Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ensemble de statues en bois

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Ensemble statuaire
  • Sculptures de l'église Saint-Dominique
  • Statues de la nef et du choeur

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • 1939 – 1952 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Sculpture
  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet de dévotion

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Description

Les statues en bois forment un ensemble de 22 sculptures réalisées entre 1939 et 1953 pour l'église Saint-Dominique. D'une hauteur de plus d'un mètre, chaque statue est sculptée dans le chêne blanc. La plupart des sculptures représentent un seul personnage (saint ou bienheureux), mais quelques-unes en comptent deux. Les personnages se tiennent debout, les pieds posés sur une base polygonale réalisée dans le même bloc de bois. Ils sont dotés des attributs traditionnels permettant de les reconnaître, et certains esquissent un geste particulier leur étant associé. La face avant de la base de chacune des statues porte un nom gravé.

Ces biens sont classés ensemble patrimonial. Ils sont conservés dans l'église Saint-Dominique, classée immeuble patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Matériaux :

  • Bois

Technique de fabrication :

  • Sculpté

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2014-11-13
Prise d'effet : 2013-11-21

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2013-11-14
  • Proposition de statut national
 

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Valeur patrimoniale

Les statues en bois présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique reposant sur leur association avec Lauréat Vallière (1888-1973), l'artiste qui les a réalisées. Vallière compte parmi les nombreux sculpteurs sur bois oeuvrant à Saint-Romuald et dans les environs. Ce groupe est parfois désigné sous le nom d'école de sculpture de Saint-Romuald. Ferdinand Villeneuve (1831-1909), auprès de qui Vallière fait son apprentissage, en est à l'origine. Vallière, après avoir travaillé dans différents ateliers liés à ce groupe, ouvre sa propre boutique en 1946. La production de Vallière est surtout composée de statues religieuses, de pièces de mobilier liturgique et de travaux de décoration d'églises. Le bois est son matériau privilégié, même s'il sculpte la pierre à l'occasion. Les travaux de construction de l'église Saint-Dominique, qui est intégrée au couvent des Dominicains sur la Grande Allée, sont amorcés en 1929. Le programme iconographique complexe du décor intérieur est élaboré par les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin ainsi que par l'architecte du lieu de culte, Joseph-Albert LaRue (né en 1891). Les travaux de réalisation de ce décor sont entamés en 1935 et partagés entre plusieurs ateliers. En 1939, LaRue demande que la totalité de la sculpture et de l'ornementation soit confiée à un seul artiste, afin d'assurer l'unité du décor. C'est Lauréat Vallière, aidé par son fils Robert pour certains détails d'ornementation répétitifs, qui y travaillera durant 14 ans. Les 22 statues en boisfont partie intégrante de ce décor, l'une des oeuvres maîtresses de Vallière. Elles sont également associées aux Dominicains par leur thème, un grand nombre d'entre elles représentant des saints ou des bienheureux ayant fait partie de l'ordre ou faisant l'objet d'une dévotion particulière dans la communauté.

Les statues en bois présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique. Elles constituent un exemple éloquent de la statuaire de bois traditionnelle qui persiste jusqu'au milieu du XXe siècle au Québec. À partir du Moyen Âge, des statues de saints sont souvent placées dans les églises catholiques. Elles rappellent aux croyants l'histoire de ces personnages qui doivent servir de modèles. La statuaire de bois est très prisée au Québec, notamment au XIXe siècle. À partir du tournant du XXe siècle, ces sculptures cèdent de plus en plus la place aux moulages de plâtre peints produits en série. Cependant, quelques artistes, dont Vallière, continuent à produire des oeuvres originales en bois. Les 22 statues de la nef reprennent les thèmes iconographiques traditionnels. Les saints et bienheureux sont reconnaissables par des gestes particuliers ou leurs attributs habituels, soit des objets ou des vêtements rappelant un élément de leur vie. Par exemple, saint Pierre de Vérone, prêcheur dominicain, est représenté vêtu du manteau des Dominicains, le doigt devant la bouche et tenant dans son autre main un livre, l'étude et le silence étant chers aux Dominicains. Il tient aussi une palme, symbole des martyrs, et il est représenté avec un couteau dans l'épaule rappelant sa mort. Ces oeuvres de Vallière se distinguent par la représentation sobre des personnages, dépouillée de tout élément superflu. L'anatomie est réaliste, mais les formes du corps sont dissimulées par les vêtements, traités de façon épurée et servant essentiellement à distinguer les personnages, entre autres en les associant à une communauté religieuse particulière. Différentes expressions très discrètes caractérisent les visages des personnages. Le grain du bois est visible. Des teintures et des vernis permettent de légères variations de couleur. Quelques rehauts de dorure ont été appliqués. Les statues en bois témoignent donc de l'utilisation de modèles iconographiques codifiés, tout en étant représentatives de la manière de Vallière.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2014.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des statues en bois liés à leurs valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- leur volume, dont leur hauteur de plus d'un mètre incluant une base polygonale;
- les matériaux, dont le chêne blanc d'un seul bloc pour chaque statue, les teintures et vernis et les rehauts de dorure;
- l'inscription gravée sur la face avant de la base, indiquant le nom du personnage représenté;
- le traitement réaliste de l'anatomie, l'expression discrète des visages et le traitement dépouillé des vêtements;
- la représentation d'attributs traditionnels et de gestes particuliers contribuant à distinguer les personnages.

