Fauteuil
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Date :
- après 1700 – avant 1760 (Production)
- 1779 (Donation)
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Ameublement > Mobilier
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (3)
Fait partie de :
Autres biens associés :
Groupes associés (1)
Personnes associées (2)
- Chartier de Lotbinière, Angélique (1693 – 1772) - Donateur(-trice)
- Renaud d'Avène Des Méloizes, Nicolas-Marie (1696 – 1743) - Propriétaire
Inventaires associés (1)
Description
Ce fauteuil canné de style Régence a été fabriqué en Nouvelle-France entre 1700 et 1760 et fait partie d'un ensemble de six. Il mesure 98,3 cm de hauteur, 64,8 cm de largeur et 60,8 cm de profondeur.
Ce fauteuil est composé de pieds galbés nervurés, terminés en crosse, et d'accoudoirs ouverts en retraits sur le siège. Ce meuble possède une ceinture galbée, chantournée et ornée de feuilles d'acanthe et de fleurs et de coquilles. Le dossier, dit à échancrure centrale et très légèrement incliné vers l'arrière, est chantourné et un motif de coquille en éventail orne son sommet.
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 2018.69
- Numéro précédent : M-47
- Numéro précédent : 2001-151
Lieu de production :
- Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale
Dimensions :
- Hauteur : 98,3 centimètre(s)
- Largeur : 64,8 centimètre(s)
- Profondeur : 60,8 centimètre(s)
Matériaux :
- Fibre
- Bois (Merisier)
- Métal
Technique de fabrication :
- Assemblé, à tenon et mortaise
- Chantourné
- Chevillé
- Décapé
- Sculpté
Représentation iconographique :
- Coquille
- Motif décoratif (volute)
- Motif végétal (feuillage, feuille d'acanthe)
Altérations :
-
• Consolidation : Siège
Ajout au 20e siècle d'un panneau de bois collé sous le cannage du siège -
• Décapage : Complet
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Partie d'un objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2003-11-13 |
Informations historiques
Ce fauteuil canné aurait été produit en Nouvelle-France entre 1700 et 1760. Plusieurs rapprochements stylistiques peuvent être faits avec les fauteuils de Lyon du milieu du 18e siècle. L'artisan concepteur du fauteuil demeure inconnu.
Ce meuble a appartenu à Marie-Angélique Chartier de Lotbinière (1693-1772) et Nicolas-Marie Renaud d'Avaine Des Méloizes (1696-1743), officier dans les troupes de la Marine et seigneur de Neuville. La famille Des Méloizes fait partie de l'élite coloniale du XVIIIe siècle, Nicolas-Marie étant souvent appelé à accompagner des gouverneurs à la cour de France. Pendant ses séjours en France, monsieur Des Méloizes s'intéresse à la fabrication de tuiles de toiture et tente d'initier l'utilisation de ce matériel en Nouvelle-France en remplacement du bardeau de bois. Il laisse finalement une fortune moins importante à son épouse et ses enfants en raison de nombreux emprunts, des résultats peu concluants de son entreprise et de sa mort précoce.
Veuve, avec dix enfants à sa charge, dont deux issus de son premier mariage avec Jean-François Martin de Lino, Marie-Angélique est prise en sympathie par son entourage qui demande au gouverneur de lui accorder une pension. Il est possible que cette pension lui ait été accordée, puisque selon les livres de recettes et dépenses de l'Hôtel-Dieu, madame Des Méloizes fait plusieurs dons généreux aux Augustines à cette époque. Marie-Angélique est attachée à la communauté des Augustines puisque de deux de ses belles-soeurs y ont été religieuses, soit soeur Louise-Thérèse Renaud d'Avene des Méloizes dite de la Sainte-Vierge (1690-1759) et soeur Marie-Thérèse Renaud d'Avene des Méloizes dite de Saint-Gabriel (1692-1711).
Le 4 octobre 1765, madame Des Méloizes devient pensionnaire à l'Hôtel-Dieu de Québec avec sa petite nièce, Élizabeth Denys Thibaudière de la Ronde (1760-1779). Le 10 août 1770, madame Des Méloizes rédige son testament et demande à la Mère Supérieure Saint-Martin, Marie-Louise Curot (1716-1788), de garder comme pensionnaire et de subvenir aux besoins de sa jeune nièce, mademoiselle Élizabeth de la Ronde, alors âgée de treize ans. Elle laisse également à Mère Supérieure Saint-Martin un généreux montant d'argent, ses vêtements et ses meubles qui devront être transmis à la demoiselle Thibaudière de la Ronde lorsqu'elle aura vingt ans. Au décès de madame Des Méloizes le 12 décembre 1772, mademoiselle Thibaudière est prise en charge par les Augustines jusqu'à son décès en 1779. Puisqu'elle n'était âgée que de dix-neuf ans, et selon le testament de madame Des Méloizes, tous les biens meubles et monétaires de cette dernière sont cédés aux Augustines.
Selon l'inventaire des biens qui sont transmis à la communauté des Augustines le 8 octobre 1779, madame Des Méloizes laisse deux déshabillés de satin, l'un vert et l'autre cramoisi, un lit composé d'un matelas de plumes, d'un traversin, d'un oreiller, de deux couvertures blanches, d'un tour de lit vert avec les rideaux garnis d'un ruban jaune, quatre fauteuils cannés et la somme de quinze cent quatre livres neuf sols. Toutefois, pour une raison inconnue, la communauté des Augustines possède aujourd'hui six fauteuils cannées qui viendraient tous, selon la tradition orale, de madame Des Méloizes. Une analyse visuelle des détails sculptés des fauteuils permet toutefois de penser qu'ils auraient été fabriqués par trois différents artisans de Québec.
Au cours du 20e siècle, le fauteuil a été décapé, solidifié et le cannage a été refait au complet.
Le fauteuil est classé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec en 2003, en même temps que plusieurs autres meubles qui font partie de la collection des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- CASGRAIN, Henri-Raymond. Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec. Québec, Léger Brousseau, 1878. 612 p.
- LESSARD, Michel et Huguette MARQUIS. Encyclopédie des antiquités du Québec. Montréal, Les Éditions de l'Homme Ltée, 1971. 536 p.
- LESSARD, Michel. La nouvelle encyclopédie des antiquités du Québec. Montréal, Éditions de l'Homme, 2007. 1103 p.
- PALARDY, Jean. Les meubles anciens du Canada Français. Montréal, Le Cercle du Livre de France Ltée, 1963. 412 p.
- ROUSSEAU, François. La croix et le scalpel. Histoire des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec (1639-1989). Vol. 1. Sillery, Septentrion, 1989. 454 p.