Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Ensemble liturgique du centenaire

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • vers 1928 – vers 1929 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission curiale)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (6)

Groupes associés (2)

Personnes associées (3)

Inventaires associés (1)

Description

Le présent ensemble comprend des vêtements sacerdotaux servant à la célébration de l'Eucharistie dans le rite catholique. Il a été conçu et fabriqué par les Ateliers d'Art sacré, à Paris, vers 1928-1929, et se compose de deux chapes, une chasuble, une dalmatique et trois étoles.

Tous ces vêtements sont taillés dans une étoffe de damas rouge ornée de motifs de cerfs et d'aigles. Ils sont brodés de fils d'or et de fils de soie, selon des motifs qui ont été exécutés par Antoinette Devillers d'après les dessins originaux de Manon Thiébaut. Pour la fabrication de ces vêtements, on a également utilisé du velours, de la passementerie et du fil d'argent.

La couleur rouge des vêtements évoque le sang ou le feu. Dans la liturgie catholique, elle peut être utilisée à différentes occasions, notamment lors des célébrations du dimanche des Rameaux et du vendredi saint. Cet ensemble a été inauguré lors de la messe de la Pentecôte de 1929, à l'église Notre-Dame de Montréal dont on célébrait alors le centenaire de la construction.

La chape (ou pluvial) est un grand manteau sans manches, ouvert sur le devant et qui s'attache à la base du cou par une pièce d'étoffe ou un fermoir en métal. En drap de laine ou de soie, la chape est généralement complétée par un chaperon en demi-cercle qui se porte sur le haut du dos, à l'instar du capuchon. Les deux chapes de cet ensemble arborent chacune un décor brodé distinct. À l'origine, l'ensemble comprenait une troisième chape, mais, suite à un long usage, son très mauvais état permit seulement d'en tirer des éléments pour restaurer celle des trois chapes dont le décor était le plus élaboré. Sur cette chape remarquable, la broderie se déploie sur les orfrois (bandes verticales qui bordent l'ouverture du vêtement sur le devant) et sur le chaperon à l'arrière. Sur le devant, le décor prend la forme d'un entrelacement de rameaux d'olivier, de roses et de pommes. Le chaperon est ornée d'une scène figurative qui montre, au centre, la Vierge Marie, vêtue de rose, qui reçoit des mains d'un clerc et d'un laïc, placés de chaque côté, une effigie de l'église Notre-Dame de Montréal.

La chasuble est le vêtement ordinaire du prêtre lors de la célébration de l'Eucharistie. Elle prend la couleur liturgique du jour. La chasuble de cet ensemble s'orne, devant et derrière, d'un décor historié centré autour de l'église Notre-Dame de Montréal. Sur l'orfroi cruciforme du devant figure, en haut, la colombe l'Esprit-Saint surplombant l'église Notre-Dame de Montréal sur laquelle elle projette le souffle divin sous forme de langues de feu. Sur l'orfroi vertical au dos du vêtement, la scène brodée montre, de haut en bas, les figures de la Trinité : le Père (vêtu d'une longue robe bleue), le Fils (sur la croix) et le Saint-Esprit (sous la forme d'une colombe dorée). À leurs pieds, la Vierge Marie, vêtue de blanc, leur tend une effigie de l'église Notre-Dame de Montréal.

La dalmatique est le vêtement liturgique du diacre. Elle se porte sur l'aube. Tunique droite à large manche, elle descend aux genoux et présente un col bien dégagé. La dalmatique de cet ensemble est ornée de bandes brodées de fil de soie jaune vif et bleu turquoise où sont représentés des rameaux d'oliviers portant leurs fruits.

L'étole est une sorte d'écharpe, longue et étroite, que le célébrant porte autour du cou, par-dessus l'aube et le surplis. Elle doit être de la même couleur que la chasuble ou la dalmatique. Les trois étoles de cet ensemble sont simplement décorées à leurs extrémités de motifs de branches d'olivier entrelacées.

