Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Temple maçonnique de Montréal

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Montreal Masonic Memorial Temple
  • Temple commémoratif maçonnique de Montréal

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1928 – 1929 (Construction)
  • vers 1950 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Locaux pour associations fraternelles)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Plaques commémoratives associées (1)

Groupes associés (2)

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Personnes associées (3)

Carte

Description

Le temple maçonnique de Montréal est un bâtiment construit en 1928 et 1929 pour accueillir diverses associations franc-maçonnes et servir de monument commémoratif. S'inscrivant dans le courant de l'architecture beaux-arts, le bâtiment, principalement en pierre, présente un plan rectangulaire et une élévation de cinq à sept étages, et il est coiffé de toits plats. Il possède un imposant soubassement surmonté d'un corps de bâtiment dont la façade est dotée d'un fronton et d'une loggia à colonnade. Le temple maçonnique de Montréal est situé sur un terrain faiblement dénivelé à une intersection de l'arrondissement municipal de Ville-Marie, dans la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Le temple maçonnique de Montréal est situé dans l'aire de protection des tours du Fort-des-Messieurs-de-Saint-Sulpice.

Plan au sol :

Carré

Nombre d'étages :

7

Groupement :

Adossé

Structure :

  • Métal

Saillies :

  • Avant-corps
  • Loggia

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : Plat
    Matériau : Composite, multicouche

Porte principale :

  • métallique, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à battants
  • contemporaine, à battants
  • métallique, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, Soupirail

Éléments architecturaux :

  • Applique
  • Armoiries
  • Colonne
  • Corniche à consoles
  • Fronton
  • Pilastre

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-01-26

Catégories de conservation

  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 1 - Extérieur exceptionnel
 
Désignation (Canada) Lieu historique national du Canada Commission des lieux et monuments historiques du Canada 2001-06-01
 
Délimitation Situé dans une aire de protection Ministre de la Culture et des Communications

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

Le temple maçonnique de Montréal présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment rappelle l'établissement et le développement d'une grande loge maçonnique québécoise au cours des XIXe et XXe siècles. La franc-maçonnerie est une société initiatique et philosophique, à caractère philanthropique, réservée aux hommes. Ses premières manifestations au Québec remontent à la fin du Régime français. En 1759, des militaires britanniques fondent une première grande loge provinciale pour le territoire nouvellement conquis. Cette loge fut placée sous l'autorité de la Grande Loge d'Angleterre. Le siège de la franc-maçonnerie, d'abord installé à Québec, est transféré à Montréal en 1788. En 1869, les francs-maçons du Québec, alors subordonnés à la Grande Loge du Canada créée en 1855, demandent l'indépendance de leur organisation. L'autonomie de la Grande Loge du Québec est reconnue en 1874. L'organisme occupe alors un bâtiment situé près de la place d'Armes à Montréal. En 1894, un nouveau temple est érigé rue Dorchester, aujourd'hui René-Lévesque. Il devient rapidement trop exigu en raison de l'importante augmentation du nombre de francs-maçons au début du XXe siècle. Au cours des années 1920, l'organisation décide de faire ériger un nouveau bâtiment qui servira notamment de siège à la Grande Loge du Québec et de lieu de commémoration des francs-maçons morts au cours de la Première Guerre mondiale (1914-1918). La pierre angulaire du temple actuel est posée le 29 juin 1929. Le bâtiment, encore utilisé par les francs-maçons, rappelle l'importance de cette Grande Loge et l'histoire de cette association au Québec.

Le temple maçonnique de Montréal présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Le bâtiment, conçu par l'architecte John Smith Archibald (1872-1934), constitue l'un des exemples les plus achevés de l'architecture d'inspiration beaux-arts au Québec. Ce courant, dérivé de l'enseignement donné à l'École des beaux-arts de Paris, utilise abondamment le vocabulaire de l'architecture classique et témoigne d'un intérêt particulier pour la modernité. Le temple maçonnique de Montréal est caractéristique de cette architecture par sa structure en acier et en béton, son parement en pierre calcaire ainsi que par son volume imposant et son ornementation inspirés des temples et des mausolées antiques, dont l'important soubassement, la loggia, les colonnes et les pilastres ioniques, l'entablement et le fronton. Plusieurs symboles maçonniques, tels que l'équerre et le compas, sont également intégrés au décor du bâtiment pour évoquer sa fonction. Deux lampadaires situés à l'entrée du bâtiment représentent les deux colonnes du temple de Jérusalem, Jakin et Boaz. Le temple maçonnique de Montréal rappelle ainsi le caractère monumental et prestigieux recherché dans la construction des loges maçonniques en milieu urbain.

