Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Date :

  • 1826 – 1828 (Production)
  • 1915 (Dorure)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

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Description

Le tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-André est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois bronzé, réalisé entre 1826 et 1828, est composé de nombreux détails architecturaux. Il est doté de deux gradins, d'un étage de monstrance rythmé de colonnettes et d'un couronnement composé d'un entablement, d'un fronton circulaire, d'un dôme à écailles et de lanternons. Il est orné de bas-reliefs et de motifs végétaux sculptés. Quatre reliquaires sont également enchâssés dans le meuble.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'église de Saint-André, classée immeuble patrimonial.

Matériaux :

  • Bois

Technique de fabrication :

  • Bronzé

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2004-08-05
 

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Valeur patrimoniale

Le tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-André présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et ethnologique. Cette pièce de mobilier religieux témoigne de l'importance de la célébration de l'eucharistie dans la religion catholique. Ce meuble, placé traditionnellement sur un tombeau d'autel au fond du choeur, sert à conserver le ciboire et les hosties consacrées pour la communion. L'ostensoir y est également exposé ou même rangé, et plusieurs tabernacles contiennent aussi des reliquaires. Les tabernacles anciens prennent donc souvent des dimensions imposantes. Ils se composent généralement de trois parties superposées : les gradins, en bas, qui incluent l'armoire contenant les hosties, l'étage de la monstrance et, au-dessus, l'étage du couronnement. De nombreux changements sont apportés à la liturgie par l'Église catholique à la suite du concile Vatican II (1962-1965). Les autels où sont placés les tabernacles ne sont plus utilisés pour la célébration de la messe. De nouvelles tables d'autel sont plutôt installées au centre du choeur et le célébrant fait face aux fidèles. De nombreuses paroisses, comme celle de Saint-André, conservent toutefois leurs anciens autels. Le tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-André évoque ainsi une pratique liturgique catholique ancienne.

Le tabernacle présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Thomas Baillairgé (1791-1859), à qui est attribuée la réalisation de cette pièce de mobilier. Baillairgé est principalement connu pour ses oeuvres architecturales; il a conçu de nombreuses églises dans l'est du Québec. Au début de sa carrière, il travaille avec son père, François Baillairgé, dans l'atelier familial. Thomas Baillairgé conçoit et sculpte des pièces destinées au décor intérieur des églises, exercice pour lequel il se révèle très habile. À partir des années 1830, il connaît un important succès et se consacre presque entièrement à l'architecture. Le tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-André constitue ainsi un témoin privilégié de l'oeuvre sculpturale de Thomas Baillairgé, au début de sa carrière.

Le tabernacle présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Ce meuble est l'une des répliques les plus fidèles de l'ancien tabernacle de la cathédrale de Québec, réalisé en 1797 par François Baillairgé (1759-1830) et détruit par l'incendie de la cathédrale en 1922. Ce tabernacle très architecturé rompait avec la tradition notamment par sa forme et son ornementation d'inspiration classique. Le véritable édifice en miniature, reprenant les grandes lignes de la basilique Saint-Pierre de Rome, était considéré par plusieurs comme un chef-d'oeuvre. Certaines paroisses, dont celle de Saint-André, ont ensuite commandé à l'atelier des Baillairgé des ouvrages semblables. Le tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-André est composé des mêmes éléments architecturaux que son modèle, dont les deux gradins à refends, l'étage de la monstrance rythmé de colonnettes et le couronnement incluant un entablement, un fronton circulaire, un dôme à écailles ainsi que des lanternons. Les sujets retenus pour les panneaux sculptés sont également les mêmes que ceux du modèle : l'agneau du sacrifice, le Bon Pasteur, le Christ à la colonne et la dérision du Christ. Ce tabernacle illustre ainsi le phénomène du mimétisme très courant dans la sculpture religieuse du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du tabernacle liés à ses valeurs historique, ethnologique et artistique comprennent, notamment :
- le volume, dont les deux gradins à refends, l'étage de la monstrance rythmé de colonnettes d'ordre corinthien ainsi que l'étage du couronnement composé d'un entablement, d'un fronton circulaire, d'un dôme à écailles et de lanternons;
- les matériaux, dont le bois sculpté bronzé;
- les ouvertures vitrées des reliquaires enchâssés;
- les nombreux motifs végétaux sculptés;
- les portes des armoires dotées de serrures et ornées de bas-reliefs représentant l'agneau du sacrifice et le Bon Pasteur;
- les panneaux sculptés de l'étage de la monstrance représentant le Christ à la colonne et la dérision du Christ.

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Informations historiques

Le tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-André est réalisé pour orner ce lieu de culte construit entre 1805 et 1811. Ce n'est toutefois qu'en 1825 que les marguilliers songent à entreprendre la réalisation du décor intérieur. Le maître-autel semble être le premier élément réalisé pour orner l'intérieur de l'église. Le tabernacle aurait été sculpté entre 1826 et 1828 par Thomas Baillairgé (1791-1859). Ce dernier prend comme modèle le tabernacle de la cathédrale de Québec, réalisé en 1797 par son père, François Baillairgé (1759-1830). Le tabernacle conservé dans l'église de Saint-André constitue l'une des répliques les plus fidèles du célèbre modèle de Québec, disparu dans l'incendie de la cathédrale en 1922.

Le tombeau actuel du maître-autel est réalisé selon les dessins de David Ouellet (1844-1915), vers 1890. Le tabernacle est redoré en 1915.

À la suite du concile Vatican II (1962-1965), de nombreux changements sont apportés à la liturgie catholique. Une nouvelle table d'autel est vraisemblablement installée dans le choeur de l'église de Saint-André à cette époque pour se conformer au renouveau liturgique, mais l'ancien maître-autel est conservé.

Le tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-André est classé en 2004, tout comme les tableaux représentant le martyre de saint André ainsi que sainte Philomène, la statue de saint André et l'orgue; l'église de Saint-André est classée au même moment.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • Collectif. C'est notre histoire : Saint-André de Kamouraska de 1633 à 1991. s.l. Comité du bicentenaire, 1991. s.p.
  • GAUTHIER, Raymonde. Les tabernacles anciens du Québec des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1974. 112 p.

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