Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église Saint-Dominique

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1929 – 1930 (Construction)
  • 1935 – 1953 (Décoration intérieure)
  • 1939 (Agrandissement)
  • après 2000 – avant 2008 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (7)

Groupes associés (3)

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Personnes associées (6)

Inventaires associés (2)

Carte

Description

L'église Saint-Dominique est un lieu de culte construit en 1929 et 1930. Le bâtiment au parement de granit blanc présente un plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire flanquée de bas-côtés, d'un transept et d'un choeur terminé par un chevet plat. L'église est coiffée d'un toit à deux versants droits couvert de cuivre et surmonté, à la croisée, d'un campanile. Une imposante tour-porche s'élève au centre de la façade et est encadrée de deux annexes latérales. Le portail principal, aménagé dans la tour, est composé de deux portes à double vantail surmontées d'un tympan sculpté à arc brisé. Le bâtiment est implanté en bordure de la Grande Allée Ouest, dans l'arrondissement La Cité-Limoilou de la ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Des objets patrimoniaux classés sont associés au lieu.

L'église se trouve également dans l'aire de protection de la maison Cornelius-Krieghoff.

Plan au sol :

Croix latine

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Saillies :

  • Campanile
  • Clocher
  • Contrefort

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à baguettes
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à baguettes

Porte principale :

  • bois massif, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • à arc brisé, Fixe
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Éléments architecturaux :

  • Bas-relief
  • Corbeau
  • Frise
  • Pinacle
  • Tympan
  • Vitrail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2014-11-13
Prise d'effet : 2013-11-21

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2013-11-14
  • Proposition de statut national
 
Inventorié --
 
Délimitation Situé dans une aire de protection Ministre de la Culture et des Communications

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

L'église Saint-Dominique présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme témoin de la présence des Dominicains à Québec. L'ordre des Prêcheurs ou des Frères prêcheurs est aussi connu comme l'ordre des Dominicains, nom donné par association au fondateur, Dominique de Guzman (1170-1221). La vocation des Dominicains étant de prêcher, ils s'établissent généralement dans les grandes villes. Supprimé lors de la Révolution française, l'ordre est restauré en France au milieu du XIXe siècle. Dès lors, l'évêque de Saint-Hyacinthe s'intéresse à l'établissement de l'ordre dans son diocèse. En 1873, cette demande est acceptée. Rapidement, les Dominicains cherchent à s'établir aussi à Québec, attirés notamment par la présence d'une université catholique. Ils obtiennent l'autorisation de l'évêque de Québec en 1900. Six ans plus tard, les Dominicains s'établissent dans une petite maison de la rue Taché, puis, en 1909, ils acquièrent une propriété sur la Grande Allée. À compter de 1918, c'est à cet endroit qu'ils font élever leur monastère, qui comprend une chapelle. En 1925, la paroisse Saint-Dominique est fondée, et l'église actuelle remplace la chapelle en 1930. Le lieu de culte témoigne donc de l'établissement de l'ordre des Prêcheurs dans la capitale.

L'église Saint-Dominique présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les plans de l'église sont l'oeuvre de l'architecte Joseph-Albert LaRue (né en 1891), concepteur de l'ensemble du monastère des Dominicains à Québec. Pour l'église, l'architecte et les religieux choisissent des formes tirées de l'architecture gothique. Le bâtiment se distingue toutefois de la plupart des églises catholiques néogothiques du Québec grâce à ses éléments inspirés par le gothique anglais, dont l'imposante tour-porche centrale et la charpente de bois apparente du plafond de la nef. Par ailleurs, le lieu de culte constitue un exemple d'église de type abbatial, fermant à l'origine le cloître du côté ouest. Très peu de bâtiments de ce type ont été érigés au Québec. L'église, dotée d'un parement de granit blanc de Saint-Sébastien, est primée lors de l'Exposition mondiale d'art religieux à Rome en 1950.

