Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Kirkland

Date :

  • 1951 (Construction)
  • 1954 (Agrandissement)
  • 1959 (Construction)
  • 1986 (Agrandissement)

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Personnes associées (6)

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Carte

Description

Le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin est un ensemble bâti et paysager comprenant une résidence, un atelier, une ancienne chèvrerie et un vaste terrain aménagé. La maison, construite à partir de 1951, présente un volume complexe adapté au dénivelé du terrain. Son parement est en planches verticales de cèdre et elle est coiffée de toits plats percés de plusieurs puits de lumière. La façade nord est précédée d'un terrassement pavé. Un avant-corps aveugle dans lequel est aménagé le porche d'entrée se poursuit, à droite, par une grande fenestration sur deux niveaux qui éclaire une section servant d'atelier construite en 1986. Les espaces d'habitation se déploient en arrière, sur un seul niveau, de plain-pied avec le jardin. L'atelier détaché, construit en 1959, est également implanté sur un terrain dénivelé. Le bâtiment rectangulaire en blocs de béton peints en blanc est coiffé d'un toit plat reposant sur une corniche en creux. Sa façade présente deux grandes baies séparées par un pan de maçonnerie. Des portes ouvrent chacun des murs latéraux, tandis que l'élévation arrière est percée de quelques petites baies. La dépendance agricole est quant à elle située à l'extrémité sud-ouest du terrain. Cette ancienne chèvrerie, au parement de planches de bois peint en blanc, est coiffée d'un toit à deux versants à faible pente.

La maison, l'atelier et la dépendance agricole sont entourés d'un aménagement paysager organique comprenant plusieurs essences d'arbres indigènes. Les éléments architecturés du terrain, placés aux abords des bâtiments, comprennent des murets en pierre, des escaliers, des plates-bandes et des vestiges d'anciens socles de sculptures. Une piscine, une pergola et une table en bois assortie de bancs complètent les espaces de vie extérieurs. Le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin est implanté dans un quartier résidentiel de la ville de Kirkland.

Ce bien est classé site patrimonial. Il comprend également deux immeubles patrimoniaux, soit la maison Charles-Daudelin et l'atelier Charles-Daudelin.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2023-03-31
Prise d'effet : 2022-12-09

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 8 - Terrain supérieur

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2022-11-29
 
Ordonnance ministérielle échue -- Ministre de la Culture et des Communications 2022-11-28

Statuts antérieurs

  • Sous ordonnance ministérielle, 2022-10-29
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin présente un intérêt pour sa valeur historique. En 1951, l'artiste Charles Daudelin et sa femme, Louise Bissonnette, font construire une modeste maison selon les plans de l'architecte Charles Elliott Trudeau, dans le secteur encore rural de la paroisse de Saint-Joachim-de-Pointe-Claire. Au fil des années, différentes campagnes de travaux sont menées sur la propriété avec le concours de deux autres architectes de la modernité : Jean-Louis Lalonde et Gordon Edwards. Ces travaux rendent compte du développement du réseau professionnel de Daudelin, dont la pratique artistique est étroitement liée à l'architecture. Ces ajouts témoignent aussi de l'évolution de ses besoins, notamment en espace, au cours de sa carrière. Durant un demi-siècle, soit jusqu'à son décès en 2001, l'ensemble formé de la maison, de l'atelier, de la chèvrerie et du terrain constitue à la fois le lieu de vie et de création de Charles Daudelin, figure marquante de l'histoire de l'art moderne. Aujourd'hui, au Québec comme à l'international, on retrouve des œuvres qui ont été soit conçues soit réalisées en ces lieux, dont des peintures, des sculptures et des œuvres d'art public.

Le site présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La maison et l'atelier ont été conçus par des architectes de renom, formés auprès des maîtres du Mouvement moderne aux États-Unis et en Europe. Les bâtiments construits pour Daudelin répondent de manière éloquente à l'évolution des besoins de l'artiste au fil de sa carrière. De manière complémentaire, la construction d'une chèvrerie à l'arrière du terrain ainsi que l'agrandissement de la maison en 1986, pour y annexer un deuxième atelier, témoignent d'une volonté de conciliation des activités artistiques de Daudelin avec sa vie familiale.

