Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Richard-Cruice

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Outaouais

Municipalité :

  • Gatineau

Date :

  • vers 1850 – (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (4)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La maison Richard-Cruice est une résidence construite au début des années 1850. Cette demeure en pierre, de plan rectangulaire à un étage et demi, est coiffée d'une toiture à deux versants droits. Elle possède une lucarne-pignon centrale ainsi qu'un tambour. Un mur-écran prolonge la façade latéralement et dissimule une importante annexe. La maison Richard-Cruice est située sur un terrain paysager bordé par deux voies publiques, dans un quartier résidentiel du secteur d'Aylmer de la ville de Gatineau.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Autre
  • Cuisine d'été

Saillies :

  • Porche

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Asphalte, bardeaux

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, Contemporaine

Lucarne(s) :

  • Lucarne-pignon

Éléments architecturaux :

  • Chaîne d'angle
  • Plate-bande
  • Retour de l'avant-toit

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Gatineau) 1997-05-06

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 1997-01-28
 

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Valeur patrimoniale

La maison Richard-Cruice présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle est représentative de l'architecture vernaculaire ontarienne. Ce type de résidence est issu d'une production courante qui se retrouve abondamment dans le paysage des villages du Haut-Canada (Ontario) durant le XIXe siècle. À la même époque, ce modèle obtient la faveur de certaines communautés anglophones du Bas-Canada (Québec) situées à proximité. Populaire entre 1830 et 1875, il est généralement en bois, à un étage et demi et coiffé d'un toit à deux versants. Les fermiers ontariens optent pour ce type de bâtiment en raison notamment du pourcentage de taxation plus faible qui lui est rattaché. Au fur et à mesure que le XIXe siècle progresse, plusieurs de ces maisons adoptent une lucarne-pignon au centre de la façade. La maison Richard-Cruice est caractéristique de l'architecture vernaculaire ontarienne en raison notamment de son volume rectangulaire à un étage et demi, de la disposition symétrique de ses ouvertures, de son toit à deux versants droits à faible pente ainsi que de sa lucarne-pignon aménagée au centre de la façade. Par son architecture, la résidence révèle des échanges entre les communautés anglophones de l'Ontario et celles du sud du Québec au milieu du XIXe siècle.

La maison Richard-Cruice présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec plusieurs personnages ayant marqué l'histoire d'Aylmer. La maison est d'abord construite pour Richard William Cruice (1819-1882) au début des années 1850, alors qu'il épouse Sarah Jane Symmes (née en 1831) en 1851. Celle-ci est l'une des filles du marchand de bois Charles Symmes (1899-1868), reconnu comme le fondateur d'Aylmer. Une décennie plus tard, la résidence devient la propriété du docteur Peter Howard Church (1805-1875). Le fils, Levi Ruggles Church (1836-1892), habite les lieux. Ce dernier mène une carrière prolifique et prestigieuse. En effet, il obtient d'abord un diplôme en médecine, puis un en droit en 1857. Il travaille ensuite comme avocat à Aylmer et à Montréal. Levi Ruggles Church est élu député conservateur à la Chambre des communes dans le comté d'Ottawa en 1867. Il est nommé procureur pour le district d'Ottawa l'année suivante. Réélu comme député à plusieurs reprises jusqu'en 1878, Church occupe ensuite la fonction de juge à la Cour du banc de la reine de 1887 à 1892. La maison Richard-Cruice, par son architecture en pierre, évoque la notoriété de ses occupants.

Source : Ville de Gatineau, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Richard-Cruice liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation sur le chemin Eardley, en tête d'îlot, sur un terrain paysager, dans un quartier résidentiel;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants droits à pente moyenne et la lucarne-pignon centrale;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre à appareillage régulier;
- les ouvertures, dont leur alignement symétrique;
- les ornements, dont la corniche moulurée à la base de la toiture et les plates-bandes en pierre;
- le tambour en bois;
- les deux souches de cheminées en pierre disposées à chaque extrémité de la toiture;
- les annexes latérale et arrière en pierre.

