Sculpture (Notre-Dame de Lorette)
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Variante(s) du titre :
- Madone de Lorette
- Vierge de Nazareth
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Date :
- après 1800 – avant 1899 (Modification ou transformation de l'objet)
- vers 1865 (Déménagement)
- après 1969 – avant 1999 (Dorure)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme)
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Sculpture
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (1)
-
Sculptures
(Anges adorateurs)
- Composante d'un même ensemble arbitraire
Groupes associés (1)
- Compagnie de Jésus (1625 – ) - Propriétaire
Description
Cette sculpture représentant Notre-Dame-de-Lorette est en pin sculpté, peint en blanc et doré. L'oeuvre est inspirée de la madone exposée dans la basilique de Loreto en Italie.
Marie y est représentée embrassant Jésus de la main gauche et le soutenant de la droite. La robe est représentée par une plaque triangulaire, faite de bois et ornée d'enroulements. Les personnages sont tous les deux couronnés et ils ont les yeux à moitié fermés. La main de l'Enfant Jésus émerge de la robe. Ils sont abrités sous un dais, supporté par deux anges caryatides.
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 1982.843
Lieu de production :
- Présumé : Amérique du Nord > Canada
- Présumé : Europe > Italie
Dimensions :
- Hauteur (Estimée / intégral) : 100 centimètre(s)
Matériaux :
- Bois (Pin)
Technique de fabrication :
- Doré
- Sculpté
- Présumé : Peint
Représentation iconographique :
- Anges
- Enfant Jésus
- Enfants
- Flambeaux
- Notre-Dame de Lorette
- Vierge Marie
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1967-10-04 |
Valeur patrimoniale
La sculpture intitulée « Notre-Dame de Lorette » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle témoigne d'une dévotion ancienne venant de la ville de Loreto, en Italie. Selon la tradition, deux anges auraient transporté la maison natale de la Vierge, de Nazareth à cette localité italienne, lors des croisades en Terre sainte au XIIIe siècle. Outre ce qui reste de la « Sainte Maison », une statue appelée « Notre-Dame de Lorette » est aussi l'objet d'une vénération particulière à cet endroit depuis le Moyen Âge. La statue, représentant la Vierge à l'Enfant habillée d'une robe nommée dalmatique et se tenant sous une niche cintrée, a servi d'inspiration à cette sculpture conservée à l'église de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake. Vraisemblablement réalisée en plusieurs phases à partir du XVIIe ou XVIIIe siècle, l'oeuvre est l'une des trois Notre-Dame de Lorette sculptées conservées au Québec, avec celles de L'Ancienne-Lorette et du monastère des Ursulines de Québec, à peu près contemporaines.
La sculpture présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre est vraisemblablement le fruit du travail de plusieurs artistes. Elle représente la Vierge et l'Enfant Jésus sous un édicule, flanqués de deux enfants servant de cariatides. Seules les têtes de la Vierge et de l'Enfant sont sculptées, le reste de leur corps se dérobant derrière une plaque triangulaire en bois faisant office de robe. L'édicule cintré, terminé de chaque côté par des volutes et surmonté de flambeaux, est probablement réalisé au début du XVIIIe siècle, peu après la conception des personnages. Le triangle sculpté en guise de robe aurait quant à lui remplacé un véritable vêtement au cours du XIXe siècle. Cet élément confère de l'originalité à l'oeuvre, qui se distingue ainsi des autres sculptures illustrant le même sujet, lesquelles comprennent habituellement une robe ou un ensemble de robes brodées. Placé sur une petite console et entouré de deux anges adorateurs attribués au sculpteur Louis Jobin (1845-1928), le groupe sculpté intitulé « Notre-Dame de Lorette » est une composante majeure du décor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.
Informations historiques
Cette sculpture en bois doré, intitulée « Notre-Dame de Lorette », est vraisemblablement réalisée en plusieurs phases, à partir du XVIIe ou XVIIe siècle. Mesurant un mètre de hauteur, elle fait partie du décor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake.
