Table à cartes

Table à cartes de style victorien, datant du milieu du 19e siècle. Ses dimensions sont 76,7 cm de hauteur, 91 cm de largeur, 46,2 cm de profondeur lorsque le plateau est fermé et 91 cm de profondeur lorsque le plateau est ouvert. Le plateau portefeuille déplié pivote pour venir s'appuyer sur la ceinture de la table. Le côté intérieur des abattants est couvert d'un feutre vert. Les deux abattants s'ouvrent à l'aide de deux charnières en laiton, fixées à l'aide de vis fendues. Un compartiment de rangement se trouve en ceinture sous le plateau, accessible en faisant pivoter ce plateau. Une coquille centrale en feuillage orne le bas de la façade du plateau, entourée de volutes qui se prolongent sur les côtés du meuble. Ces sculptures sont rapportées. Le tout repose sur un pied polygonal en balustre pansu porté par un socle à quatre consoles ornées de volutes et munies de roues en laiton. Le pied est en noyer massif alors que le plateau et la ceinture sur trois côtés sont plaqués en ronce de noyer. Le centre du plateau est en pin, entouré d'un cadre en noyer. L'intérieur du compartiment est en pin.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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Cette table à cartes aurait été fabriquée au milieu du 19e siècle. Il s'agit d'un meuble faisant partie de l'ameublement typique d'un salon victorien. Pliée et rangée le long d'un mur, elle tient lieu de console. Déployée, son plateau accommode quatre joueurs.

Avant les réformes religieuses de la deuxième moitié du 20e siècle, les religieuses augustines n'avaient pas la permission de jouer avec des cartes conventionnelles. Elles avaient toutefois à leur disposition le jeu de cartes des Vertus, dont quelques exemplaires ont été confectionnés à la main à partir de jeux de cartes ordinaires aux symboles effacés. Ce jeu de levées aux règles simples, également appelé jeu de perfection, visait à mettre en valeur quelques vertus importantes de la vie monastique, regroupées par paires, soit la Charité et la Justice, l'Humilité et la Tempérance, la Foi et la Force, l'Espérance et la Prudence. Les religieuses pouvaient également jouer à des jeux questionnaires sous forme de cartes à thèmes religieux, tel le jeu d'étude et d'histoire mariale, publié par le Centre Marial Canadien à Nicolet en 1955, ou de culture générale, tel le questionnaire encyclopédique de l'abbé Étienne Blanchard, édité par Les Clercs de Saint-Viateur de Montréal vers 1941-1949. Les religieuses avaient également accès au jeu Rook, jeu de cartes sans figures ni symboles, conçu spécialement pour remplacer le jeu de cartes conventionnel auprès de ceux ou celles dont la religion leur en interdisait l'usage. Ce jeu est produit pour la première fois en 1906 par la compagnie américaine Parker Brothers. Il est possible que les religieuses aient pu s'adonner à ces jeux lors des récréations d'une heure qu'elles avaient après le dîner et le souper, mais comme ce temps était principalement consacré à la conversation, au reprisage et autres travaux d'aiguille, ces jeux étaient davantage joués au noviciat ou lors des rares congés. Les Règlements des Religieuses Hospitalières de l'Hôpital général stipulent en effet qu'« Aux récréations du dimanche et des jours de fête, il sera permis de s'amuser à quelques jeux de dames, de dominos ou autres qui ne contreviennent pas à la modestie religieuse. »

Cette table se trouve présentement au salon des dignitaires de l'Hôpital général, également appelé salon rouge. Elle a été restaurée par l'atelier de l'ébéniste Michel Gilbert à Vallée-Jonction en avril 2016, comme l'indique un papier collé à l'intérieur du compartiment sous le plateau. À cette occasion, le placage du plateau et de la ceinture a été réparé, une moulure sculptée sur la ceinture a été remplacée, une fissure a été collée sur le plateau, les roulettes ont été remplacées, une finition à la gomme laque a été appliquée sur le bois du meuble et le feutre du contour intérieur a été remplacé.

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