Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église du Très-Saint-Sacrement

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1920 – 1924 (Construction)
  • 1981 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (13)

Inventaires associés (2)

Carte

Description

L'église du Très-Saint-Sacrement est un lieu de culte de tradition catholique érigé de 1920 à 1924. Le bâtiment en pierre à bossage présente un plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire encadrée de bas-côtés, d'un transept ainsi que d'une abside en hémicycle. La façade est composée d'une partie centrale terminée par un pignon et flanquée de deux tours-clochers symétriques. L'ensemble est surmonté d'un toit à versants droits couvert de cuivre. Cette église est située dans l'arrondissement municipal de La Cité – Limoilou de la ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur du bâtiment, aux vitraux et au terrain.

Plan au sol :

Croix latine

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Métal, ossature métallique

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Cuivre à baguettes

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2022-05-20
Prise d'effet : 2020-05-27

Catégories de conservation

  • 9 - Terrain notable
  • 1 - Extérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2021-05-20
  • Avis d'intention de classement, 2020-05-20
  • Proposition de statut national, 2019-08-26
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

L'église du Très-Saint-Sacrement présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Ce lieu de culte est étroitement associé à la congrégation du Très-Saint-Sacrement et à l'histoire de la paroisse du même nom, à Québec. Les religieux de cette communauté fondée en France s'établissent au Québec en 1890, à Montréal. Au tournant du XXe siècle, les Pères du Très-Saint-Sacrement se voient confier l'église de la paroisse Saint-Jean-Baptiste à New York, alors fréquentée par des Canadiens français immigrés aux États-Unis. La congrégation, en plein essor, y bénéficie notamment d'un important soutien financier. En 1915, peu après la reconstruction de l'église new-yorkaise, elle fonde à Sainte-Foy un noviciat et un centre consacré à la dévotion eucharistique. Une chapelle est inaugurée la même année, mais elle est remplacée par l'église actuelle, construite de 1920 à 1924 selon les plans de l'architecte italo-américain Nicola Serracino, qui a aussi conçu la nouvelle église Saint-Jean-Baptiste. La communauté new-yorkaise contribue à la construction de l'église québécoise, notamment en faisant don de statues et d'œuvres d'art. La paroisse du Très-Saint-Sacrement est érigée durant ce temps, soit en 1921, pour desservir la population grandissante du quartier. Cette paroisse relève de la congrégation du Très-Saint-Sacrement jusqu'en 1994.

L'église du Très-Saint-Sacrement présente également un intérêt patrimonial pour ses valeurs architecturale et technologique. Cette église est représentative de l'architecture religieuse des premières décennies du XXe siècle par sa monumentalité et son architecture inspirée des styles médiévaux. Les plans de Serracino auraient été complétés par les architectes québécois Charles Bernier et Oscar Beaulé, avec la collaboration des abbés Alphonse Têtu et Jean-Thomas Nadeau. Le rôle de ce dernier, en particulier, aurait été prédominant. Conçue comme un prototype, l'église illustre les théories élaborées par Nadeau en amalgamant l'usage de techniques modernes et le recours à une esthétique puisée dans le Moyen Âge. Il s'agit d'une structure mixte constituée d'acier dans la nef et le corps central, et de briques et de pierres dans les bas-côtés. Cette structure à l'épreuve du feu est dissimulée sous un parement en matériau traditionnel, soit le granit. L'architecture de l'église, abondamment diffusée par Nadeau dans les journaux auxquels il collabore, a eu une influence sur la construction de plusieurs lieux de culte québécois construits à cette époque.

L'église du Très-Saint-Sacrement présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Les vitraux, incluant la grande rose de la façade, sont exécutés entre 1953 et 1961. Ils constituent un ensemble témoignant de la production de Marius Plamondon, maître-verrier d'importance au XXe siècle au Québec, dont le travail a contribué au renouveau de l'art du vitrail.

L'église du Très-Saint-Sacrement présente en outre un intérêt pour sa valeur paysagère. Le lieu de culte est implanté sur un terrain dominant le coteau Sainte-Geneviève, en bordure du chemin Sainte-Foy et de l'avenue Saint-Sacrement. L'église constitue un point de repère dans le paysage urbain, visible de la basse-ville de Québec. Sa situation sur une artère principale témoigne aussi de la place centrale de l'église au cœur de la vie communautaire du quartier Saint-Sacrement, alors que celui-ci se développe au XXe siècle.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2022.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église du Très-Saint-Sacrement liés à ses valeurs historique, architecturale, technologique, artistique et paysagère comprennent, notamment :
- son implantation sur le coteau Sainte-Geneviève, légèrement en retrait de l'intersection du chemin Sainte-Foy et de l'avenue Saint-Sacrement, dans le quartier Saint-Sacrement de la ville de Québec;
- son volume imposant, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire encadrée de bas-côtés, d'un transept ainsi que d'une abside en hémicycle, les deux tours-clochers, la sacristie en hémicycle aménagée dans le prolongement arrière, les chapelles latérales à pans coupés faisant saillie aux extrémités du transept, ainsi que le toit à versants droits;
- ses matériaux, dont la structure mixte en acier, en brique et en pierre, le revêtement en granit gris, les colonnes en granit rose ainsi que la toiture en cuivre;
- les ouvertures, dont les trois portails cintrés à voussures, les fenêtres cintrées, dont les fenêtres jumelées de l'étage supérieur, ainsi que les roses de la façade principale et des bras du transept;
- les éléments ornementaux, dont les arcatures cintrées aveugles, les arcs décoratifs en relief ou en creux, les colonnes engagées, les contreforts, les contrastes de couleurs et de textures dans la pierre, dont les pierres à bossage et les pierres lisses, la mosaïque du tympan du portail central représentant l'apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque, les croix en pierre ornant le pignon des bras du transept et la sculpture représentant un ostensoir ornant le faîte de la façade;
- l'annexe construite contre le mur latéral ouest de la sacristie, dont son volume rectangulaire à toit à deux versants droits de même hauteur que le soubassement de l'église, son parement de pierre à bossage et sa couverture de cuivre, ses fenêtres rectangulaires à carreaux et sa porte à tympan cintré;
- les vitraux, dont les roses de la façade et des bras du transept, ainsi que ceux des fenêtres cintrées du chœur et des transepts.