Le temple maçonnique de Montréal présente aussi un intérêt pour la valeur architecturale et artistique de son intérieur. La plupart des salles présentent un décor d'inspiration classique composé notamment de moulures en plâtre et de plafonds à caissons. Le hall commémoratif possède un revêtement en marbre et des peintures murales sur panneaux pivotants réalisées par Charles William Kelsey (1877-1975) et Adam Sherriff-Scott (1887-1980). La salle du rite écossais se distingue par son décor inspiré de l'architecture médiévale britannique. De nombreux éléments, tels que les escaliers et les ascenseurs, ont été conservés dans leur état d'origine. Le décor comporte également de nombreux symboles maçonniques. Le temple maçonnique de Montréal présente ainsi un intérieur bien conservé qui rappelle les principes et les activités des francs-maçons.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2012.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du temple maçonnique de Montréal liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa localisation sur un terrain faiblement dénivelé, à l'angle des rues Sherbrooke Ouest et Saint-Marc, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie;
- sa situation dans l'aire de protection des tours du Fort-des-Messieurs-de-Saint-Sulpice, classées immeuble patrimonial;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de cinq à sept étages comprenant un imposant soubassement surmonté d'un corps de bâtiment doté, en façade, d'une loggia à colonnade et d'un fronton, ainsi que les toits plats;
- les matériaux, dont la structure en acier et en béton, les parements en pierre calcaire, le mur arrière en brique ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en pierre ou en métal;
- les ouvertures, dont les portes à double vantail surmontées d'impostes vitrées (dont une porte en bronze dotée de compartiments ornés de roses et de heurtoirs en forme de têtes de lion, surmontée d'une grille métallique ajourée et ornée de symboles maçonniques), les fenêtres rectangulaires, les soupiraux ainsi que les chambranles en pierre, les appuis et les plates-bandes;
- l'ornementation, dont les colonnes et les pilastres ioniques, l'entablement comprenant une frise portant l'inscription « MASONIC MEMORIAL TEMPLE », le fronton orné d'armoiries, la frise au-dessus de l'entrée principale composée de panneaux sculptés et portant l'inscription « FIDES, CARITAS, VERITAS, LIBERTAS, SPES », les médaillons historiés, les bandeaux ornés de rinceaux ou de palmettes, la corniche ornée de palmettes et de têtes de lion ainsi que la palmette en acrotère et les deux lions ailés;
- les deux lampadaires en forme de colonnes situés de part et d'autre de la porte principale, dont les chapiteaux composés de taureaux sculptés supportant un globe terrestre à gauche et un globe céleste à droite;
- les lampes torchères en bronze;
- les espaces intérieurs d'origine, dont le vestibule d'entrée, le grand hall commémoratif, les salles de rencontre, les salles des loges et la salle du rite écossais;
- l'ornementation, dont les pilastres ioniques, les revêtements en marbre, les boiseries, les moulures en plâtre, les plafonds à caissons, les fausses poutres apparentes et les symboles maçonniques (notamment le compas et l'équerre);
- les escaliers et leurs garde-corps ornés de caducées;
- les ascenseurs;
- les peintures murales des panneaux pivotants.

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Informations historiques

Le temple maçonnique de Montréal abrite la Grande Loge du Québec, instance administrative des loges maçonniques régulières de la province de Québec. La franc-maçonnerie est une société initiatique et philosophique, à caractère philanthropique, réservée aux hommes. L'organisation moderne de la franc-maçonnerie remonte au début du XVIIIe siècle. Au Québec, les premières manifestations de la franc-maçonnerie remontent à la fin du Régime français. En 1759, des militaires britanniques fondent une première grande loge provinciale pour le territoire nouvellement conquis. Cette loge fut placée sous l'autorité de la Grande Loge d'Angleterre. Le siège de la franc-maçonnerie, d'abord installé à Québec, est transféré à Montréal en 1788. En 1869, les francs-maçons du Québec, alors subordonnés à la Grande Loge du Canada créée en 1855, demandent l'indépendance de leur organisation. L'autonomie de la Grande Loge du Québec est reconnue en 1874.