Le site présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Le terrain comporte un léger dénivelé et de nombreux arbres indigènes. La végétation foisonnante traduit un concept paysager pouvant être associé à la mouvance du modernisme où la conception architecturale est intimement liée à celle du paysage. À ce titre, l'abondante fenestration de la maison et de l'atelier offre plusieurs percées visuelles sur les jardins, ce qui induit des liens étroits entre les espaces de vie et de création. Plusieurs éléments, dont l'aménagement de différents îlots de verdure, d'anciens socles de sculptures, divers types de pavements et des murets de pierres, permettent de souligner la topographie irrégulière du terrain et constituent des traces importantes du parcours qui traverse le site, reliant des zones aux ambiances à la fois distinctes et complémentaires. Par ailleurs, l'aménagement de la propriété est en partie tributaire des conseils de Georges Daudelin, frère de Charles et considéré comme le premier architecte-paysagiste du Québec.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2023.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin liés à ses valeurs historique, architecturale et paysagère comprennent, notamment :
- sa situation à proximité du chemin Sainte-Marie, dans un quartier résidentiel de la ville de Kirkland;
- les caractéristiques du terrain, dont le dénivelé légèrement ascendant, les nombreux arbres d'essences indigènes, le terrassement pavé bordant la maison au nord, la piscine creusée, les anciens socles de sculptures, la pergola en bois et le «trou à Charles» (une table et quatre bancs en bois fixés sur des blocs de béton);
- l'aménagement paysager organique, dont la végétation foisonnante, les îlots de verdure, les escaliers en bois ou en pierre, les murets de pierre, ainsi que les variations chromatiques et formelles du pavage;
- les caractéristiques de la maison, dont son volume complexe adapté au dénivelé du terrain et articulé en plusieurs sections d'un ou deux niveaux coiffées d'un toit plat ou à un versant, le parement en planches de cèdre verticales, la corniche et les éléments métalliques, ainsi que les nombreuses ouvertures;
- les caractéristiques de l'atelier, dont son plan rectangulaire, l'élévation sur deux niveaux, le toit plat reposant sur une corniche en creux, les blocs de béton peints en blanc et les éléments métalliques peints en bleu, les deux grandes baies de la façade principale, les fenêtres rectangulaires en bandeau, les portes, ainsi que la cheminée au centre du toit;
- les caractéristiques de la chèvrerie, dont son volume rectangulaire d'un étage en bois, les murs en planches verticales peintes en blanc, les larges portes et le toit à deux versants à faible pente débordant sur un côté.

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Informations historiques

Le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin correspond à la propriété occupée durant la deuxième moitié du XXe siècle par l'artiste Charles Daudelin (1920-2001) et sa femme, Louise Bissonnette (1928-2019). C'est au retour d'un séjour de plusieurs années en France, soit en 1951, que le couple achète un terrain de leur ami journaliste Réal Benoît, dans le secteur encore rural de la paroisse de Saint-Joachim-de-Pointe-Claire. L'architecte Charles Elliott Trudeau (1922-1994), avec lequel collabore Daudelin pour divers projets, dessine les plans d'une maison familiale modeste que le couple se fait construire dans ce qui était jusque-là un champ d'oignons. De plan rectangulaire, la maison d'un étage coiffée d'un toit plat est érigée de plain-pied au sud et précédée d'une galerie au nord. Le salon de la maison sert alors d'atelier à Daudelin.

Peu de temps après, le couple érige une chèvrerie au sud-est de son terrain afin de pouvoir vivre dans une relative autonomie dans cet environnement agricole.

L'accroissement de la famille entraîne l'agrandissement de la maison en 1954 par l'ajout d'une aile perpendiculaire au sud-ouest du corps initial. Les plans seront une nouvelle fois dessinés par Trudeau, qui est alors associé depuis un an à Vincent Rother et John Bland dans la firme Rother Bland Trudeau.

L'année suivante, Daudelin et sa femme achètent une seconde parcelle de Réal Benoît, celle-ci venant doubler la superficie de leur terrain et leur donnant un accès direct au chemin Sainte-Marie. Le terrain est l'objet d'un aménagement paysager entrepris au fil des années par le couple Daudelin-Bissonnette avec l'appui de Georges Daudelin (1928-2003), architecte-paysagiste et frère de l'artiste. L'aménagement paysager sera complété par l'installation de sculptures qui ont depuis été retirées. D'autres éléments, comme une piscine, une pergola et du mobilier extérieur conçu par Daudelin lui-même (le « trou à Charles », soit une table et des bancs en bois) sont ajoutés sur la propriété avec le temps.

En 1959, l'architecte Jean-Louis Lalonde (1923-2007) dessine les plans d'un atelier détaché de la maison. Ami proche de Daudelin avec lequel il collabore dans des projets d'architecture, Lalonde travaille alors pour la firme Rother Bland Trudeau. L'atelier n'a subi aucune modification significative depuis sa construction.

L'architecte Gordon Edwards (1930-2005) réaménage une partie de la maison Daudelin en 1968. Spécialiste des éclairages naturels et artificiels, Edwards avait également oeuvré au sein de la firme Rother Bland Trudeau avant sa dissolution en 1960.

Edwards est à nouveau sollicité par Daudelin en 1986 alors que, quelques mois après avoir reçu le prestigieux prix Paul-Émile-Borduas, l'artiste désire ajouter un atelier intégré à la maison. Les enfants du couple ayant quitté le foyer, Daudelin peut réintégrer ses activités professionnelles au sein même de la résidence. L'agrandissement dessiné par Edwards vient pratiquement doubler la superficie de la maison.

Durant la période d'occupation du site par le couple Daudelin-Bissonnette, le territoire environnant la propriété s'urbanise et fait place à des développements résidentiels denses, Kirkland étant devenue une banlieue de Montréal, puis une ville. La rue longeant la propriété à l'ouest est nommée rue de l'Artiste par la municipalité, en l'honneur de Charles Daudelin.

À la suite du décès de Charles Daudelin en 2001, son épouse poursuit l'occupation de la maison. Celle-ci a été mise en vente par la famille Daudelin en 2019, année où décède également Louise Bissonnette.

Le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin est classé en 2023, en même temps que la maison et l'atelier.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Kirkland

Adresse :

  • 17166, chemin Sainte-Marie

Latitude :

  • 45° 26' 48.505"

Longitude :

  • -73° 51' 40.581"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 991 644 Ptie

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