La mission de Notre-Dame-de-Lorette est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake). Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.
Dès les débuts, la mission est placée sous le patronage de la Vierge de Lorette, une dévotion ancienne venant de la ville de Loreto, en Italie. Selon la tradition, deux anges auraient transporté jusqu'à ce lieu la maison natale de la Vierge, lors des croisades en Terre sainte au XIIIe siècle. Outre ce qui reste de la « Sainte Maison », une statue appelée « Notre-Dame de Lorette » est aussi l'objet d'une vénération particulière à cet endroit depuis le Moyen Âge. Celle-ci, représentant la Vierge à l'Enfant habillée d'une robe nommée dalmatique et se tenant sous une niche cintrée, a servi d'inspiration à la sculpture conservée à l'église de Wendake. Dès la fin du XVIIe siècle, une image de la madone de Lorette est installée pour vénération dans la mission. Provenant de la basilique de Loreto, l'image a été donnée par le père Poncet (1610-1675) au père Chaumonot. Certains auteurs associent cette image de la madone à une partie de la sculpture de Notre-Dame-de-Lorette, alors que d'autres penchent plutôt pour oeuvre locale réalisée à partir du XVIIIe siècle.
Notre-Dame-de-Lorette consiste en un groupe sculpté, initialement polychrome, montrant la Vierge et l'Enfant Jésus sous un édicule, flanqués de deux enfants servant de cariatides. Seules les têtes de la Vierge et de l'Enfant sont sculptées, le reste de leur corps se dérobant derrière une plaque triangulaire en bois faisant office de robe. L'édicule cintré, terminé de chaque côté par des volutes et surmonté de flambeaux, est probablement réalisé au début du XVIIIe siècle, peu après la conception des personnages. Le triangle sculpté en guise de robe aurait quant à lui remplacé un véritable vêtement au cours du XIXe siècle. Par ailleurs, les deux autres Notre-Dame de Lorette sculptées conservées au Québec, qui se trouvent à L'Ancienne-Lorette et au monastère des Ursulines de Québec, sont toutes les deux habillées de robes brodées. À l'église de Wendake, le triangle de bois imitant un tissu brodé pourrait avoir été réalisé alors que le vêtement original était trop dégradé. C'est possiblement à la même époque que la petite console soutenant la sculpture est installée, de même que les deux anges adorateurs posés de chaque côté et attribués au sculpteur Louis Jobin (1845-1928).
En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement incendiée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.
La sculpture intitulée « Notre-Dame de Lorette » est classée en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt. L'oeuvre est dorée après les années 1960.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- BARBEAU, Marius. Trésor des anciens Jésuites. Bulletin, 153. Ottawa, Musée national du Canada, 1957. 242 p.
- Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
- DROLET, Gilles. À l’origine de L'Ancienne-Lorette: le père Chaumonot et la mission de Lorette. s.l. Éditions Anne Sigier, 2022. 222 p.
- GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. Église Notre-Dame-de-Lorette, Village-des-Hurons. Village-des-Hurons, Comité du musée ethnologique Arouanne, 1983. 19 p.
- GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
- LINDSAY, Lionel. Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France : étude historique. Montréal, Cie de publication de la Revue canadienne, 1901. 319 p.
- MORISSET, Jean-Paul et Gérard MORISSET. Loretteville, Québec - Chapelle des Hurons. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1940. 139 p.
- ROY, Pierre-Georges. Les vieilles églises de la province de Québec, 1647-1800. Québec, Commission des monuments historiques de la province de Québec, 1925. 323 p.
- s.a. Madones du diocèse de Québec : pages d'histoire religieuse, écrites en collaboration à l'occasion du premier Congrès marial de Québec. Québec, Comité d'organisation du Premier Congrès marial de Québec, 1929. 141 p.
- TRAQUAIR, Ramsay. « The Huron mission church and treasure of Notre Dame de la Jeune Lorette, Quebec ». Journal of the Royal Architectural Institute of Canada. No 17 (1930), s.p.