Ensemble de voiles
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Date :
- après 1700 – avant 1750 (Production)
- après 1800 – avant 1900 (Restauration)
- vers 1865 (Déménagement)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme)
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Linge et garniture liturgiques > Linge et garniture liés à l'Eucharistie
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (6)
Groupes associés (1)
- Ursulines de Québec (1639 – ) - Artiste / artisan(a) [Présumé(e)]
Description
Lieu de production :
- Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec
Matériaux :
- Fibre (Soie)
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Brodé
- Cousu
Représentation iconographique :
- Christogramme IHS
- Croix
- Fleurs
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1967-10-04 |
Valeur patrimoniale
Les voiles de calice présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Exécutés durant la première moitié du XVIIIe siècle, ils témoignent de l'importance décorative et symbolique des textiles dans le rite catholique. Cinq des voiles sont destinés à protéger le calice, notamment lors de son transport de la sacristie à l'autel. Ils sont aux couleurs des cinq temps liturgiques : blanc, vert, rouge, violet et noir. Le sixième est un voile servant à recouvrir un ostensoir. Ces pièces sont acquises par les pères jésuites de la mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake) et leur utilisation se perpétue jusqu'au XXe siècle. Avec la plupart des vêtements et accessoires qui les accompagnent, ces voiles constitueraient l'unique ensemble d'ornements liturgiques à l'usage d'une mission de la première moitié du XVIIIe siècle conservé au Québec.
Les voiles de calice présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique. Fabriquées avec des matériaux luxueux comme la soie, le brocart, le velours et les fils d'or ou d'argent, ces pièces comprennent aussi un décor raffiné. Les ornements, tels que la broderie et la passementerie, se concentrent sur les bordures et au centre du voile, qui est presque toujours doté d'une croix. Le voile de l'ornement blanc est le plus somptueux, avec ses riches broderies florales et sa croix marquée du christogramme « IHS », élément central du blason de la Compagnie de Jésus. Certaines pièces de l'ensemble pourraient avoir été brodées par les Ursulines de Québec, renommées pour leur savoir-faire dans l'art de la broderie. Ces oeuvres démontrent que la broderie est un art à la fois très estimé et bien implanté en Nouvelle-France.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.
Informations historiques
Ces voiles sont conçus durant la première moitié du XVIIIe siècle pour les pères jésuites de la mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake).
Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette. Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.
C'est vraisemblablement après la construction de cette église de pierre que les ornements liturgiques dont font partie ces six voiles sont acquis par la mission. Bien qu'aucun document conservé ne précise la date exacte de la réalisation de ces pièces ni leurs auteurs, des comparaisons stylistiques avec des oeuvres similaires permettent de les situer dans le temps. Certaines pièces de l'ensemble pourraient avoir été brodées par les Ursulines de Québec, renommées pour leur savoir-faire dans l'art de la broderie.
Cinq des voiles sont destinés à protéger le calice, notamment lors de son transport de la sacristie à l'autel. Ils sont sont aux couleurs des cinq temps liturgiques : blanc, vert, rouge, violet et noir. Le sixième est un voile servant à recouvrir un ostensoir. En soie, en brocart ou en velours, ils sont ornés de broderie ou de passementerie et marqués d'une croix. Avec la plupart des vêtements et accessoires qui les accompagnent, ces voiles constitueraient l'unique ensemble d'ornements liturgiques à l'usage d'une mission de la première moitié du XVIIIe siècle conservé au Québec.
En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement incendiée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.
Les voiles de calice faisant partie des ornements blancs, verts et violets sont l'objet d'une restauration au XXe siècle, soit le remplacement du fond ou des bordures. Le voile de l'ornement rouge serait authentique, tandis que celui de l'ornement noir pourrait constituer un remplacement récent.
Les voiles sont classés en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.