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Informations historiques

La maison est construite au début des années 1850 pour Richard William Cruice (1819-1882). Celui-ci épouse Sarah Jane Symmes (née en 1831) en 1851. Cette dernière est l'une des filles du marchand de bois Charles Symmes (1798-1868), reconnu comme l'un des fondateurs d'Aylmer. Ils y élèvent trois enfants. À l'époque de sa construction, la résidence en pierre comprend un seul corps de bâtiment rectangulaire. Le toit est percé d'une lucarne-pignon en façade. La maison Richard-Cruice est construite dans la tradition de l'architecture domestique vernaculaire ontarienne. Ce type de bâtiment est largement répandu dans les milieux ruraux du Haut-Canada entre 1830 et 1875. Il apparaît, entre autres, en réaction à l'impôt foncier qui est appliqué de 1803 à 1853. Cet impôt touche les maisons de deux étages et plus. Malgré l'abolition de la loi, les fermiers perpétuent le modèle. Toutefois, ils l'adaptent aux modes architecturales récentes, aux nouveaux besoins ainsi qu'aux nouvelles technologies. L'influence de l'architecture vernaculaire ontarienne se répand jusque dans le Bas-Canada (Québec). Elle gagne particulièrement les communautés anglophones situées à proximité, notamment à Aylmer. Sa présence témoigne ainsi des échanges entre les habitants des deux provinces.

Vers 1860, des annexes en pierre à un étage sont ajoutées sur le côté et à l'arrière de la résidence au moment où le docteur Peter Howard Church (1805-1875) en est propriétaire. Son fils, Levi Ruggles Church (1836-1892), habite la maison par la suite pendant plusieurs années. Celui-ci s'est taillé une réputation de marque à l'échelle régionale et provinciale grâce à une carrière prolifique. D'abord médecin, Church obtient ensuite un diplôme en droit. Il commence sa pratique à Aylmer au sein de la firme Fleming et Church, puis avec les avocats Jean Delisle, Peter et John Aylen. Après quoi, sa carrière se poursuit à Montréal. En 1868, il est nommé procureur de la couronne pour le district d'Ottawa. Parallèlement à cette fonction, il fait une incursion sur la scène politique en étant élu député conservateur à la Chambre des communes. Church représente le comté d'Ottawa à plusieurs reprises entre 1867 et 1878. De 1887 à 1892, il assume la charge de juge à la Cour du banc de la reine. Par ailleurs, plusieurs fonctions officielles lui sont attribuées, dont la présidence de la Pontiac Pacific Jonction Railway Co. et de l'Upper Canada Towing and Steamboat Co. Il fait également partie du premier conseil d'administration de la Banque d'Ottawa en 1894.

Au fil des ans, des transformations sont apportées à la maison, dont l'ajout d'un tambour en façade. Entre 1932 et 1944, la résidence fait l'objet de travaux de restauration.

La maison Richard-Cruice est citée en 1997. Elle abrite aujourd'hui un salon funéraire.

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Emplacement

Region administrative :

  • Outaouais

MRC :

  • Gatineau

Municipalité :

  • Gatineau

Adresse :

  • 47, rue Denise-Friend

Lieux-dits :

  • Aylmer

Latitude :

  • 45° 23' 52.0"

Longitude :

  • -75° 50' 53.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 286 556

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • ALDRED, Diane. Le Chemin d'Aylmer : une histoire illustrée. The Aylmer Road: an illustrated history. Aylmer, Association du patrimoine d'Aylmer, 1994. 256 p.
  • Association du patrimoine d'Aylmer. Étude - Bâtiments patrimoniaux. Aylmer, Association du patrimoine d'Aylmer, 1988. s.p.
  • GAFFIELD, Chad et al. Histoire de l'Outaouais. Histoire des régions. Québec, IQRC, 1994. 876 p.
  • Pluram Inc. Préservation et mise en valeur des sites d'intérêt historique. Ville d'Aylmer. Inventaire et analyse du paysage architectural. Aylmer, Ville d'Aylmer, 1985. 92 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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