Ancien collège du Mont-Saint-Louis
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- 1887 – 1888 (Construction)
- 1904 – 1905 (Agrandissement)
- 1906 – 1908 (Agrandissement)
- 1909 (Surélévation)
- 1949 (Agrandissement)
- 1987 – 1989 (Recyclage)
Période :
- Le Québec moderne (1867 à 1960)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Mission éducative)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Collèges, séminaires et universités)
Groupes associés (3)
- Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice (1641 – )
- Frères des écoles chrétiennes (1837 – ) - Propriétaire
- Société d'habitation et de développement de Montréal - Promoteur(-trice) / instigateur(-trice)
Personnes associées (5)
- Resther, Jean-Zéphirin (1857 – 1910) - Architecte / concepteur(-trice)
- Brault, Gustave (1886 – 1954) - Architecte / concepteur(-trice)
- Dufresne, Raymond - Architecte / concepteur(-trice)
- Gagnon, Claude - Architecte / concepteur(-trice)
Carte
Description
L'ancien collège du Mont-Saint-Louis est un établissement d'enseignement d'inspiration Second Empire construit en 1887 et 1888 et agrandi à deux reprises, en 1904 et 1905 ainsi que de 1906 à 1908. Cet édifice monumental en pierre grise, de plan rectangulaire à cinq étages, est coiffé d'un toit mansardé. Son imposante façade est dotée d'un avant-corps central, coiffé d'un dôme carré à terrasse faîtière, et d'avant-corps latéraux. L'ancien collège du Mont-Saint-Louis est situé en retrait de la rue Sherbrooke Est, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur du bâtiment et au terrain.
L'ancien collège du Mont-Saint-Louis est inclus dans l'aire de protection du monastère du Bon-Pasteur, un immeuble patrimonial classé.
Plan au sol :
En «F»
Nombre d'étages :
5 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Bois
- Métal
Saillies :
- Balcon
- Escalier
- Perron
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : Mansardé
Matériau : Asphalte, bardeaux
Porte principale :
- bois massif et vitrage, à battants
Autre(s) porte(s) :
- entièrement vitrée, à baies latérales
- entièrement vitrée, à imposte
Fenêtre(s) :
- cintrée
- Rectangulaire, Fixe
- Rectangulaire
Lucarne(s) :
- À arc surbaissé
- À pignon
Éléments architecturaux :
- Arc
- Chaîne d'angle
- Clé
- Console
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2024-05-27
Prise d'effet : 2023-11-02 |
Catégories de conservation
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Statuts antérieurs
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Déclassement partiel | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2024-05-27
Prise d'effet : 2024-05-27 |
Statuts antérieurs
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Délimitation | Situé dans une aire de protection | Ministre de la Culture et des Communications | |
Transfert de responsabilité
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Valeur patrimoniale
L'ancien collège du Mont-Saint-Louis présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'édifice témoigne du rôle prépondérant joué dans l'enseignement par les communautés religieuses, notamment les Frères des écoles chrétiennes. Venus de France, ces derniers s'installent à Montréal en 1837, à la demande des Sulpiciens, pour enseigner aux jeunes garçons de niveau primaire. Grâce à la relève locale, la communauté prend rapidement de l'importance et ouvre plusieurs écoles élémentaires. Les Frères souhaitent également fournir un enseignement supérieur aux garçons voulant poursuivre leurs études. Ils fondent donc en 1888 le Mont-Saint-Louis, un collège abritant un pensionnat et un externat, qui offre les cours commercial et scientifique. Après 81 ans d'existence, le collège ferme ses portes en 1969, dans le contexte de la réforme de l'éducation. Ainsi, l'ancien collège du Mont-Saint-Louis évoque un jalon important de l'histoire de l'enseignement au Québec, alors qu'elle était dispensée principalement par les communautés religieuses. Par ailleurs, au moment de sa construction le long de la rue Sherbrooke Est, l'édifice confirme la vocation éducative du secteur. En effet, le collège se situe à proximité du monastère du Bon-Pasteur (1846-1894), de l'Académie Saint-Louis-de-Gonzague (1878) et de l'Institut des sourdes-muettes.
