Maison Louis-Hippolyte-La Fontaine
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- 1844 – 1846 (Construction)
- 2014 – 2020 (Restauration)
Usage :
- Fonction résidentielle (Édifices à logements multiples)
Événements associés (1)
Personnes associées (2)
- La Fontaine, Louis-Hippolyte (1807 – 1864) - Occupant(e)
- Bourne, George - Occupant(e)
Carte
Description
La maison Louis-Hippolyte-La Fontaine est une imposante demeure urbaine érigée entre 1844 et 1846. Il s'agit d'une maison en pierre de plan carré de trois étages dont le dernier est traité en fausse mansarde. La façade principale possède un avant-corps central légèrement saillant et est caractérisée par sa composition ordonnée et symétrique. La maison Louis-Hippolyte-La Fontaine est située dans un secteur résidentiel de l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.
Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Montréal) | 1988-01-25 |
Proposition de statut national non retenue | Indéterminée | Ministre de la Culture et des Communications | 2000-11-14 |
Valeur patrimoniale
La maison Louis-Hippolyte-La Fontaine présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec l'un de ses occupants, sir Louis-Hippolyte La Fontaine (1807-1864). La Fontaine a habité cette maison de 1849 jusqu'à sa mort, survenue en 1864. La Fontaine possède une formation en droit. Il amorce sa carrière politique en 1830 alors qu'il est élu député de Terrebonne à la Chambre d'Assemblée du Bas-Canada. Il appuie le parti patriote jusqu'au début des rébellions de 1837 et 1838, mais il s'oppose à la violence armée. Louis-Hippolyte La Fontaine demeure l'homme du compromis et l'adroit porte-parole autant des patriotes que des réformistes modérés. Il est même emprisonné par les autorités coloniales en 1838. Durant sa carrière politique, La Fontaine plaide pour la protection de la langue française dans les institutions politiques et obtient le principe du gouvernement responsable pour le Canada-Uni, en 1848. Il quitte la politique en 1851 et devient juge en chef du Canada-Est en 1853. Cet homme politique a profondément marqué l'histoire du Québec et du Canada par ses actions et ses prises de position.
La maison Louis-Hippolyte-La Fontaine présente également un intérêt pour sa valeur historique reposant sur son association avec les émeutes survenues à Montréal en 1849, dont elle a été le siège à deux reprises. En 1849, lord Elgin (James Bruce, 1811-1863) sanctionne le « bill des indemnités » et la Loi d'amnistie proposés par le gouvernement de La Fontaine, des mesures qui visent à amnistier les coupables et à indemniser les victimes des rébellions de 1837 et de 1838. Cela crée du mécontentement dans la population, surtout celle d'origine britannique, et provoque d'importantes émeutes à Montréal au cours de l'année 1849. Le 25 avril, des manifestants incendient le Parlement du Canada-Uni, à la place D'Youville. Le lendemain, des émeutiers pénètrent dans la résidence de La Fontaine et saccagent tout sur leur passage. Ils détruisent entre autres le mobilier, arrachent les boiseries, allument des incendies. D'autres manifestants reviennent sur la propriété de La Fontaine au mois d'août, à la suite de l'arrestation de cinq individus liés aux émeutes du mois d'avril. Ils causent d'importants dommages à la cour et aux dépendances, mais ne peuvent accéder à la résidence. Lors de cette émeute, six personnes sont blessées et une est tuée. La maison Louis-Hippolyte-La Fontaine a donc été le témoin d'événements importants qui a fait perdre à Montréal son rôle de capitale du Canada-Uni.
La maison Louis-Hippolyte-La Fontaine présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La maison de trois étages se démarque par la présence conjointe de deux styles architecturaux. À l'origine, la résidence est conçue selon les principes du néoclassicisme, dont elle présente les principaux traits caractéristiques : volume cubique isolé, toiture à croupes à faible pente et symétrie rigoureuse présentant une division tripartite verticale avec un avant-corps légèrement en saillie couronné d'un fronton triangulaire. L'utilisation de pierres de taille à bossage pour le soubassement et le rez-de-chaussée et de pierres de taille lisses pour le niveau supérieur est également caractéristique du néoclassicisme. La résidence est transformée dans les années 1900 en une maison de ville contiguë de style Second Empire, qu'on reconnaît, entre autres, par la nouvelle toiture en fausse mansarde revêtue d'ardoise ornée de cinq lucarnes.
