Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Charles-Daudelin

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Kirkland

Date :

  • 1951 (Construction)
  • 1954 (Agrandissement)
  • 1968 (Réaménagement intérieur)
  • 1986 (Agrandissement)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
  • Services et institutions (Ateliers d'artisans et d'artistes)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (6)

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Carte

Description

La maison Charles-Daudelin est une résidence érigée à partir de 1951 puis modifiée et agrandie à quelques reprises, et qui intègre un atelier d'artiste construit en 198 6. Elle présente un volume complexe adapté au dénivelé du terrain. Son parement est en planches verticales de cèdre et elle est coiffée de toits plats percés de plusieurs puits de lumière. La façade nord est précédée d'un terrassement pavé. Un avant-corps monolithique dans lequel est aménagé le porche d'entrée se poursuit, à droite, par une grande fenestration sur deux niveaux aux châssis en aluminium anodisé brun foncé. Cette section de la maison, construite en 1986, sert d'atelier. Les espaces d'habitation se déploient en arrière, sur un seul niveau, de plain-pied avec le jardin. Une fenestration abondante et des façades dépouillées caractérisent l'ensemble de la maison.

La résidence est érigée sur une propriété comprenant également un atelier détaché et une ancienne chèvrerie. Le terrain est planté d'arbres en un aménagement organique, et comporte des éléments architecturés tels que des murets de pierre, des escaliers,des plates-bandes et des vestiges d'anciens socles de sculptures . La maison Charles-Daudelin est située dans un quartier résidentiel de la ville de Kirkland.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique l'extérieur et l'intérieur de la maison. L'immeuble est inclus dans le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin, également classé.

Plan au sol :

Irrégulier

Nombre d'étages :

2

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois

Annexes :

  • Agrandissement
  • Atelier d'artiste ou d'artisan
  • Bâtiment de ferme

Fondations :

  • Béton

Élévations :

  • Façade arrière : Bois (Planche verticale)
  • Façade droite : Bois (Planche verticale)
  • Façade gauche : Bois (Planche verticale)
  • Façade avant : Bois (Planche verticale)

Toit :

  • Forme : Plat
    Matériau : Asphalte, bardeaux

Porte principale :

  • contemporaine, à baies latérales

Autre(s) porte(s) :

  • contemporaine, coulissante

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, Contemporaine

Lucarne(s) :

  • Puits de lumière

Éléments architecturaux :

  • Parapet

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2023-03-31
Prise d'effet : 2022-12-09

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2022-11-29
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2023-03-31
Prise d'effet : 2022-12-09

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2022-11-29
 
Ordonnance ministérielle échue Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications

Statuts antérieurs

  • Sous ordonnance ministérielle, 2022-10-29
 

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Valeur patrimoniale

La maison Charles-Daudelin présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment est associé à l'un des artistes québécois les plus reconnus de la deuxième moitié du XXe siècle, Charles Daudelin, et à plusieurs de ses amis architectes. En 1951, Daudelin et sa femme, Louise Bissonnette, font construire une modeste maison selon les plans de l'architecte Charles Elliott Trudeau, dans le secteur encore rural de la paroisse de Saint-Joachim-de-Pointe-Claire. Différentes campagnes de travaux sont menées au fil des années avec le concours de deux autres architectes de la modernité¿: Jean-Louis Lalonde et Gordon Edwards. Ces travaux rendent compte du développement du réseau professionnel de Daudelin, dont la pratique artistique est étroitement liée à l'architecture. Ces ajouts témoignent aussi de l'évolution de ses besoins, notamment en espace, au cours de sa carrière. Durant un demi-siècle, soit jusqu'à son décès en 2001, la maison et les autres éléments de la propriété constituent à la fois le lieu de vie et de création de Charles Daudelin, figure marquante de l'histoire de l'art moderne. Aujourd'hui, au Québec comme à l'international, on retrouve des œuvres qui ont été soit conçues soit réalisées en ce lieu, dont des peintures, des sculptures et des œuvres d'art public.

La maison présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle répond de manière éloquente à l'évolution des besoins de l'artiste au fil de sa carrière et de sa vie familiale. Cela transparaît entre autres dans le travail de la lumière naturelle et artificielle à l'intérieur de la maison, offrant un éclairage stable et modulable. Ainsi, la résidence comporte des puits de lumière et une fenestration large et abondante. La division et l'articulation des espaces intérieurs témoignent aussi de l'adaptation de l'architecture aux besoins spécifiques de l'artiste, notamment en regard de la multidisciplinarité de sa pratique. On y retrouve par exemple des aires ouvertes et des pièces sans porte, du mobilier intégré, des divisions en diagonale et des espaces se déployant sur deux niveaux. L'apparence actuelle de la maison est en grande partie redevable à l'agrandissement réalisé en 1986 selon les plans de Gordon Edwards, alors que Daudelin désire aménager un atelier à même la maison, ses enfants ayant quitté le foyer. Par ailleurs, les trois architectes ayant œuvré à la conception de la résidence depuis 1951 sont des figures importantes dans le domaine de l'architecture à leur époque. Formé à l'École des Beaux-arts de Montréal, puis aux États-Unis à la Harvard School of Design auprès de Walter Gropius, Charles Elliott Trudeau remporte, au cours de sa carrière, plusieurs concours prestigieux et certaines de ses œuvres paraissent dans des publications spécialisées. Jean-Louis Lalonde, pour sa part, travaille plusieurs années en Europe, où il supervise notamment l'un des importants chantiers de l'après-guerre : celui du Palais de l'UNESCO à Paris. Quant à Edwards, également formé en Europe et spécialiste de l'éclairage en architecture, il poursuit, parallèlement à sa pratique, une carrière en enseignement universitaire. Tous les trois collaborent avec Daudelin pour plusieurs projets professionnels. La maison Charles-Daudelin témoigne ainsi du travail de plusieurs créateurs importants de la modernité au Québec.