L'église Saint-Dominique présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Le décor intérieur en bois, réalisé par Lauréat Vallière (1888-1973) constitue l'un des plus grands ensembles sculptés du Québec. Vallière compte parmi les nombreux sculpteurs sur bois oeuvrant à Saint-Romuald et dans les environs à partir du milieu du XIXe siècle. Ce groupe d'artistes et d'artisans est parfois désigné sous le nom d'école de sculpture de Saint-Romuald. La production de Vallière est surtout constituée de statues religieuses, de pièces de mobilier liturgique et de travaux de décoration d'églises. Le sculpteur travaille à la réalisation du décor sculpté de l'église Saint-Dominique de 1939 à 1953, aidé par son fils Robert pour certains détails d'ornementation répétitifs. La figure humaine est omniprésente dans cet ensemble comptant environ 500 personnages, soit une quarantaine d'anges, 80 personnages formant le cortège des saints et près de 400 représentations de moines, notamment aux extrémités des stalles du sanctuaire et sur les bancs de la nef. Les animaux, mythiques ou inspirés de la faune québécoise, s'y retrouvent également en grand nombre, notamment sous la tribune d'orgue. De nombreux éléments décoratifs reprennent des motifs végétaux, dont la vigne. L'ensemble suit un programme iconographique riche et complexe, et présente une unité artistique exceptionnelle. Les 40 vitraux, conçus par Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957), maître-verrier belge installé en France, et réalisés dans les ateliers Chigot de Limoges, contribuent également à la richesse du décor intérieur de l'église Saint-Dominique.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2014.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église Saint-Dominique liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- son implantation en bordure de la Grande Allée Ouest, à Québec;
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire flanquée de bas-côtés, d'un transept et d'un choeur terminé par un chevet plat, le toit à deux versants droits, la tour-porche centrale massive encadrée d'annexes latérales ainsi que le campanile à flèche de la croisée;
- les matériaux, dont le parement en granit blanc de Saint-Sébastien, la couverture en cuivre ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en cuivre, en pierre et en bois;
- les ouvertures, dont le portail central (composé de deux portes en bois à double vantail séparées par des colonnettes engagées, d'une frise portant l'inscription « Laudare Benedicere et Praedicare » et d'un tympan en arc brisé, à remplage, complété au centre par une statue de saint Dominique de Guzman surmontée d'un dais), les fenêtres rectangulaires étroites (certaines groupées par trois), les lancettes, les fenêtres triples à remplage inscrites sous un arc surbaissé, les fenêtres à arc surbaissé et à remplage, les soupiraux rectangulaires et les ouvertures du clocher dotées d'abat-sons;
- les éléments ornementaux, dont les pinacles, les contreforts, les croix, les corbeaux et les motifs floraux;
- le carillon de 25 cloches et les trois cloches à la volée de la fonderie française Paccard;
- la charpente apparente en bois;
- les éléments intérieurs fixes en bois sculpté, dont le maître-autel et le retable, les autels latéraux, la chaire (composée d'une cuve historiée, d'un escalier courbe et d'un abat-voix élancé), la balustrade, les confessionnaux, les stalles du choeur des religieux, le chemin de croix, les portes et les couvre-calorifères;
- les détails ornementaux en bois sculpté, dont les 500 personnages (anges, saints, papes et moines), les animaux mythiques et ceux de la faune québécoise ainsi que les motifs végétaux (notamment la vigne);
- les détails ornementaux en pierre sculptée, dont les insertions de motifs végétaux, les culots et les supports des statues (composées d'un culot, d'une colonnette engagée et d'un large chapiteau à motifs végétaux);
- les éléments du baptistère, dont les fonts baptismaux en pierre de Caen, la charpente apparente, les mosaïques de la partie supérieure des murs et les vitraux;
- la tribune d'orgue, dont sa balustrade en bois sculpté, les consoles de forme animale et l'orgue;
- les vitraux des ateliers Chigot;
- le mausolée du père Henri Martin, dont le sarcophage en granit.

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Informations historiques

L'église de Saint-Dominique a été érigée pour les Dominicains. L'ordre des Prêcheurs ou des Frères prêcheurs est aussi connu comme l'ordre des Dominicains, nom donné par association au fondateur, Dominique de Guzman (1170-1221). La vocation des Dominicains étant de prêcher, ils s'établissent généralement dans les grandes villes. Au milieu du XIXe siècle, l'évêque de Saint-Hyacinthe s'intéresse à l'établissement de l'ordre dans son diocèse. En 1873, cette demande est acceptée.