Source : Ville de Montréal, 2005.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation orientée vers le sud en raison de la présence d'un jardin offrant un dégagement devant la maison à l'époque de sa construction;
- le réaménagement de l'entrée principale du soubassement vers le rez-de-chaussée, donnant à la façade sud un caractère plus monumental;
- son volume, dont son plan carré à trois étages sur un soubassement surélevé, la fausse mansarde et l'avant-corps central comprenant trois travées;
- les matériaux, dont le parement extérieur en pierre à bossage pour le soubassement et le rez-de-chaussée, le parement en pierre de taille pour le niveau supérieur et la couverture en ardoise;
- les ouvertures, dont les trois ouvertures cintrées et les cinq lucarnes (quatre à pignon et une arrondie) marquant les cinq travées de la façade;
- l'ornementation, dont les chaînes d'angle.
Informations historiques
Entre 1844 et 1846, George Bourne, brasseur originaire de La Prairie, acquiert un terrain à Montréal et s'y fait construire une imposante demeure de style néoclassique. Sa propriété est vendue en 1849, avec la maison et les dépendances, à sir Louis-Hippolyte La Fontaine (1807-1864), homme politique qui a profondément marqué l'histoire du Québec et du Canada. La Fontaine possède une formation en droit. Il amorce sa carrière politique en 1830 alors qu'il est élu député de Terrebonne à la Chambre d'Assemblée du Bas-Canada. Il appuie le parti patriote jusqu'au début des rébellions de 1837 et 1838, mais il s'oppose à la violence armée. Sir Louis-Hippolyte-La Fontaine demeure l'homme du compromis et l'adroit porte-parole autant des patriotes que des réformistes modérés. Il est même emprisonné par les autorités coloniales en 1838. Durant sa carrière politique, La Fontaine plaide pour la protection de la langue française dans les institutions politiques et obtient le principe du gouvernement responsable pour le Canada-Uni en 1848. Il quitte la politique en 1851 et devient juge en chef du Canada-Est en 1853.
Au mois d'avril 1849, pour manifester leur mécontentement relativement à l'adoption du « bill d'indemnité », des manifestants pénètrent dans la maison de La Fontaine. Ils causent d'importants dommages matériels. Quelques mois plus tard, en août, des manifestants se rendent à nouveau à la propriété de La Fontaine et vandalisent la cour et les dépendances.
La maison est vendue à la mort de sir Louis-Hippolyte La Fontaine, qui survient le 26 février 1864. Vers 1874, le propriétaire de la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine, John Sheridan, procède à l'ouverture de la rue Overdale. Il morcelle sa propriété pour y ériger des maisons en rangée et subdivise la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine en plusieurs appartements. L'entrée principale de la résidence est alors déplacée du rez-de-chaussée vers le soubassement, qui est excavé. Le toit original à croupes est transformé en toit plat vers 1900, alors que le dernier étage est orné d'une fausse mansarde percée de cinq lucarnes.
La maison Louis-Hippolyte-La Fontaine est menacée d'être démolie au cours des années 1980 pour faire place à un projet domiciliaire.
La maison Louis-Hippolyte-La Fontaine est citée en 1988.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Ville-Marie
Adresse :
- 1395, avenue Overdale
- 1401, avenue Overdale
Latitude :
- 45° 29' 42.0"
Longitude :
- -73° 34' 21.0"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Montréal | Cité de Montréal (quartier Saint-Laurent) | Absent | 1574 ptie |
Références
Notices bibliographiques :
- Annales d'histoire de l'art canadien / Journal of Canadian Art History. Vol. XX, no 1-2 (1999).
- BÉLISLE, Jean. « Une résidence oubliée. La maison de Louis-Hippolite La Fontaine ». Annales d'histoire de l'art canadien / Journal of Canadian Art History. Vol. XX, no 1-2 (1999), p. 46-66.
- MONET, Jacques. « La Fontaine, sir Louis-Hippolyte ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- MONET, Jacques. « LaFontaine, sir Louis-Hippolyte ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.canadianencyclopedia.ca/index.cfm?PgNm=TCE&Params= F1ARTF0004461
- ROSS, Oakland. « Mansion set to go. Montreal developers fight history's ghosts ». The Globe and Mail, 27 juin 1987, s.p.
- s.a. La maison L.-H. La Fontaine. 1395 rue Overdale, Montréal. Les dommages causés à la maison lors des émeutes de 1849. Les autres lieux ou bâtiments liés aux émeutes (identification, localisation, état actuel). s.l. Ministère des Affaires culturelles, 1988. s.p.
- The Globe and Mail.
- Ville de Montréal. Le patrimoine architectural de Montréal [En Ligne]. http://www2.ville.montreal.qc.ca/script/php/frame.php?target=/patrimoine/patrimoine.htm