Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Émeutes de Montréal

Type :

Événement

Autre(s) nom(s) :

  • Émeutes et incendie du Parlement de Montréal

Date :

  • 1849

Période historique :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thème commémoratif :

  • Gouvernance
  • Groupes sociaux

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Événements associés (1)

Personnes associées (2)

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Synthèse

Depuis les années 1820, la Grande-Bretagne accorde des taux préférentiels aux importations coloniales par rapport à ceux des autres pays. Cette politique a pour effet de créer un important marché d'exportation céréalière en Amérique du Nord britannique. Les marchands canadiens profitent de ces dispositions législatives pour s'enrichir. En 1846, la Grande-Bretagne abroge les lois sur les céréales (Corn Laws) pour favoriser le libre-échange. Le commerce céréalier encaisse un dur coup et les profits des marchands diminuent considérablement. La grogne se fait sentir parmi la communauté marchande de Montréal, ville mi-anglophone, mi-francophone, où siège le gouvernement depuis 1845.

En 1848, l'abandon des politiques mercantilistes, conjugué au retour d'une majorité réformiste à la Chambre d'assemblée, amène la Grande-Bretagne à consentir à l'avènement du gouvernement responsable dans la colonie. Les Tories, relégués dans l'opposition et dépossédés de leur influence politique, se sentent menacés par l'influence grandissante des Canadiens français au gouvernement.

La tension monte à l'occasion de la lecture en français du discours du trône par le gouverneur général du Canada, Lord Elgin (James Bruce), à l'ouverture de la session en janvier 1849. Elle atteint son paroxysme le 25 avril lorsqu'il sanctionne le projet de loi parrainé par les réformistes sur l'indemnisation des victimes des rébellions de 1837-1838 dans le Bas-Canada. Vivement dénoncée par les Tories, cette loi, quoiqu'elle dédommage ceux qui ont souffert des rébellions et non ceux qui y ont participé, est vue comme une prime à la révolte et comme la confirmation de la domination politique des Canadiens français. Dans la capitale, des assemblées de protestation sont aussitôt organisées. Le gouverneur est accueilli par des oeufs pourris et des pierres lancés par les protestataires. La manifestation tourne à l'émeute dans la soirée lorsqu'une partie de la foule évaluée à plus de 1 500 personnes envahit le parlement et met le feu à l'édifice qui est réduit en cendres, de même que 22 000 volumes et la totalité des archives parlementaires.

Les troubles durent encore quelques mois. Le 15 août, les autorités procèdent à l'arrestation de cinq individus responsables de l'incendie du parlement. Malgré la libération de quatre d'entre eux, 200 émeutiers se rassemblent dans la soirée. Ils décident d'attaquer la résidence du ministre réformiste Louis-Hippolyte La Fontaine où un échange de coups de feu fait une victime du côté des rebelles. Lors de l'enquête du coroner, au moment où La Fontaine s'apprête à témoigner devant jurés à l'hôtel Cyrus, sur la place Jacques-Cartier, des individus mettent le feu à l'édifice.

Conséquemment aux émeutes de Montréal, la capitale du Canada-Uni alternera entre Toronto et Québec. Les marchands anglophones montréalais se sentent quant à eux abandonnés par l'Angleterre à la suite du refus de réprouver la loi d'indemnisation. Comme solution aux problèmes politiques et économiques de la colonie, ils se font les promoteurs de l'annexion aux États-Unis.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • Assemblée nationale du Québec. Par ici la démocratie. Ligne du temps [En Ligne]. http://paricilademocratie.com/
  • BERNARD, Jean-Paul. « Émeutes de Montréal ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • BLAIS, Christian, Gilles GALLICHAN, Frédéric LEMIEUX et Jocelyn SAINT-PIERRE. Québec: quatre siècles d'une capitale. Québec, Assemblée nationale du Québec - Les Publications du Québec, 2008. 692 p.
  • LAPORTE, Gilles. Les Patriotes de 1837@1838 : les rébellions du Bas-Canada [En Ligne]. http://cgi2.cvm.qc.ca/glaporte/1837.pl?out=menu
  • PROVENCHER, Jean. Chronologie du Québec depuis 1534. Quatrième édition mise à jour. Montréal, Boréal, 2017. 400 p.
  • Ville de Montréal. Centre d'histoire de Montréal. "Le Parlement brûle!". Montréal Clic [En Ligne]. http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=2497,3090359&_dad=portal&_schema=PORTAL

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013