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Informations historiques

Ces statues en bois sont réalisées pour orner l'église Saint-Dominique. Le lieu de culte forme à l'origine l'aile est du couvent des Dominicains. Les plans de l'église sont tracés par l'architecte Joseph-Albert LaRue (né en 1891), qui réalise, au cours de sa carrière, quelques projets pour cette communauté religieuse. Pour l'église, l'architecte choisit des formes inspirées par l'architecture gothique. Un programme iconographique complexe est élaboré par LaRue, conjointement avec les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin, pour la réalisation du décor intérieur de l'église.

L'église Saint-Dominique est ouverte au culte pour Noël 1930 et la bénédiction officielle a lieu en janvier 1931. À ce moment, seul l'extérieur du lieu de culte est terminé. Les travaux de réalisation du décor intérieur ne seront amorcés qu'en 1935. Ils sont partagés entre la Maison Villeneuve de Saint-Romuald, l'atelier Ferland et Frères de Saint-Jean-Chrysostome et Deslauriers et Fils de Québec. En 1939, LaRue demande que la totalité de la sculpture et de l'ornementation soit confiée à un seul artiste, afin d'assurer l'unité du décor. C'est Lauréat Vallière (1888-1973), aidé par son fils Robert pour certains détails d'ornementation répétitifs, qui réalisera l'ensemble.

Vallière compte parmi les nombreux sculpteurs sur bois oeuvrant à Saint-Romuald et dans les environs. Ce groupe est parfois désigné sous le nom d'école de sculpture de Saint-Romuald. La production de Vallière compte surtout des statues religieuses, des pièces de mobilier liturgique et des travaux de décoration d'églises. Le bois est son matériau privilégié, même s'il sculpte la pierre à l'occasion. Il peint également quelques oeuvres, dont des fonds de scène pour le théâtre.

Le décor sculpté de l'église Saint-Dominique est achevé en 1953. Il s'agit de l'une des oeuvres maîtresses de Vallière. Les 22 statues placées contre les murs de la nef et du choeur s'intègrent dans le vaste programme iconographique mis en place dans l'église. Ces sculptures représentent 16 saints ou bienheureux ayant fait partie de l'ordre des Dominicains, dont Albert le Grand, sainte Catherine de Sienne, saint Hyacinthe, saint Louis Bertrand, saint Pierre de Vérone, sainte Marguerite de Hongrie, sainte Rose de Lima et bienheureux Henri Suso. À ces 16 statues s'ajoutent 6 autres représentations de personnes faisant l'objet d'une dévotion particulière dans la communauté, comme saint François d'Assise, sainte Marie Madeleine, sainte Thérèse de Lisieux et bienheureuse Jeanne d'Aza.

Les statues sont déplacées temporairement dans le couvent des Dominicains pour une exposition qui se tient en 2005. Elles sont aujourd'hui conservées à l'emplacement pour lequel elles ont été conçues, sur des consoles en pierre placées dans la partie supérieure des murs de la nef principale et du choeur du lieu de culte.

Les statues en bois sont classées en 2014, en même temps que le lieu de culte et d'autres biens mobiliers - lampe de sanctuaire, couvercle des fonts baptismaux et chandelier pascal - qui y sont conservés.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • DÉSY, Léopold. Lauréat Vallière et l'école de sculpture de Saint-Romuald. Québec, Édition La Liberté, 1983. s.p.
  • GRENIER, Marlène Lucie. De ciel et de pierre, de bois et de lumière : l'église Saint-Dominique, l'empreinte des Prêcheurs à Québec. Québec, Fondation Domus Domini, 2010. 90 p.

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