La chape principale de cet ensemble a été restaurée en l'an 2000 par Sharon Little, du Centre de conservation du Québec, avec l'aide financière du Conseil du patrimoine religieux du Québec.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1976.0624.1-5

Lieu de production :

  • Europe > France > Paris

Matériaux :

  • Fibre (Soie)
  • Métal (Argent)
  • Métal (Or)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Brodé, à la main
  • Cousu, à la machine

Représentation iconographique :

  • Aigle
  • Cerf
  • Christ en croix
  • Colombe (Esprit-Saint)
  • Dieu le Père
  • Église Notre-Dame de Montréal
  • Homme
  • Pomme
  • Rameau d'olivier
  • Rose
  • Vierge Marie

Sujet :

  • Allégorie
  • Architecture
  • Figure
  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

Cet ensemble liturgique a été réalisé aux Ateliers d'Art sacré de Paris vers 1928-1929. La commande fut faite à titre personnel par l'abbé Olivier Maurault, p.s.s. (1886-1968), curé de la paroisse Notre-Dame de Montréal, en vue des célébrations qui devaient marquer, en 1929, le centenaire de la construction de l'église paroissiale.

Fondés en 1919 par les peintres Georges Desvalllières (1861-1950) et Maurice Denis (1870-1943), les Ateliers d'Art sacré poursuivaient un but de renouvellement des arts mis au service du sacré, mais dans une perspective résolument moderne.

La brodeuse Antoinette Devillers travailla à cet ensemble d'après des motifs originaux conçus par Manon Thiébaut, jeune soeur d'Henriette Thiébaut, directrice de l'atelier de chasublerie.

À l'époque de cette commande, Paul-Émile Borduas (1905-1960) étudiait aux Ateliers d'Art sacré, après avoir assisté Ozias Leduc (1864-1955) dans la réalisation du décor du baptistère de l'église Notre-Dame de Montréal. Dans sa correspondance régulière avec l'abbé Maurault, p.s.s., Borduas put donc l'informer de l'avancement des travaux liés à sa commande.

Avant d'être envoyés au Canada, les ornements furent exposés au Comité France-Amérique.

Auteur : Hélène Sicotte, Univers culturel de Saint-Sulpice, 2014.

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Références

Gestionnaires des données :

Univers culturel de Saint-Sulpice

Contributeur de données :

Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • BORDUAS, Paul-Émile. Écrits II. Journal, correspondance, 1923-1953. Vol. 1. Montréal, Bibliothèque du Nouveau-Monde, 2007. s.p.
  • « Délibérations du 13 septembre 1929 », dans Délibérations de la Fabrique Notre-Dame, vol. 0, 29 septembre 1909 au 9 juillet 1931, p. 295, archives de la basilique Notre-Dame de Montréal..
  • DESLANDRES, Dominique, John Alexander DICKINSON et Ollivier HUBERT. Les Sulpiciens de Montréal: une histoire de pouvoir et de discrétion, 1657-2007. Montréal, Fides, 2007. 670 p.
  • MAURAULT, Olivier. Église Notre-Dame de Montréal. Album photographique. Montréal, 1929. s.p.
  • MAURAULT, Olivier. La Paroisse : histoire de l'Église Notre-Dame de Montréal. Montréal, Thérien Frères Limitée, 1957. 240 p.
  • MAURAULT, Olivier. La Paroisse. Histoire de l'église Notre-Dame de Montréal. Montréal et New York, Louis Carrier et Cie/Les Éditions du Mercure, 1929. s.p.
  • MAURAULT, Olivier. Le Centenaire de Notre-Dame. Compte-rendu. Montréal, 1929. s.p.
  • s.a. « Les brodeuses du Seigneur ». Le Figaro (Paris), 20 juillet 1930, p. 5.
  • s.a. « Une oeuvre d'art religieux ». Le Devoir, 29 mai 1929, s.p.
  • THIÉBAUT, Henriette. « La Broderie religieuse aux Ateliers d'Art Sacré ». L'Ouvroir liturgique. Vol. II, no 6 (1939), p. 41-52.

Multimédias disponibles en ligne :

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