Secrétaire bibliothèque

Secrétaire bibliothèque en deux corps, datant de la fin du 18e siècle. Ses dimensions sont 253,5 cm de hauteur, 120,3 cm de largeur et 55,5 cm de profondeur. Le meuble est en noyer tendre. Le corps supérieur est une bibliothèque à deux vantaux assemblés à tenon et mortaise chevillé. Les vantaux sont ornés de moulures clouées, d'une essence de bois plus foncé. Cinq tablettes divisent l'espace intérieur, insérées dans des rainures creusées dans les côtés du meuble. Les vantaux pivotent sur des charnières de laiton fixées à l'aide de vis à tête fendue. Le vantail de droite porte une serrure. Les deux vantaux possèdent une entrée de serrure. Celle du vantail de gauche est décorative. Ces entrées de serrure sont en laiton et représentent une figure animale de chèvre ou de taureau sur une couronne de laurier, surmontant des motifs de colonnes, de feuillages et le profil d'un homme barbu en médaillon couronné de laurier. Le vantail de gauche est maintenu fermé par un crochet de métal vissé sous une tablette et s'insérant dans un oeillet fiché dans le bois. Une plaque de métal est vissée au revers de la porte de gauche là où s'insère le pêne. Le haut du vantail de droite est maintenu fermé par un loquet. La bibliothèque est couronnée d'une corniche à doucine et denticules. Le corps inférieur du meuble est un secrétaire à abattant muni de cinq tiroirs. L'abattant est soutenu par deux tirettes lorsque ouvert. L'abattant est muni d'une serrure en laiton, couverte d'un disque pivotant du même métal. L'intérieur du secrétaire est enduit d'une couleur rougeâtre. Il est muni de trois tiroirs surmontant quatre compartiments de chaque côté d'une petite armoire centrale à serrure et clé. Ces tiroirs possèdent des petites poignées de laiton. Le haut chantourné de la petite armoire est un tiroir secret. Le plateau abattant pivote sur des charnières en laiton, fixées avec des vis à tête fendue. Il est creusé et recouvert d'une toile noire imitant le cuir. Les tiroirs sont assemblés à queue d'aronde aux deux extrémités. Une mince moulure encadre chaque tiroir. Le piétement proéminent du secrétaire est mouluré et chantourné.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Partie d'un objet patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2018-03-15

Haut de la page

Ce secrétaire bibliothèque a été fabriqué à la fin du 18e siècle. Il s'inscrit dans le style Chippendale en raison de son piétement typique.

Il a été donné au Dépôt du monastère de l'Hôpital général en 1799 par James McGill, fondateur posthume de l'Université McGill à Montréal. James McGill (1744-1813) arrive à Montréal en 1766 et s'y adonne au commerce. En 1776, il débute sa carrière politique par la réception d'une première charge publique, en tant que juge de paix. Son influence et sa prospérité ne feront que grandir jusqu'à son décès, le 19 décembre 1813. Par testament, il lègue une propriété et un fonds pour la création d'une université qui portera son nom. Le 2 décembre 1776, il épouse Charlotte Trottier Desrivières, veuve de Joseph Amable Trottier Desrivières. Charlotte est née Guillimin et sa soeur Geneviève est religieuse augustine à l'Hôpital général de Québec depuis 1771. À l'époque du don en 1799, elle y est dépositaire. « La charge de la Dépositaire de la Communauté est d'avoir soin de tout le bien et revenu du Monastère, en recevoir et garder les deniers, acheter les provisions et nécessités; et de faire toute autre chose appartenante au maniement du bien temporel, suivant ce que la Supérieure lui ordonnera. » Ainsi est décrite cette charge dans les Constitutions. Soeur Saint-Olivier sera élue Dépositaire en mai 1789, poste qu'elle occupera pendant douze ans. Elle fut par la suite élue Supérieure de 1806 à 1809 et occupa également les fonctions de Maîtresse des novices, d'Hospitalière, d'Assistante et de Discrète. De sa main, sont consignés dans le registre du Dépôt plusieurs dons faits par Monsieur McGill qui, près d'une fois par année, faisait parvenir au monastère un « quart de fleurs ». Ces fleurs étaient parfois accompagnées d'un autre don plus substantiel, tel un livre de compte en 1801 ou deux « pochées de pomme et 2 minots de prunes » en 1806. Le plus ancien don répertorié de James McGill, oeuvrant alors dans le commerce des fourrures, serait celui d'une « caisse de peaux vertes pour attacher les animaux » en 1785. Le don du secrétaire bibliothèque a été consigné ainsi par Mère Saint-Olivier : « De Mr james McGill un bureau pour le Dépot, et un quart de fleure 54" ». Le nombre étant l'estimation de la valeur du don, en livres de l'époque. Ce meuble était donc destiné au bureau de la dépositaire, où elle tenait les comptes des biens temporels de la communauté et de l'hôpital.

Le meuble a été décapé. L'entrée de serrure du vantail de droite est brisée en deux parties et une portion est manquante. Le bois du côté gauche du meuble est fendu dans le bas.

Ce meuble est classé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec en 2017, en même temps que plusieurs autres meubles qui font partie de la collection des Augustines de l'Hôpital général de Québec.

Haut de la page

Haut de la page