert LaRue (né en 1891), qui réalise, au cours de sa carrière, quelques projets pour cette communauté religieuse. Pour l'église, l'architecte choisit des formes inspirées par l'architecture gothique. Un programme iconographique complexe est élaboré par LaRue, conjointement avec les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin, pour la réalisation du décor intérieur de l'église.

L'église Saint-Dominique est ouverte au culte pour Noël 1930 et la bénédiction officielle a lieu en janvier 1931. À ce moment, seul l'extérieur du lieu de culte est terminé. Les travaux de réalisation du décor intérieur ne seront amorcés qu'en 1935. Ils sont partagés entre la Maison Villeneuve de Saint-Romuald, l'atelier Ferland et Frères de Saint-Jean-Chrysostome et Deslauriers et Fils de Québec. En 1939, LaRue demande que la totalité de la sculpture et de l'ornementation soit confiée à un seul artiste, afin d'assurer l'unité du décor. C'est Lauréat Vallière (1888-1973), aidé par son fils Robert pour certains détails d'ornementation répétitifs, qui réalisera l'ensemble.

Vallière compte parmi les nombreux sculpteurs sur bois oeuvrant à Saint-Romuald et dans les environs. Ce groupe est parfois désigné sous le nom d'école de sculpture de Saint-Romuald. La production de Vallière est surtout composée de statues religieuses, de pièces de mobilier liturgique et de travaux de décoration d'églises. Le bois est son matériau privilégié, même s'il sculpte la pierre à l'occasion. Il peint également quelques oeuvres, dont des fonds de scène pour le théâtre.

Le décor sculpté de l'église Saint-Dominique est achevé en 1953. Il s'agit de l'une des oeuvres maîtresses de Vallière. Le couvercle des fonts baptismaux a probablement été réalisé au début des années 1950. Il est placé sur une cuve en pierre de Caen, au centre du baptistère.

Le couvercle des fonts baptismaux est classé en 2014, en même temps que l'église Saint-Dominique et d'autres biens mobiliers - lampe de sanctuaire, chandelier pascal et statues en bois - qui y sont conservés.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • DÉSY, Léopold. Lauréat Vallière et l'école de sculpture de Saint-Romuald. Québec, Édition La Liberté, 1983. s.p.
  • GRENIER, Marlène Lucie. De ciel et de pierre, de bois et de lumière : l'église Saint-Dominique, l'empreinte des Prêcheurs à Québec. Québec, Fondation Domus Domini, 2010. 90 p.

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