Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Saint-Michel

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Vaudreuil-Dorion

Date :

  • 1784 – 1789 (Construction)
  • 1792 – 1798 (Décoration intérieure)
  • 1856 – 1859 (Rénovation)
  • 1868 (Agrandissement)
  • 1870 (Incendie)
  • 1870 (Reconstruction)
  • 1883 (Décoration intérieure)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (27)

Plaques commémoratives associées (3)

Personnes associées (9)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Saint-Michel est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1784 à 1789 et doté d'une nouvelle façade entre 1856 et 1859. L'édifice en moellons présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside à pans coupés. Sa façade-écran en pierre de taille est ornée au centre d'un imposant portail d'inspiration néoclassique et flanquée de tourelles octogonales. Elle est dominée par un clocher à deux lanternes qui chevauche le faîte. La sacristie en moellons se greffe à l'abside dans le prolongement du choeur. De plan rectangulaire à un étage et demi, elle est coiffée d'un toit à deux versants droits. L'église s'élève à la jonction de deux artères importantes du village de Vaudreuil. Elle fait partie du noyau institutionnel, qui comprend aussi le presbytère, l'ancien couvent, l'ancien palais de justice et le collège Saint-Michel, classé immeuble patrimonial. L'église de Saint-Michel se situe dans la municipalité de Vaudreuil-Dorion.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Vingt-trois objets patrimoniaux classés sont associés au lieu.

Plan au sol :

Rectangulaire avec abside en hémicycle ou à pans coupés

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Autre
  • Sacristie

Saillies :

  • Cheminée
  • Clocher
  • Escalier
  • Galerie
  • Tourelle

Fondations :

  • Pierre
  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à baguettes
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle en plaques

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif, à battants
  • bois massif, à battants
  • bois, à panneaux, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • carrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux

Lucarne(s) :

  • Châtière

Éléments architecturaux :

  • Chambranle
  • Clé
  • Girouette
  • Linteau
  • Pilastre
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1957-02-27

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Proposition de délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Saint-Michel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'édifice, érigé de 1784 à 1789, illustre la persistance de l'architecture religieuse d'inspiration française après la Conquête (1760) par sa maçonnerie en moellons, par son plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'une abside à pans coupés ainsi que par son toit aigu à deux versants droits. L'emploi de l'abside à pans coupés est plutôt rare après la Conquête. Cette église serait l'une des premières à avoir possédé dès l'origine une sacristie dans le prolongement du choeur, les sacristies occupant auparavant un espace réservé dans le choeur. En 1856, le maître maçon François-Xavier Lacas reconstruit la façade en la mettant, comme c'est le cas pour plusieurs églises au XIXe siècle, au goût du jour. Il reprend cependant le clocher central (l'actuel est construit en 1870 sur le modèle du précédent) et vraisemblablement la distribution des ouvertures. La façade en pierre de taille est ornée d'un imposant portail d'inspiration néoclassique et flanquée de tourelles d'inspiration néogothique, deux styles très en vogue au milieu du XIXe siècle. Cette église rappelle ainsi la persistance de la tradition française et l'évolution de l'architecture religieuse après la Conquête.

L'église de Saint-Michel présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son décor intérieur. Ce décor exceptionnel est composé entre autres d'un ensemble unique de meubles liturgiques (maître-autel, autels latéraux, chaire) fabriqués de 1792 à 1798 par le sculpteur Philippe Liébert (1733-1804) et d'un décor en trompe-l'oeil remarquable exécuté en 1883 par le peintre-décorateur François-Édouard Meloche (1855-1914) avec l'assistance de son collaborateur Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946). Le mobilier de Liébert est caractéristique de sa production ornemaniste qui a fortement influencé celle des sculpteurs associés aux ateliers de Saint-Vincent-de-Paul (atelier des Écores) sur l'île Jésus, principalement actifs dans la région de Montréal au début du XIXe siècle. Il constitue l'ensemble le plus important de cet artiste à subsister aujourd'hui. Le décor de Meloche témoigne par ailleurs d'une pratique populaire dans les dernières décennies du XIXe siècle. Elle consiste à couvrir les murs et la fausse voûte d'éléments architecturaux en trompe-l'oeil et à y intégrer des scènes religieuses. Celui de l'église de Saint-Michel, d'une grande vraisemblance, est l'un des rares exemples aussi complets à être conservés au Québec. L'église possède d'autres éléments peu communs, tels qu'un orgue fabriqué en 1871 par le facteur Louis Mitchell (vers 1823-1902) et le banc seigneurial qui, contrairement aux autres bancs, a conservé sa porte. Peu d'églises québécoises détiennent un tel symbole de la préséance du seigneur dans le cadre des activités paroissiales et religieuses.