L'ancien collège du Mont-Saint-Louis présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'édifice témoigne de l'influence Second Empire. D'origine française, ce style devient populaire sous le règne de l'empereur Napoléon III (1808-1873), notamment avec la construction du Nouveau Louvre, de 1852 à 1857. Introduit d'abord en Angleterre et aux États-Unis, où il connaît une grande vogue, il apparaît ensuite dans l'architecture canadienne à la fin des années 1860. Il est abondamment utilisé pour les édifices publics et institutionnels, entre autres pour l'ancien collège du Mont-Saint-Louis, érigé en 1887 et 1888 d'après les plans de l'architecte Jean-Zéphirin Resther (1857-1910) et agrandi en 1904 et 1905 ainsi que de 1906 à 1908. L'immeuble est une illustration de ce style par son imposant volume en pierre, son toit mansardé percé de lucarnes cintrées et à arc surbaissé, son avant-corps central coiffé d'un dôme carré à terrasse faîtière, ses avant-corps latéraux ainsi que l'ordonnance régulière des ouvertures. Son ornementation contribue également à la recherche de prestige associée au style Second Empire, avec des éléments en pierre de taille comme des encadrements et des chaînes d'angle. L'architecture monumentale du bâtiment évoque ainsi l'importance de l'institution qu'il abritait.
L'ancien collège du Mont-Saint-Louis présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Il conserve des aménagements typiques des grandes propriétés institutionnelles du tournant du XXe siècle. Les écoles et les bâtiments publics de cette époque étaient souvent implantés en retrait sur de vastes parcelles des artères urbaines principales. Leur front sur rue recevait alors des aménagements raffinés en lien avec l'architecture de leurs bâtiments. Bien que ses dimensions aient été réduites, le terrain de l'ancien collège du Mont-Saint-Louis en est un bon exemple. Il est situé sur un plateau le long de la rue Sherbrooke Est, une voie publique prestigieuse. Il est ceinturé sur trois côtés par une clôture de fonte surmontant un muret de pierres et l'accès principal ainsi que les accès secondaires sont ponctués par des portails. Un alignement d'arbres borde la clôture du terrain, qui compte également des aménagements paysagers et des sentiers. La qualité des aménagements du terrain de l'ancien collège du Mont-Saint- Louis évoque l'importance de cette institution.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2024.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du terrain de l'ancien collège du Mont-Saint-Louis comprennent, notamment :
-sa situation au centre d'un plateau, le mont Saint-Louis, et en retrait de la rue Sherbrooke Est, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal;
- son volume imposant, dont le plan rectangulaire long et étroit, l'élévation de cinq étages ainsi que le toit mansardé;
- l'avant-corps central, formé d'une tour à demi hors d'oeuvre coiffée d'un dôme carré à terrasse faîtière percé de lucarnes, le porche d'entrée en pierre de taille (doté d'arcades, de pilastres doriques, d'une corniche à denticules et surmonté d'un balcon) ainsi que la niche logeant la statue de Saint-Louis-de-Gonzague (1889);
- les avant-corps latéraux, formés de tours à demi-hors-oeuvre coiffées d'un toit mansardé percé de lucarnes;
- ses matériaux, entre autres la maçonnerie en pierre grise de Montréal (dont la pierre à bossages du soubassement);
- ses ouvertures distribuées régulièrement, dont la porte à double vantail à arc surbaissé, les portes rectangulaires, les fenêtres simples ou jumelées rectangulaires, cintrées, à arc surbaissé, les fenêtres serliennes ainsi que les chambranles en pierre de taille;
- son ornementation, dont les chaînes d'angle en pierre de taille ainsi que la corniche moulurée à modillons;
-les éléments du terrain, dont la clôture ouvragée en fonte surmontant un muret de pierres qui ceinture le terrain sur trois côtés, les portails ponctuant l'accès principal et les accès secondaires, l'alignement d'arbres matures bordant la clôture, les aménagements paysagers et les sentiers.
Informations historiques
L'ancien collège du Mont-Saint-Louis est lié à l'oeuvre éducative des Frères des écoles chrétiennes. En 1837, à la demande des Sulpiciens, quatre membres de cette communauté arrivent de France à Montréal afin d'ouvrir une école élémentaire destinée aux jeunes garçons. Grâce à une importante relève locale, les effectifs augmentent rapidement et d'autres écoles sont créées. Chargés de l'enseignement primaire, les Frères souhaitent également fournir un enseignement supérieur aux garçons désirant poursuivre leurs études. En 1888, ils fondent donc le Mont-Saint-Louis, un collège abritant un pensionnat et un externat, qui offre les cours commercial et scientifique et dispense un enseignement bilingue.