À cette époque, la Grande Loge est installée dans un bâtiment situé près de la place d'Armes à Montréal. En 1894, un nouveau temple maçonnique est érigé rue Dorchester, aujourd'hui René-Lévesque. Bien qu'il ait été modifié en 1908, il devint rapidement trop exigu en raison de l'importante augmentation du nombre de francs-maçons au début du XXe siècle. L'idée de construire un nouveau temple est formulée dès 1922. Il doit servir de siège à la Grande Loge du Québec, de lieu de rencontre pour des loges montréalaises et de monument commémoratif pour les francs-maçons morts durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). À partir de 1923, une souscription est lancée auprès des membres pour financer le projet. En 1926, la corporation du Masonic Memorial Temple fait l'acquisition d'un terrain situé à l'angle des rues Sherbrooke Ouest et Saint-Marc.

L'architecte d'origine écossaise John Smith Archibald (1872-1934) est engagé en 1928 pour dresser les plans du temple maçonnique. Les travaux, dirigés par les entrepreneurs E.G.M. Cape and Co., débutent la même année avec l'édification de la structure en acier et en béton. La cérémonie de la pose de la pierre angulaire se déroule le 22 juin 1929. Les travaux sont terminés en décembre, et les francs-maçons prennent possession du bâtiment en février 1930. Le temple maçonnique comprend alors plusieurs pièces disposées autour de quatre grandes salles centrales superposées (la salle de lecture, le hall commémoratif, la salle de loge no 1 et la salle du rite écossais). En décembre 1930, l'architecte Archibald remporte le premier prix de l'Institut royal d'architecture du Canada dans la catégorie des édifices monumentaux pour la réalisation du temple maçonnique.

Au milieu du XXe siècle, le hall commémoratif est réaménagé. L'ouverture donnant sur le grand escalier est murée pour accueillir un autel portant les noms des francs-maçons québécois morts au cours de la Première Guerre mondiale (1914-1918), de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) et de la Guerre de Corée (1950-1953). Des peintures murales sur panneaux pivotants, réalisées vers 1950 par Charles William Kelsey (1877-1975) et Adam Sherriff-Scott (1887-1980), sont également ajoutées. Les oeuvres représentent des moments importants de l'histoire de la franc-maçonnerie québécoise.

À partir des années 1960, le nombre de francs-maçons diminue considérablement au Québec, et plusieurs salles du temple maçonnique de Montréal, notamment les loges des étages inférieurs, deviennent superflues. Certaines pièces inutilisées sont louées à des entreprises et à des organismes dans les dernières décennies du XXe siècle.

Le temple maçonnique de Montréal est désigné lieu historique national du Canada en 2001.

Le temple maçonnique de Montréal est classé en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2295, rue Saint-Marc
  • 2305, rue Saint-Marc
  • 1850, rue Sherbrooke Ouest

Latitude :

  • 45° 29' 40.79"

Longitude :

  • -73° 34' 58.52"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 064 980

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture religieuse I : les églises. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 1. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1981. 490 p.
  • LAGRAVE, Jean-Paul De. « La franc-maçonnerie à Montréal ». BRAULT, Jean-Rémi, dir. Montréal au XIXe siècle. Des gens, des idées, des arts, une ville. Montréal, Leméac, 1990, p. 123-134.
  • LAUZON, Gilles. L'édifice Masonic Memorial Temple : histoire et architecture maçonniques. Québec, Ministère de la culture, des communications et de la condition féminine, 2010. 153 p.
  • MERRETT, Brian et François RÉMILLARD. Architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments. Montréal, Éditions du Méridien, 1990. 222 p.
  • RUELLAND, Jacques G. La pierre angulaire : histoire de la franc-maçonnerie régulière au Québec. Outremont, Éditions Point de Fuite, 2002. 187 p.
  • s.a. L'Architecture de Montréal. s.l. Éditions Libre Expression / Ordre des architectes du Québec, 1990. 181 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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