Très rapidement, l'ordre cherche à fonder également un monastère à Québec, attiré notamment par la présence d'une université catholique. Après plusieurs refus, les Dominicains obtiennent l'autorisation définitive en 1900.

En 1906, ils louent une petite maison sur la rue Taché, tout près de la tour Martello. En 1908, ils s'établissent en bordure de la Grande Allée, dans une résidence construite en 1829 connue sous le nom de Battlefield Cottage. Ils deviennent officiellement propriétaires du lieu en 1909.

En 1918, la construction d'un monastère conçu par l'architecte Joseph-Albert LaRue (né en 1891) est amorcée. Le projet retenu prévoit l'édification par étapes de quatre ailes disposées autour d'une cour intérieure carrée, à la manière des cloîtres des abbayes médiévales. L'aile ouest est d'abord érigée et une chapelle y est aménagée. Cette dernière est très fréquentée par les résidents du secteur.

La création de la paroisse Saint-Dominique est approuvée en 1925. La chapelle de l'aile ouest devient alors l'église paroissiale, mais se révèle rapidement trop petite. Une souscription permet de lancer la construction d'un nouveau lieu de culte, qui fermera la cour du côté est.

Le contrat est octroyé à l'entrepreneur François-Xavier Lambert de Québec. Les travaux d'excavation commencent en juin 1929. L'église est ouverte au culte en 1930 et bénie en janvier 1931. À ce moment, seul l'extérieur est terminé. L'intérieur de la nouvelle sacristie est achevé en 1931.

Le programme iconographique pour l'ornementation de l'église est élaboré par les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin ainsi que par LaRue. Les travaux pour la réalisation du décor intérieur sont amorcés en 1935 sous la surveillance de l'architecte Gabriel Desmeules de Québec. Ces travaux sont partagés entre la Maison Villeneuve de Saint-Romuald, l'atelier Ferland et Frères de Saint-Jean-Chrysostome et Deslauriers et Fils de Québec.

En 1939, un mausolée est aménagé à l'arrière du lieu de culte pour accueillir la sépulture du père Henri Martin (1880-1939), curé fondateur de la paroisse. La même année, LaRue demande que la totalité de la sculpture et de l'ornementation soit confiée à un seul artiste, afin d'assurer l'unité du décor. C'est Lauréat Vallière (1888-1973), aidé par son fils Robert pour certains détails d'ornementation répétitifs, qui y travaillera durant 14 ans.

À l'oeuvre sculptée s'ajoute une quarantaine de vitraux conçus par Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957) et réalisés dans les ateliers Chigot de Limoges. De plus, la partie haute des murs du baptistère est ornée de mosaïques créées par Walter Del Mistro (1913-2003).

Par la suite, l'église connaît peu de modifications. Le carillon cesse d'être utilisé en 1956 pour une raison inconnue. Le projet de le restaurer naît au début du XXIe siècle. Enfin, les trois cloches à la volée sont restaurées et un nouveau carillon de 25 cloches est coulé par la fonderie Paccard. Le nouveau carillon est béni en avril 2008.

L'église de Saint-Dominique est classée en 2014. Plusieurs objets patrimoniaux qui y sont conservés (statues en bois, couvercle des fonts baptismaux, chandelier pascal, lampe de sanctuaire) sont classés au même moment.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 175, Grande Allée Ouest

Latitude :

  • 46° 48' 4.344"

Longitude :

  • -71° 13' 28.83"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 314 806

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Références

Notices bibliographiques :

  • DÉSY, Léopold. Lauréat Vallière et l'école de sculpture de Saint-Romuald. Québec, Édition La Liberté, 1983. s.p.
  • GRENIER, Marlène Lucie. De ciel et de pierre, de bois et de lumière : l'église Saint-Dominique, l'empreinte des Prêcheurs à Québec. Québec, Fondation Domus Domini, 2010. 90 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Foi et patrie : Art et architecture des églises à Québec. Québec, Les Publications du Québec, 1996. 179 p.
  • PLOURDE, Jules Antonin, o.p. Saint-Dominique de Québec, 1925-1975. Québec, 1975. s.p.
  • s.a. 75e Anniversaire: Paroisse Saint-Dominique de Québec, 3-13 mai 2001. [Québec], [Paroisse Saint-Dominique], 2001. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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Gouvernement du Québec

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