Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Communauté des Habitants

Type :

Groupe

Autre(s) nom(s) :

  • Compagnie des Habitants

Date :

  • 1645 – 1663

Activité :

  • Commerce (Production, commerce et services)
  • Compagnie d'exploration et de développement (Exploration du territoire)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (5)

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Synthèse

La Communauté des Habitants est une compagnie de commerce formée en 1645 à l'initiative de Pierre Legardeur de Repentigny et de Jean-Paul Godefroy, appuyés par les Jésuites. En raison de la situation précaire de la colonie et des difficultés financières que rencontre la Compagnie des Cent-Associés, les deux hommes ont l'idée de former une compagnie afin de faire le commerce des fourrures. Le siège de l'association se situe à Québec, dans l'ancien magasin des Cent-Associés.

Après une rencontre avec les directeurs des Cent-Associés, une entente est conclue. Ceux-ci cèdent, le 6 mars 1645, le monopole de la traite des fourrures en Nouvelle-France ainsi que l'administration de la colonie à tous les habitants domiciliés chefs de famille, regroupés sous le nom de Communauté des Habitants. En retour, la Communauté doit assumer toutes les dépenses encourues pour l'administration de la colonie sur les plans politique, militaire et religieux, c'est-à-dire payer et entretenir le gouverneur, ses principaux fonctionnaires, les soldats, les ecclésiastiques, entretenir les forts et voir à leur ravitaillement. Elle a de plus l'obligation d'établir 20 personnes dans la colonie par année, de transporter gratuitement les deux agents de la Compagnie des Cent-Associés, de recouvrir les dettes des Cent-Associés et de leur verser une rente annuelle de 1 000 livres pesant de peaux de castor en droits seigneuriaux.

La compagnie est ouverte à tous les habitants, mais dans les faits, seuls quelques-uns parmi les plus riches en bénéficient. Les douze directeurs, élus par les membres ou actionnaires, proviennent aux trois quarts de la région de Québec. Ils sont issus des familles les plus notables de la colonie et sont unis par des liens matrimoniaux, ce qui provoque des protestations de la part des habitants de Ville-Marie (Montréal). Un accord survient avec la Société de Notre-Dame de Montréal qui permet à la ville d'avoir un magasin de traite et huit places parmi les actionnaires en plus de voir une partie des dépenses du gouvernement de Ville-Marie prise en charge par la Communauté.

Bien que la Communauté doive emprunter son capital en France, à un taux d'intérêt très élevé, ses deux premières années d'opération sont prospères et elle réalise d'énormes profits. Les actionnaires peuvent désormais négocier la vente des fourrures avec les villes marchandes françaises. Ils délaissent La Rochelle pour se tourner vers Rouen. Néanmoins, en raison des liens qui les unissent, les directeurs cherchent à obtenir certains avantages financiers. En 1646, Paul de Chomedey de Maisonneuve et Robert Giffard de Moncel se rendent en France pour protester contre les agissements de la compagnie. Le 27 mars 1647, l'autorité royale impose l'établissement du Conseil de Québec composé du gouverneur général, du gouverneur de Ville-Marie et du supérieur des Jésuites. Ceux-ci sont assistés des syndics de Québec, de Trois-Rivières et de Ville-Marie. Remplaçant le comité des douze directeurs, ce conseil est chargé d'examiner les comptes de la compagnie et d'adopter les règlements de la traite.

Dès 1652, la compagnie connaît des difficultés financières, notamment en raison de la rivalité entre coloniaux français, de la contrebande exercée par quelques-uns des actionnaires et de la guerre entre les Iroquois et les Hurons. De 1659 à 1661, la Communauté vend ses droits de traite à la Compagnie de Rouen. En 1663, Louis XIV dissout la Compagnie des Cent-Associés, ce qui entraîne la disparition de la Communauté des Habitants dont la dette est estimée à 163 000 livres. Le roi concède alors la Nouvelle-France à la Compagnie des Indes occidentales.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BLAIS, Christian, Gilles GALLICHAN, Frédéric LEMIEUX et Jocelyn SAINT-PIERRE. Québec: quatre siècles d'une capitale. Québec, Assemblée nationale du Québec - Les Publications du Québec, 2008. 692 p.
  • COURVILLE, Serge et Robert GARON. Québec, ville et capitale. Sainte-Foy, Les Presses de l'Université Laval, 2001. 457 p.
  • FRANCIS, R. Douglas, Richard JONES et Donald B. SMITH. Origins: Canadian History to Confederation. Toronto, Nelson Education, 2004. 493 p.
  • LACOURSIÈRE, Jacques, Jean PROVENCHER et Denis VAUGEOIS. Canada-Québec: synthèse historique, 1534-2000. Québec, Éditions du Septentrion, 2001. 591 p.
  • VALLIÈRES, Marc, dir. Histoire de Québec et de sa région. Les régions du Québec, 18. Québec, Presses de l'Université Laval, 2008. 2523 p.
  • WALLACE, William Stewart. The Encyclopedia of Canada. Vol. 2. Toronto, University Associates of Canada, 1940. 411 p.
  • s.a. « Communauté des Habitants ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://thecanadianencyclopedia.com/

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