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Informations historiques

L'église du Très-Saint-Sacrement est étroitement associée à la congrégation du Très-Saint-Sacrement, fondée en France au milieu du XIXe siècle et établie au Québec en 1890, à Montréal.

Au tournant du XXe siècle, les Pères du Très-Saint-Sacrement se voient confier l'église de la paroisse Saint-Jean-Baptiste à New-York, alors fréquentée par des Canadiens français immigrés aux États-Unis. La congrégation en plein essor y bénéficie notamment d'un important soutien financier. En 1915, peu après la reconstruction de l'église new-yorkaise, elle fonde un noviciat et un centre consacré à la dévotion eucharistique à Sainte-Foy. Une chapelle est inaugurée la même année, mais elle est remplacée par l'église actuelle, construite de 1920 à 1924 selon les plans de l'architecte italo-américain Nicola Serracino (1877-1934), qui a aussi conçu la nouvelle église Saint-Jean-Baptiste de New York. La communauté new-yorkaise contribue à la construction de l'église québécoise, notamment en faisant don de statues et d'oeuvres d'art.

La paroisse du Très-Saint-Sacrement est érigée durant ce temps, soit en 1921, afin de desservir la population grandissante du quartier. Des familles francophones et catholiques commencent en effet à s'installer en plus grand nombre dans ce secteur auparavant rural et occupé essentiellement par des anglophones.

Les plans de Serracino auraient été complétés par les architectes québécois Charles Bernier (1866-1930) et Oscar Beaulé (1899-1960), avec la collaboration des abbés Alphonse Têtu et Jean-Thomas Nadeau (1883-1934). Le rôle de ce dernier, en particulier, aurait été prédominant. Conçue comme un prototype, l'église illustre les théories élaborées par Nadeau en amalgamant l'usage de techniques modernes et le recours à une esthétique puisée dans le Moyen Âge. L'architecture de l'église, abondamment diffusée par Nadeau dans les journaux auxquels il collabore, a eu une influence sur la construction de plusieurs lieux de culte québécois construits à cette époque.

La crypte de l'église est inaugurée et bénie le 10 juin 1923, tandis que l'église supérieure est inaugurée le 16 septembre 1923. La décoration intérieure, quant à elle, s'effectue sur plusieurs décennies.

Le maître-autel en marbre de Carrare est fabriqué dans les ateliers de la maison Daprato Rigali de Chicago. L'architecte québécois Adrien Dufresne (1904-1983) conçoit les plans de plusieurs pièces de mobilier entre 1943 et 1951, dont les confessionnaux et les six autels secondaires, de même que la chaire (aujourd'hui disparue), les bancs, les stalles du choeur et la balustrade de communion.

L'orgue Casavant (opus 1453) est installé en 1943. Il est restauré en 1998 par le facteur d'orgues Guilbault-Thérien.

Les vitraux, réalisés entre 1953 et 1961, sont l'oeuvre du maître-verrier Marius Plamondon (1914-1976).

Dans les années 1980, l'artiste et architecte Blaise Marchand (1900-1988) réalise l'autel placé au centre du chœur, les fonds baptismaux, ainsi que le crucifix placé au sommet du retable. À la même époque, un chemin de croix sculpté par René Thibault en 1943 vient remplacer le premier, qui était importé de France.

La paroisse relève de la congrégation du Très-Saint-Sacrement jusqu'en 1994.

L'église est fermée temporairement en 2017 à la suite de l'effondrement d'une partie du mur ouest. Elle est fermée au culte en septembre 2019.

L'église du Très-Saint-Sacrement est classée immeuble patrimonial en 2022.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 1330, chemin Sainte-Foy

Latitude :

  • 46° 47' 43.308"

Longitude :

  • -71° 15' 14.606"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 737 958

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Références

Notices bibliographiques :

  • JACQUES, Robert. Jean-Thomas Nadeau et l’élaboration d’une théorie architecturale au Québec (1914-1934). Université Laval, 1980. 259 p.
  • LAPERRIÈRE, Guy. Les congrégations religieuses de la France au Québec 1880-1914. Vol. 2. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1999. 597 p.
  • LAROCHE, Ginette et Michelle PELLETIER. Vivre dans le rayonnement de l'ostensoir. Le décor de l'église du Très-Saint-Sacrement de Québec. Québec, Fabrique de la paroisse du Très-Saint-Sacrement de Québec, 2012. 29 p.
  • Les Pères du Très-Saint-Sacrement. Cinquante ans de rayonnement eucharistique. Les Pères du Très-Saint-Sacrement au Canada. 1890-1940. Montréal, 1940. 95 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Foi et patrie : Art et architecture des églises à Québec. Québec, Les Publications du Québec, 1996. 179 p.
  • s.a. Paroisse du Très-Saint-Sacrement: 1921-1996. Québec, 1996. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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