Source: Ministère de la culture et des Communications, 2023.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Charles-Daudelin liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation en bordure d'un terrassement pavé et au sein d'un terrain paysagé, ainsi que sa localisation à l'intérieur du site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin, dans la ville de Kirkland;
- son volume complexe adapté au dénivelé du terrain et articulé en plusieurs sections d'un ou deux niveaux coiffés d'un toit plat ou à un versant, dont l'avant-corps aveugle comprenant l'entrée principale;
- les matériaux, dont le parement en planches de cèdre verticales, la corniche et les éléments métalliques;
- les ouvertures, dont la fenestration abondante, les grandes baies rectangulaires aux châssis en aluminium anodisé brun foncé (sur deux niveaux sur la façade principale), les puits de lumières (carrés ou en bandeau), de même que les portes vitrées;
- l'ornementation dépouillée;
- l'aménagement intérieur, dont les aires ouvertes, les pièces sans porte, la mezzanine, les espaces se déployant sur deux niveaux, les divisions en diagonale, les lambris de bois des plafonds et des sections de murs, ainsi que les planchers en céramique;
- le mobilier intégré, dont le bain carré creusé à même le sol, les armoires et l'îlot de cuisine en bois peints en bleu-gris, les nombreuses étagères, les placards et les dessertes en bois.

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Informations historiques

La maison Charles-Daudelin est la résidence occupée durant la deuxième moitié du XXe siècle par l'artiste Charles Daudelin (1920-2001) et sa femme, Louise Bissonnette (1928-2019). C'est au retour d'un séjour de plusieurs années en France, soit en 1951, que le couple achète un terrain de leur ami journaliste Réal Benoît, dans le secteur encore rural de la paroisse de Saint-Joachim-de-Pointe-Claire. L'architecte Charles Elliott Trudeau (1922-1994), avec lequel collabore Daudelin pour divers projets, dessine les plans d'une maison familiale modeste que le couple se fera construire dans ce qui était jusque-là un champ d'oignons. De plan rectangulaire, la maison d'un niveau coiffée d'un toit plat est érigée de plain-pied et précédée d'une galerie au nord. Le salon de la maison sert alors d'atelier à Daudelin. La division en diagonale séparant la cuisine de la salle de séjour, ainsi que plusieurs pièces de mobilier intégré sont notamment des éléments conservés de cette première phase d'aménagement de la maison.

L'accroissement de la famille entraîne l'agrandissement de la maison en 1954 par l'ajout d'une aile perpendiculaire au sud-ouest du corps initial. Les plans seront une nouvelle fois dessinés par Trudeau, qui est alors associé depuis un an à Vincent Rother et John Bland dans la firme Rother Bland Trudeau.

L'année suivante, Daudelin et sa femme achètent une seconde parcelle de Réal Benoît, celle-ci venant doubler la superficie de leur terrain et leur donnant un accès direct au chemin Sainte-Marie. En 1959, l'architecte Jean-Louis Lalonde (1923-2007) dessine les plans d'un atelier détaché de la résidence.

L'architecte Gordon Edwards (1930-2005) réaménage une partie de la maison en 1968. Spécialiste des éclairages naturels et artificiels, Edwards avait également oeuvré au sein de la firme Rother Bland Trudeau avant sa dissolution en 1960. L'aspect actuel de la salle de bain, avec ses puits de lumière zénithal et latéral, date probablement de cette époque.

Un nouvel ajout de pièces au sud aurait eu lieu vers 1982, également d'après des plans de Gordon Edwards. Il s'agit vraisemblablement de la construction du solarium au sud-est, ainsi que l'agrandissement de la salle à manger vers l'ouest.

Edwards est à nouveau sollicité par Daudelin en 1986 alors que, quelques mois après avoir reçu le prestigieux prix Paul-Émile-Borduas, l'artiste désire ajouter un atelier intégré à la maison. Les enfants du couple ayant quitté le foyer, Daudelin réintégre ses activités professionnelles au sein même de la résidence. L'agrandissement dessiné par Edwards vient pratiquement doubler la superficie de la maison, qui prend à ce moment son apparence actuelle.

À la suite du décès de Charles Daudelin en 2001, son épouse continue d'habiter la maison. Celle-ci a été mise en vente par la famille Daudelin en 2019, année où décède également Louise Bissonnette.

La maison Charles-Daudelin est classée en 2023, en même temps que l'atelier détaché. Les deux bâtiments sont inclus dans le site patrimonial de la Maison-Charles-Daudelin, également classé.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Kirkland

Adresse :

  • 17166, chemin Sainte-Marie

Latitude :

  • 45° 26' 48.905"

Longitude :

  • -73° 51' 40.828"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 991 644

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