Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Atelier Charles-Daudelin

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Kirkland

Date :

  • 1959 (Construction)

Usage :

  • Services et institutions (Ateliers d'artisans et d'artistes)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

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Description

L'atelier Charles-Daudelin est un lieu de création construit en 1959. Le bâtiment de facture moderne présente un plan rectangulaire s'élevant sur deux niveaux. Ses murs en blocs de béton blanc sont coiffés d'un toit plat reposant sur une corniche en creux. La façade principale présente deux grandes baies séparées par un pan de maçonnerie. Des portes en bois ouvrent chacun des murs latéraux, tandis que l'élévation arrière est percée de quelques petites baies. Une cheminée surmonte le toit au centre de l'édifice. L'atelier est implanté sur un terrain dénivelé, à l'extrémité sud d'une propriété comprenant également la résidence de l'artiste ainsi qu'une ancienne chèvrerie. L'atelier Charles-Daudelin est situé dans la ville de Kirkland.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique l'extérieur et l'intérieur de l'atelier. L'immeuble est inclus dans le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin, également classé.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2023-03-31
Prise d'effet : 2022-12-09

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2022-11-29
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2023-03-31
Prise d'effet : 2022-12-09

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2022-11-29
 
Ordonnance ministérielle échue Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications
 

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Valeur patrimoniale

L'atelier Charles-Daudelin présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment est associé à l'un des artistes québécois les plus reconnus de la deuxième moitié du XXe siècle, Charles Daudelin. En 1951, Daudelin et sa femme, Louise Bissonnette, font construire une modeste maison selon les plans de l'architecte Charles Elliott Trudeau, dans le secteur encore rural de la paroisse de Saint-Joachim-de-Pointe-Claire. Au fil des années suivantes, différents travaux sont réalisés sur la propriété. Ils rendent compte du développement du réseau professionnel de Daudelin et de l'évolution de ses besoins, notamment en espace, au cours de sa carrière. L'atelier, plus spécifiquement, est construit en 1959 selon les plans de l'architecte Jean-Louis Lalonde. Durant un demi-siècle, soit jusqu'au décès de l'artiste en 2001, le terrain et les bâtiments qui s'y trouvent constituent à la fois le lieu de vie et de création de Daudelin, figure marquante de l'histoire de l'art moderne. Aujourd'hui, au Québec comme à l'international, on retrouve des œuvres qui ont été soit conçues soit réalisées en ces lieux, dont des peintures, des sculptures et des œuvres d'art public. Des films d'archives et des documentaires montrent par ailleurs l'artiste travaillant dans son atelier et témoignent du rôle du bâtiment dans sa production.

L'atelier présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Il répond de manière éloquente à l'évolution des besoins de l'artiste au fil de sa carrière. Cela transparaît, entre autres, dans le travail de la lumière naturelle et artificielle à l'intérieur du bâtiment, offrant un éclairage stable et modulable. L'atelier comporte en effet une fenestration abondante, dont deux très grandes baies en façade et des fenêtres en bandeau. La division et l'articulation des espaces intérieurs témoignent aussi de l'adaptation de l'architecture aux besoins spécifiques de l'artiste, notamment en regard de la multidisciplinarité de sa pratique. Ainsi, l'atelier se divise en quatre espaces de travail reliés par un escalier à double volée. L'entrée donne accès à un studio de sculpture pleine hauteur; un demi-étage plus haut, du côté ouest, se trouve l'atelier de peinture; et une mezzanine, à l'est, accueille l'atelier de dessin. Le sous-sol permettait vraisemblablement d'entreposer l'équipement et les matériaux. À l'extérieur, le bâtiment est représentatif de l'architecture moderne des années 1950, avec ses murs en blocs de béton blanc, son volume presque cubique et son aspect épuré. Jean-Louis Lalonde, concepteur de l'atelier, connaît une carrière prestigieuse sur la scène internationale. Il travaille plusieurs années en Europe, où il supervise notamment l'un des importants chantiers de l'après-guerre : celui du Palais de l'UNESCO à Paris. C'est dans ce contexte qu'il côtoie Le Corbusier et d'autres figures de proue du modernisme. L'atelier Charles-Daudelin n'a subi aucune modification significative depuis sa construction en 1959 et constitue donc un témoin important du travail de Lalonde.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2023.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'atelier Charles-Daudelin liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation sur un terrain dénivelé au sud de la maison Charles-Daudelin et sa localisation à l'intérieur du site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin, dans la ville de Kirkland;
- son volume, dont son plan rectangulaire, son élévation sur deux niveaux et son toit plat reposant sur une corniche en creux;
- les matériaux, dont les briques et les blocs de béton peints en blanc, les éléments métalliques peints en bleu, les poutres apparentes et les revêtements en bois;
- les ouvertures, dont les deux grandes baies de la façade principale, les fenêtres rectangulaires en bandeau et les portes;
- l'ornementation dépouillée;
- la cheminée au centre du toit;
- l'aménagement intérieur, dont l'escalier à double volée en bois, le studio en pleine hauteur, la mezzanine et les pièces du sous-sol.