L'église de Saint-Michel présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Composantes distinctives du paysage québécois, les églises constituent le coeur des ensembles religieux catholiques. Celle de Saint-Michel se situe dans le noyau institutionnel de l'ancien village de Vaudreuil. Elle domine un ensemble composé du presbytère, du cimetière et du couvent. Le collège Saint-Michel, classé en 1961, et l'ancien palais de justice s'élèvent également à proximité. Cette église témoigne donc de façon éloquente des ensembles religieux catholiques et de leur importance dans l'organisation des agglomérations.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église de Saint-Michel liés ses valeurs architecturale, artistique et paysagère comprennent, notamment :
- sa situation au coeur du noyau institutionnel de l'ancien village de Vaudreuil;
- sa relation avec le presbytère, le cimetière, le couvent, le collège Saint-Michel et le palais de justice;
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside à pans coupés, le toit aigu à deux versants droits, le clocher à deux lanternes chevauchant le faîte en façade et la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur;
- les matériaux de l'église et de la sacristie, dont la maçonnerie de moellons et la couverture en tôle à la canadienne;
- les composantes de la façade-écran en pierre de taille, dont la porte centrale (en bois, à deux vantaux, surmontée d'une imposte vitrée et cintrée) rehaussée d'une archivolte cintrée, le portail (composé de deux bases, de deux pilastres toscans et d'un entablement), les deux portes latérales (en bois, à vantail simple, surmontées d'une imposte vitrée et cintrée), les fenêtres (en bois, à battants et à petits carreaux, surmontées d'une imposte cintrée), le demi-oculus, les chambranles et les appuis ainsi que les tourelles d'angle octogonales (couronnées d'un pinacle et entourées de bandeaux);
- les composantes des longs-pans, du transept et du choeur, dont les fenêtres rectangulaires (en bois, à battants et à petits carreaux, surmontées d'une imposte cintrée) ainsi que les chambranles et les appuis en pierre de taille;
- les composantes de la sacristie, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants droits, les fenêtres rectangulaires en bois, les chambranles en pierre de taille et la cheminée en moellons inscrite dans le mur pignon;
- le décor architectural intérieur, dont la fausse voûte à arc surbaissé (ornée de doubleaux, d'arêtes et de médaillons sculptés), la corniche, les lambris d'appui du choeur (ornés de pilastres corinthiens) ainsi que les deux tribunes arrière (soutenues par des colonnes corinthiennes et ornées d'un entablement et d'appliques);
- le décor intérieur peint, dont les motifs architecturaux et décoratifs en trompe-l'oeil ainsi que les peintures murales représentant des scènes religieuses;
- le mobilier liturgique, dont le maître-autel, les autels latéraux et la chaire;
- le banc seigneurial identifié par des armoiries peintes dans un panneau;
- l'orgue Mitchell;
- les plaques funéraires du bras sud du transept.

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Informations historiques

L'église de Saint-Michel est construite de 1784 à 1789 pour desservir la paroisse du même nom, fondée en 1771 dans la seigneurie de Vaudreuil. La paroisse a été appelée ainsi en l'honneur du seigneur Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière (1748-1822).

Les premiers éléments du décor intérieur sont fabriqués de 1792 à 1798 par le sculpteur Philippe Liébert (1733-1804). Il livre le maître-autel, les autels latéraux, la chaire, le banc d'oeuvre (aujourd'hui disparu), les garnitures d'autel (chandeliers et croix), le chandelier pascal et deux statuettes de saint Marc et de saint Jean. À ce mobilier s'ajoutent en 1803 les composantes initiales du décor architectural, alors que le sculpteur et ornemaniste Louis Quévillon (1749-1823) réalise la corniche et les lambris d'appui du choeur. La paroisse fait ensuite l'acquisition du tableau du maître-autel représentant saint Michel, peint en 1810 par William Berczy (1744-1813). Il s'ajoute au « Saint Louis adorant la couronne d'épines » (1792) de Louis-Chrétien Heer (1760-1808) surmontant l'autel latéral sud. En 1834, André Achim (1793-1843), sculpteur de Longueuil et ancien collaborateur de Quévillon, orne la fausse voûte de doubleaux, de médaillons et d'arrêtes sculptés. Il entreprend au cours de la même année les tribunes arrière, qu'il complète deux ans plus tard. Les galeries du transept sont installées en 1840 et 1841.

Entre 1856 et 1859, la façade est démolie et remplacée en accord avec les courants néoclassique et néogothique. Elle a aujourd'hui perdu les créneaux qui ornaient les rampants du pignon. La sacristie est allongée en 1868. Deux ans plus tard, le clocher est détruit dans un incendie et immédiatement reconstruit selon le même modèle. La paroisse acquiert en 1871 un orgue fabriqué par le facteur Louis Mitchell (vers 1823-1902). Il est installé dans la galerie du bras nord du transept.

L'intérieur prend son apparence actuelle en 1883 lorsque le peintre-décorateur François-Xavier-Louis-Édouard Meloche (1855-1914) réalise le décor en trompe-l'oeil avec l'assistance de son collaborateur Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946). Au cours des travaux, certains ornements exécutés par Achim disparaissent et l'orgue est déplacé dans la tribune arrière.

L'église de Saint-Michel est classée en 1957. Elle se trouve dans un environnement relativement bien préservé, puisque le presbytère, le cimetière paroissial, un couvent, l'ancien palais de justice et le collège Saint-Michel (classé en 1961) l'entourent encore. L'église abrite un ensemble de 23 biens mobiliers classés en 1965.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Vaudreuil-Soulanges

Municipalité :

  • Vaudreuil-Dorion

Adresse :

  • 414, avenue Saint-Charles

Latitude :

  • 45° 23' 54.313"

Longitude :

  • -74° 1' 36.575"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 546 393

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOURGET, Charles. « L'église Saint-Michel de Vaudreuil ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. ]. http://patrimoine-religieux.qc.ca/smicvaudreuil/smicvaudreuilf.htm
  • BOURGET, Charles. « L'église Saint-Michel de Vaudreuil. Une décoration intégrée à la structure à pans coupée du chevet. ». Conseil du patrimoine religieux du Québec. Conseil du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/publications/documents/monographies.php
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Église Saint-Michel ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 339-341.

Multimédias disponibles en ligne :

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