Le collège est construit en 1887 et 1888, d'après les plans de Jean-Zéphirin Resther (1856-1910), sur un vaste terrain formant un plateau désigné sous le nom de Côte-à-Baron ou de Mont-Saint-Louis. Situé le long la rue Sherbrooke, l'une des plus belles et prestigieuses de la ville, il occupe le point le plus élevé des environs et bénéficie d'un panorama magnifique sur le fleuve Saint-Laurent. Il se trouve en outre dans un secteur à vocation éducative, comme en témoigne la présence à proximité du monastère du Bon-Pasteur (1846-1894), de l'Académie Saint-Louis-de-Gonzague (1878) et de l'Institut des sourdes-muettes.
L'imposant bâtiment en pierre grise de Montréal adopte d'abord un plan en « T ». Un pavillon, érigé au même moment à l'angle des rues Sherbrooke et Sanguinet et destiné à loger les frères enseignants, est relié au bâtiment principal par une galerie fermée. En 1904 et 1905, une nouvelle aile est construite à l'est, le long de la rue Sanguinet, ce qui confère un plan en « F » à l'ensemble et entraîne la disparition de la galerie fermée reliant le pavillon des Frères au collège. De 1906 à 1908, l'édifice est prolongé vers l'ouest jusqu'à l'avenue de l'Hôtel-de-Ville, ce qui vient rompre la symétrie de la façade. En 1909, l'avant-corps central est coiffé d'un dôme carré à terrasse faîtière. En 1913 et 1914, le porche en bois d'origine est remplacé par une construction en pierre de taille flanquée de deux escaliers droits, d'après les plans de l'architecte Gustave Brault (1886-1954). Un gymnase est ajouté en 1949, d'après les plans de l'architecte Raymond Dufresne.
En 1969, à la suite de la réforme de l'éducation, le Mont-Saint-Louis est fermé et le bâtiment est vendu au Cégep du Vieux-Montréal. L'édifice, utilisé jusqu'en 1976, est ensuite laissé à l'abandon. En 1979, les deux ailes sud sont démolies.
L'ancien collège du Mont-Saint-Louis est reconnu en 1979. En 1981, il est inclus dans l'aire de protection du monastère du Bon-Pasteur. La Ville de Montréal acquiert l'édifice en 1986. Entre 1987 et 1989, il est recyclé en 105 appartements en copropriété par la Société municipale d'habitation (aujourd'hui connue sous le nom de Société d'habitation et de développement de Montréal), sous la direction des architectes Claude Gagnon et Guy R. Legault (né en 1932). Il est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel.
En 2024, le terrain de l'ancien collège est classé et les intérieurs sont déclassés.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Ville-Marie
Adresse :
- 230, rue Sherbrooke Est
- 244, rue Sherbrooke Est
- 260, rue Sherbrooke Est
Latitude :
- 45° 30' 53.946"
Longitude :
- -73° 34' 3.715"
Désignation cadastrale :
- Lot 2 162 517
- Lot 2 338 581
- Lot 2 338 582
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- BENOÎT, Michèle et Roger GRATTON. Pignon sur rue : les quartiers de Montréal. Montréal, Guérin littérature, 1991. 393 p.
- CARREAU, Serge, dir. et Perla KOROSEC-SERFATY, dir. Le patrimoine de Montréal : document de référence. Montréal, Ville de Montréal et ministère de la Culture et des Communications du Québec, 1998. s.p.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- Communauté urbaine de Montréal. Service de la planification du territoire. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal : les couvents: architecture religieuse 2. Montréal, CUM, Service de la planification du territoire, 1984. xxix, 391 p.
- FAVREAU, Mariane. « Le Mont Saint-Louis ». La Presse, 11 mars 1989, p. B4.
- GRENIER, Cécile et Joshua WOLFE. Guide Montréal : Un guide architectural et historique. Montréal, Éditions Libre Expression, 1983. s.p.
- LAMBERT, Phyllis, dir. Le Mont-Saint-Louis : histoire, relevé et analyse. Québec, Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, Service de l'inventaire, 1978. s.p.
- MERRETT, Brian et François RÉMILLARD. L'architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments. Montréal, Méridien, 1990. s.p.
- NOPPEN, Luc. « Collège Mont-Saint-Louis ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 92-93.
- PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.