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Informations historiques

L'atelier Charles-Daudelin est un espace de travail et de création utilisé durant plusieurs décennies par l'artiste multidisciplinaire Charles Daudelin (1920-2001). Il fait partie de la propriété occupée durant la deuxième moitié du XXe siècle par Daudelin et sa femme, Louise Bissonnette (1928-2019).

C'est au retour d'un séjour de plusieurs années en France, soit en 1951, que le couple achète un terrain de leur ami journaliste Réal Benoît, dans le secteur encore rural de la paroisse de Saint-Joachim-de-Pointe-Claire. L'architecte Charles Elliott Trudeau (1922-1994), avec lequel collabore Daudelin pour divers projets, dessine les plans d'une maison familiale modeste que le couple se fera construire dans ce qui était jusque-là un champ d'oignons. Le salon de la maison sert alors d'atelier à Daudelin.

En 1959, l'architecte Jean-Louis Lalonde (1923-2007) dessine les plans d'un atelier détaché de la maison. Ami proche de Daudelin avec lequel il collabore dans des projets d'architecture, Lalonde travaille alors pour la firme Rother Bland Trudeau, cofondée par Charles Elliott Trudeau. Il est également l'un des architectes importants de la modernité architecturale au Québec, et connaît une carrière prestigieuse sur la scène internationale. Lalonde travaille en effet plusieurs années en Europe, où il supervise l'un des importants chantiers de l'après-guerre, celui du Palais de l'UNESCO à Paris. C'est dans ce contexte qu'il côtoie Le Corbusier et d'autres figures de proue du modernisme.

La division et l'articulation des espaces intérieurs de l'atelier témoignent de l'adaptation de l'architecture aux besoins spécifiques de l'artiste, notamment en regard de la multidisciplinarité de sa pratique. Ainsi, l'atelier se divise en quatre espaces de travail reliés par un escalier à double volée. L'entrée donne accès au studio de sculpture de pleine hauteur. Un demi-étage plus haut, du côté ouest, se trouve l'atelier de peinture. Enfin, une mezzanine, du côté est, accueille l'atelier de dessin. Le sous-sol permettait vraisemblablement d'entreposer l'équipement et les matériaux. Des films d'archives et des documentaires montrent par ailleurs l'artiste à l'oeuvre dans son atelier et témoignent du rôle du bâtiment dans sa production. L'atelier Charles Daudelin n'a subi aucune modification significative depuis sa construction en 1959.

En 1986, quelques mois après avoir reçu le prestigieux prix Paul-Émile-Borduas, Charles Daudelin désire ajouter un atelier intégré à la maison. Les enfants du couple ayant quitté le foyer, l'artiste peut réintégrer ses activités professionnelles au sein même de la résidence. Un agrandissement important est alors dessiné par l'architecte Gordon Edwards (1930-2005), qui avait également oeuvré au sein de la firme Rother Bland Trudeau avant sa dissolution en 1960.

À la suite du décès de Charles Daudelin en 2001, son épouse continue d'habiter la propriété. Celle-ci a été mise en vente par la famille Daudelin en 2019, année où décède également Louise Bissonnette.

L'atelier Charles-Daudelin est classé en 2023, en même temps que la maison de l'artiste. Les deux bâtiments sont inclus dans le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin, également classé.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Kirkland

Adresse :

  • 17166, chemin Sainte-Marie

Latitude :

  • 45° 26' 48.073"

Longitude :

  • -73° 51' 40.327"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 991 644 Ptie

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Gouvernement du Québec

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