Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Soeurs de la Charité de Montréal

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Synthèse

La congrégation des Soeurs de la Charité de Montréal, dites Soeurs grises, est fondée le 31 décembre 1737 par Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais, aussi connue sous le nom de Marguerite d'Youville. Formée à l'origine pour venir en aide aux pauvres, avec les années, la communauté dirige ses actions vers les soins infirmiers, l'aide aux personnes âgées, aux orphelins, aux aliénés, aux prisonniers, aux filles abandonnées et aux prisonniers de guerre.

Marguerite d'Youville, secondée par Marie-Louise Thaumur de La Source, Catherine Cusson et Marie-Catherine Demers Dessermont, fonde une association laïque de bienfaisance en 1737. L'année suivante, elle ouvre une petite maison où le groupe vit en commun et vient en aide aux démunis. Peu après l'incendie de la maison en 1745, Marguerite d'Youville et ses compagnes signent un acte de désappropriation, les engagements primitifs, où elles promettent notamment de vivre ensemble et de se consacrer au service des démunis. En 1747, le supérieur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, Louis Normant de Faradon, leur confie provisoirement la direction de l'Hôpital général de Montréal. Les Soeurs grises remplacent alors les Frères hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph. Jusque-là réservé aux hommes, l'hôpital accueille désormais des personnes âgées, des orphelins et des indigents des deux sexes. En 1753, Louis XV accorde un statut légal aux Soeurs de la Charité et leur confie officiellement la direction de l'hôpital. Elles y reçoivent leurs premiers malades lors de l'épidémie de variole de 1755. L'hôpital est rasé par les flammes en 1765, mais l'institution de charité est rapidement reconstruite grâce à l'aide des Sulpiciens. En 1754, la communauté fonde l'oeuvre des enfants abandonnés, connue plus tard sous le nom de Crèche d'Youville.

Jusqu'au début du XIXe siècle, les effectifs de la communauté ne dépassent pas la vingtaine de soeurs, mais, de 1840 à 1900, ils passent de 33 à 327. En diversifiant ses oeuvres, la communauté attire de plus en plus de vocations. À partir du milieu du XIXe siècle, les soeurs ouvrent des orphelinats pour les enfants irlandais et canadiens-français à Montréal, ainsi que diverses maisons de charité, dont l'hospice Youville (1854), l'asile Nazareth pour les aveugles (1861) et l'hospice Saint-Charles (1877). Elles créent aussi le Patronage d'Youville (1895), une école ménagère et un bureau de placement pour les domestiques. Par ailleurs, elles prennent en charge plusieurs hôpitaux dont l'Hôpital Notre-Dame en 1880, où elles fondent la première école canadienne-française d'infirmières, l'Hôpital Pasteur (Centre d'hébergement J. Henri Charbonneau) en 1934 et l'Institut de cardiologie de Montréal en 1954.

Les Soeurs grises essaiment à l'extérieur de Montréal à partir des années 1840. Elles fondent des communautés autonomes : les Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe en 1840, les Soeurs de la Charité d'Ottawa en 1845 et les Soeurs de la Charité de Québec en 1849. Elles s'établissent aussi dans les Territoires du Nord-Ouest, notamment à Saint-Boniface en 1844, et aux États-Unis. À partir des années 1850, elles étendent leur champ d'action à la périphérie de Montréal et fondent, entre autres, un hôpital à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu) en 1868 et un autre à Saint-Jérôme en 1888, l'hospice Saint-Joseph à Chambly en 1869, et l'asile Saint-Antoine à Longueuil en 1876.

En 1871, les Soeurs grises déménagent l'Hôpital général et leur maison mère, situés dans le Vieux-Montréal, pour s'installer à l'angle des rues Dorchester (boulevard René-Lévesque) et Guy. Une centaine d'années plus tard, elles font restaurer l'ensemble des anciens bâtiments et s'y réinstallent en 1981. Au début du XXIe siècle, les soeurs poursuivent leur oeuvre auprès des démunis dans la plupart des provinces canadiennes, en Nouvelle-Angleterre, au Brésil et en Colombie.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • D'ALLAIRE, Micheline. Les communautés religieuses de Montréal. Les communautés religieuses et l'assistance sociale à Montréal 1659-1900. Vol. 1. Montréal, Éditions du Méridien, 1997. 168 p.
  • HANRAHAN, James. « Soeurs grises ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • LACELLE, Claudette. « Dufrost de Lajemmerais, Marie-Marguerite (Youville) ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • Société de développement de Montréal. Vieux-Montréal [En Ligne]. http://www.vieux.montreal.qc.ca
  • Soeurs de la Charité de Montréal. Soeurs de la Charité de Montréal (Soeurs grises) [En Ligne]. http://www.sgm.qc.ca

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013