Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Épave Etchemin

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Lévis

Date :

  • vers 1757 – vers 1758 (Construction)
  • 1759‑11‑22 (Naufrage)
  • 2009 (Découverte)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine maritime et fluvial

Classification :

  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : bateau > Frégate
  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : fonction > Militaire
  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : mode de propulsion > Voiles

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Images

Description

L'épave Etchemin est le vestige d'un grand voilier en bois probablement construit en 1757 ou 1758 et ayant fait naufrage le 22 novembre 1759. Les vestiges préservés représentent un pan de coque mesurant environ 36 mètres de longueur sur 6 mètres de largeur. L'épave Etchemin comporte 52 couples ou membrures, environ 18 virures du bordé externe, la quille, ainsi que des parties de l'étrave et de l'étambot. L'épave gît dans le fleuve Saint-Laurent à Lévis, à la hauteur de la rivière Etchemin, à une profondeur comprise entre 5 et 6 mètres.

Provenance archéologique :

  • CeEt-885

Contexte archéologique :

  • Épave

Lieu de production :

  • Europe > France

Type de fabrication :

Artisanal

Matériaux :

  • Matières organiques - solides fibreux (Bois)

Intégrité :

Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)

Nombre de biens :

1

Discipline :

  • Archéologie historique

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'épave Etchemin pourrait être le vestige du Maréchal de Senneterre ou du Duc de Fronsac, des navires corsaires construits en 1757 ou 1758 en France. En 1759, lors des affrontements militaires qui mènent à la prise de Québec par les forces britanniques, la flotte française en infériorité numérique se retire plus haut sur le fleuve Saint-Laurent. En novembre, alors que la ville de Québec est occupée par les Anglais et que plusieurs navires britanniques quittent le fleuve avant l'hiver, les bâtiments français tentent de passer devant la ville pour regagner la sécurité de l'Atlantique. Le gros de la flotte française réussit son échappée mais quatre navires de l'escadre de Jacques Kanon attendant la marée au cap Rouge sont surpris par un vent fort venant de l'ouest.

En quelques heures, l'Elizabeth de 180 tonneaux, le Soleil Royal de 300 tonneaux, le Duc de Fronsac de 450 tonneaux et le Maréchal de Senneterre de 550 tonneaux se perdent sur la côte de Lévis. Le plus petit navire, l'Elizabeth, s'échoue sur la batture où son épave demeure visible jusqu'au XIXe siècle, tandis que les plus grands navires se brisent sur les rochers et disparaissent dans le chenal le 22 novembre 1759. La mémoire des naufrages reste vivante à Lévis et, lorsqu'en 1912 trois canons sont repérés à marée basse, les résidents et les passionnés d'histoire les associent aux épaves françaises perdues.

L'épave Etchemin n'est pas authentifiée de manière certaine. Elle est découverte par des archéologues de l'Université de Montréal travaillant à la hauteur de la rivière Etchemin en 2009. Ce vestige d'une structure en bois appartenant à un navire ancien correspond à une anomalie de sonar observée à cet endroit en 2006. Les travaux effectués jusqu'en 2013 permettent de cartographier le site et d'en dresser les caractéristiques principales.

Deux navires, par leurs caractéristiques historiques et leurs composantes architecturales, demeurent les meilleurs candidats potentiels. Le premier est le Maréchal de Senneterre, une frégate construite à Bayonne en 1757. Il est baptisé en l'honneur de Jean-Charles, marquis de Saint-Nectaire, surnommé aussi Senecterre. Jaugeant 550 tonneaux, il mesure 128 pieds français de longueur (41,5 mètres), 32 pieds et 6 pouces de largeur, et 17 pieds de hauteur. En 1759, il porte 30 canons, dont 24 de 12 livres et quatre de 6 livres. Il appartient à Lamalétie, Latuilière et Compagnie de Bordeaux. Le second candidat est le Duc de Fronsac, une frégate construite à Bordeaux en 1758. Appartenant à Marchand Fils de Bordeaux et jaugeant 450 tonneaux, il mesure 104 pieds français au niveau de sa quille (33,8 mètres). En 1759, il porte 24 canons, dont quatre de 12 livres et 20 de 8 livres.

Même s'il est encore impossible de trancher entre les deux candidats pour l'identité de l'épave de Etchemin, elle reste un vestige majeur de la guerre de Sept Ans et un bon exemple de la construction navale autour du golfe de Gascogne au milieu du XVIIIe siècle.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Lévis

Municipalité :

  • Lévis

Code Borden

CeEt-885      

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Références

Notices bibliographiques :

  • GAUTHIER-BÉRUBÉ, Marijo, Brad LOEWEN et Mathieu MERCIER GINGRAS. Cartographie de l'épave Etchemin (CeEt-885) : un vaisseau français naufragé en 1759 : rapport d'activités de 2012. Montréal, Université de Montréal, 2013. 34 p.
    • L'image intitulée Épave Etchemin. Plan des vestiges. dans l'onglet Images en fait partie.
  • LAFRANCE, Jean. Les épaves du Saint-Laurent. (1650-1760). Montréal, Éditions de l'homme, 1972. s.p.
  • LOEWEN, Brad. Inventaire subaquatique de la côte de Lévis : les épaves de l'Etchemin (CeEt-885) : rapport d'activités de 2008. Montréal, Université de Montréal, 2010. 36 p.
  • LOEWEN, Brad. Inventaire subaquatique de la côte de Lévis : rapport d'activités de 2011 : l'épave de l'Etchemin (CeEt-885), l'épave de la Chaudière (CeEt-904). Montréal, Université de Montréal, 2012. 34 p.
  • SIMARD, Frédéric. Découverte d'un site archéologique d'épave à l'embouchure de la rivière Etchemin. Québec, 2008. 16 p.

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